Bannière "Les chefs cuisinent vegan”, le livre de cuisine de L214

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Avec Les chefs cuisinent vegan, vous tiendrez dans vos mains le tout premier livre de recettes 100 % végétales français réalisé par des chefs ! « On a parfois envie de mettre les petits plats dans les grands pour une soirée familiale ou entre amis » explique Bérénice, coordinatrice du projet, « mais peu de conseils d'accompagnement existaient jusqu’ici ». Qu’à cela ne tienne ! Pour pallier ce manque, l’association L214 a proposé à quelques restaurateurs signataires de la charte VegOresto de partager les secrets de leurs meilleures recettes. Ce livre paraît aux éditions La Plage qui, par leur implication, ont rendu ce projet possible.

 

Les chefs cuisinent vegan, un livre de recettes comme les autres ?

Oui et non. Oui parce qu’un livre de recettes reste un livre de recettes : il ne vous épargnera pas d’éplucher des légumes, ni de faire la vaisselle. Mais cet ouvrage va au-delà de la seule dimension gustative puisqu’il permet de mettre en lumière quatorze restaurateurs français qui ont fait le choix de proposer un menu vegan à la carte de leur restaurant. Ce livre est donc une excellente opportunité pour reproduire chez soi leurs délicieuses recettes, tout en les soutenant dans la végétalisation de leurs menus !

 

Des recettes de chefs ? C’est pas un peu trop compliqué pour un cuisinier amateur comme moi ?

Pas de panique, l’équipe VegOresto a sélectionné pour vous des recettes accessibles et réalisables par tout un chacun. Certaines recettes vous proposeront parfois d’utiliser des ingrédients dont vous êtes peu familier : laissez-vous surprendre ! C’est aussi ça la cuisine : rompre la routine et découvrir de nouvelles saveurs. Alors, un petit cappuccino de champignons ou un fraisier déstructuré, ça vous tente ?  


Amateur de bon vin ? Retrouvez les conseils de Claire Brachet de Double V  à la fin du livre ! Spécialiste des vins vegans et végétaliens, l’œnologue vous aidera à trouver l’accord parfait !


Pourquoi avoir choisi des recettes 100 % végétales ?

Comme toutes les autres initiatives VegOresto, le livre Les chefs cuisinent vegan vise à montrer que l’on peut manger en adéquation avec ses convictions tout en se régalant. Quand on sait que plusieurs dizaines de millions de poissons et 3 millions d’animaux terrestres sont tués chaque jour en France, il devient urgent d’interroger nos modes de consommation. Avec plus de 40 recettes véganes, ce livre propose donc une première approche de ce que peut être la gastronomie végétale française.

 

Mais qui est derrière ce livre ?

Ce livre est un projet de l’équipe VegOresto, une initiative de l’association de défense des animaux L214 et des éditions La Plage qui publie déjà de nombreux livres de recettes veganes.

La mission de VegOresto ? Promouvoir  la végétalisation des menus dans la restauration française. Outre la parution de ce livre, nos centaines d’ambassadeurs bénévoles proposent régulièrement aux quatre coins de la France des défis aux restaurateurs pour qu’ils mettent à l’honneur le végétal, ne serait-ce que le temps d’une soirée. Par ailleurs, notre site référence depuis janvier 2015 les établissements proposant au minimum une offre vegan à la carte.

 

C’est malin, ça m’a donné faim… Ça se passe où tout ça ?

Pour commander le livre Les chefs cuisinent vegan, c’est ici. Si vous voulez avoir davantage d’informations sur notre initiative VegOresto, c’est là que ça se passe.

Envie de végétaliser votre alimentation ? Notre site vegan-pratique vous propose des astuces, conseils et recettes du quotidien.

 

Mieux connaître les chefs du livre

David Valentin, Le potager de Charlotte, Paris 9e

François Lecocq, Lecocq and folks, Vannes (Bretagne)

Loïc Jestin, Le Sarah B, La Roche-Bernard (Bretagne)

Pascal Roy, Totum cantine bio, Nantes (Pays de la Loire)

Julien Chazal, Le goût du jour, Avignon (PACA)

Alain Lamaison, La Messardière, Saint-Tropez (PACA)

Christel Dhuit, SOYA, Paris 11e

Maylis Parisot-Garnier et Colas Garnier-Frison, Savvy, Sceaux (Île-de-France)

Alann Cosqueric, La Cantine ô Moines, Vertou (Pays de la Loire)

Maurizio Carlucci, Sense Eat, Paris 6e

Caroline Pivain, Gentle Gourmet, Paris 12e

Jean-Christophe Perrin, L’Altévic, Hattstatt (Grand Est)

Myriam Domange, Annadata, Saint-Malo (Bretagne)

Jan Vinck, La Cuisine Végétale de Jan, Nantes (Pays de la Loire)

 


Bannière Dominion, un documentaire bouleversant

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Quand on se penche sur les moments qui nous ont poussés à reconsidérer notre rapport aux animaux, on trouve fréquemment l’impact des images d’élevages et d’abattoirs.

Dominion était déjà un film attendu lorsque nous vous l’avions annoncé en août 2017 sur nos réseaux sociaux tant sa bande-annonce était poignante. Il est désormais intégralement disponible en ligne avec des sous-titres en français.

 

Attention : images difficiles d’animaux en souffrance.

 

Extrait du synopsis :


Dominion révèle le visage sombre de l’élevage et questionne la validité de la domination humaine sur les animaux.


Dominion a été réalisé par Chris Delforce, fondateur de l’association Aussie Farms et auteur de Lucent, un documentaire de 2014 qui portait sur l’industrie porcine australienne. Ce long métrage n’est pas sans rappeler Earthlings (Terriens), un documentaire de 2005 qui dénonce les conditions d'élevage et d'abattage. Et pour cause : ils ont tous les deux été coproduits par Shaun Monson ! La particularité de Dominion est qu’il développe plus en profondeur les pratiques standard et légales des industries de productions animales, son but étant de soulever un débat collectif sur la question animale.

 

Montrer la réalité, la norme

Dominion révèle méticuleusement, espèce après espèce, la misère des animaux de leur naissance forcée à leur mort programmée. Les images ont été majoritairement tournées en Australie, mais la France n’est pas absente de ce film pour autant puisque le documentaire contient notamment des images révélées par One Voice sur la souffrance des lapins angoras. On y voit des animaux élevés pour leur fourrure, enfermés à vie en cage dont on arrache des poignées de poils à vif pendant qu’ils hurlent de douleur.

Quoi qu’il en soit, les méthodes d’élevage françaises et européennes sont comparables avec ce qui peut être vu tout au long du film. Les cages, le caillebotis, l’entassement en bâtiments de dizaines de milliers d’individus, le broyage de poussins mâles, l’abattage de vaches gestantes, etc., ne sont pas l’apanage d’un lointain pays mais sont aussi une réalité française, comme l’ont déjà révélé maintes fois nos enquêtes en élevages et en abattoirs.

La comparaison se retrouve jusque dans les habitudes alimentaires des consommateurs. La France et l’Australie ont eu respectivement une consommation de viande de 85 et 94 kg (équivalent carcasse) par habitant en 2016, c’est-à-dire qu’ils font partie des plus gros consommateurs au monde.

Poids équivalent carcasse. Source : OCDE, FranceAgriMer

 

Des personnalités commentent le film

De nombreuses personnalités se sont engagées dans la narration de ce film : l’acteur Joaquin Phoenix (Her, Walk the Line, Gladiator, Joker), l’actrice Rooney Mara (Millenium), la chanteuse Sia, l’actrice Sadie Sink (Stranger Things) et l’artiste Kat Von D. Bien que Dominion se concentre principalement sur les animaux utilisés dans la production alimentaire, il explore également d'autres formes d'exploitation des animaux, pour la mode, les loisirs ou la recherche.

 

Le regard des animaux

Avant de nous révéler les pratiques sources de souffrance, le film nous plonge dans le regard des animaux. Une invitation à les découvrir pour enfin les prendre en compte car ils sont, eux aussi, des habitants de cette planète. Quand on regarde en face la cruauté qui leur est réservée, une question s’impose à nous : manquons-nous à ce point d’imagination pour n’avoir à leur offrir qu’asservissement et mort ?

 

 

Prêts à être acteurs du changement ?

Après avoir vu Dominion, vous souhaitez agir pour les animaux ? Il y a tant à faire pour eux ! Vous pouvez être acteurs du changement !

  • En ligne

Nous pouvons, tous ensemble, faire en sorte que Dominion soit accessible à un plus grand nombre de personnes. Il est possible de suggérer à Netflix de le diffuser :

  1. Si vous avez un compte Netflix, commencez par vous y connecter. Si vous n'en avez pas, vous pouvez passer directement au point 2.
  2. Allez à la page Demander des films et entrez « Dominion, documentaire 2018 » en suggestion de titre.

Voilà, c’est aussi simple que cela !

  • Près de chez vous

Vous pouvez permettre à d’autres personnes de voir ce documentaire en organisant une projection. Les auteurs le mettent à disposition sans frais de licence. Il suffit de remplir ce formulaire et de lire les recommandations, notamment pour trouver une salle.

  • Dans nos assiettes

Si ce n’est pas déjà fait, pourquoi ne pas commencer à végétaliser votre alimentation en vous inscrivant au Veggie Challenge ? Sur 21 jours vous recevrez astuces et recettes pour remplacer les produits animaux. Invitez également vos amis à prendre part à l’aventure !

 

 

 


Bannière Loi alimentation et « bien-être animal » : décryptage d'un enfumage

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Le projet de loi « pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous », issu de la concertation des États généraux de l’alimentation (EGalim) lancée en juillet 2017, a été adopté par l’Assemblée nationale le 2 octobre 2018. Il entrera en vigueur après la validation par le Conseil constitutionnel et la promulgation de la loi par le président de la République.

 

→ Texte définitif du projet de loi

 

Au cours du débat parlementaire, l’ensemble des mesures qui auraient pu être favorables aux animaux ont été rejetées par les députés. Un « avis défavorable » de l’ancien ministre de l’Agriculture, M. Stéphane Travert, et du rapporteur de la loi, M. Jean-Baptiste Moreau, a été émis pour tous les amendements visant soit à encadrer ou interdire certaines pratiques, soit à faire appliquer et renforcer la réglementation dans les élevages, les transports et les abattoirs.

Communiqué de presse
« Le gouvernement reste sourd aux attentes des Français »
(L214, 15 septembre 2018)

 

Le gouvernement, et une poignée de députés, coincés entre l’émergence de la condition animale dans le débat public et l’influence des lobbies de l’agroalimentaire, se sont efforcés d’entretenir la confusion, en laissant le soin aux interprofessions de poursuivre les démarches volontaires et non contraignantes déclinées dans les « plans de filières ».

 

Malgré un manque d’ambition assez flagrant, le gouvernement s’est attaché à présenter un bilan positif de la loi en matière de « bien-être animal ». Les citoyens ne manqueront pas d’y déceler une tentative d’« enfumage ».

→ Infographie, Alim’Agri, 2 octobre 2018

 

Décryptage des articles du chapitre dédié au « respect du bien-être animal ».

 

Pour chaque disposition :

 

 le texte

 ce qu’on nous dit

 ce qu’il en est

 le chiffre

 aller plus loin

 


 CHAPITRE II
Respect du bien-être animal

 « Le bien-être animal sera renforcé. »

 Après avoir renommé le chapitre « Respect du bien-être animal », les députés ont rejeté tous les amendements qui auraient pu amener des changements concrets pour les animaux. Un greenwashing institutionnel appliqué au « bien-être animal » ?

 Depuis mars 2018, 389 amendements ont été déposés au sein de l’article 13 (désormais chapitre II « Respect du bien-être animal »)


→ Amendement rédactionnel (Assemblée nationale, 19 avril 2018)
→ Communiqué de presse « Contrôle vidéo en abattoir, interdiction des cages, etc. amendements rejetés »  (L214, 20 avril 2018)

 


(AN 1) Article 67 13
I. – Le premier alinéa de l’article 2-13 du code de procédure pénale est ainsi modifié :
1° Après le mot : « infractions », sont insérés les mots : « prévues par le code pénal et aux articles L. 215-11 et L. 215-13 du code rural et de la pêche maritime » ;

 « Les associations pourront désormais se constituer partie civile sur les délits de maltraitance prévus au Code rural. »

 La possibilité pour les associations de protection animale de plus de cinq ans de se constituer partie civile (demander réparation) était jusqu’à présent limitée à certaines infractions prévues par le Code pénal, comme le délit d’abandon, les sévices graves, les actes de cruauté…

Désormais, le texte adopté par le Parlement élargit – un peu – cette possibilité aux infractions prévues par les articles L 215-11 et L 215-13 du Code rural et de la pêche maritime qui visent les délits de mauvais traitements commis par les professionnels (notamment dans les élevages, lors des transports et dans les abattoirs). Les associations pourront ainsi se constituer partie civile pour un nombre un peu plus étendu d’infractions commises à l’encontre des animaux.

Néanmoins, l’ensemble des contraventions du Code rural et de la pêche maritime qui sont poursuivies dans les procédures initiées grâce aux vidéos de l’association L214 restent exclues de ces nouvelles dispositions.

 
« Procès du couvoir Saint-François en Bretagne » (L214, 2016)
« Premier procès pour cruauté dans un abattoir français » (L214, 2017)
« Procès de Mauléon : la souffrance animale entendue » (L214, 2018)

 


 (AN 1) Article 67 13
2° À la fin, les mots : « prévus par le code pénal » sont supprimés.
II. – Le premier alinéa de l’article L. 215-11 du code rural et de la pêche maritime est ainsi modifié :
1° Les mots : « de six mois » sont remplacés par les mots : « d’un an » ;
2° Le montant : « 7 500 euros » est remplacé par le montant : « 15 000 € » ;
3° Après le mot : « refuge », sont insérés les mots : « , un établissement d’abattage ou de transport d’animaux vivants ».

 « Le délit de maltraitance animale est étendu au transport et aux abattoirs, avec un doublement des peines. »

 Le Code rural considérait comme délit les mauvais traitements envers un animal dans un élevage, mais pas ceux subis par des animaux dans les transports ou à l’abattoir. La nouvelle rédaction met fin à cette incohérence mais reste insuffisante du fait que le délit de maltraitance n’est pas élargi à des pratiques sources de souffrances telles que les mutilations réalisées de manière routinière sur les animaux d’élevage (gavage, castration à vif, caudectomie des porcelets…).

Le doublement des peines est, quant à lui, bien peu dissuasif, et ce d’autant moins que les moyens de contrôle (vidéo ou par la surveillance continue) n’ont pas été renforcés en parallèle. Pour le député M. Olivier Falorni, dans ce texte, « c’est comme si le gouvernement prévoyait d’alourdir sévèrement les excès de vitesse, tout en supprimant tous les radars… » (Ouest-France, 30/01/2018).

Il convient également de se demander si le renforcement de l’arsenal répressif constitue un moyen de prévenir les infractions.

 88 % des Français considèrent que la protection des animaux d’élevage devrait être renforcée, selon l'Eurobaromètre 2016 (source : Commission européenne).

 
Cour des comptes, 2014.
Office alimentaire et vétérinaire européen (OAV), 2015.
Sénat, 2013.
Assemblée nationale, 2016.

 


 (AN NL) Article 68 13 bis A
La section 3 du chapitre IV du titre Ier du livre II du code rural et de la pêche maritime est complétée par un article L. 214-11 ainsi rétabli :
« Art. L. 214-11. – La mise en production de tout bâtiment nouveau ou réaménagé d’élevage de poules pondeuses élevées en cages est interdite à compter de l’entrée en vigueur de la loi n°     du pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous.
« Les modalités d’application du présent article sont définies par décret. »

 « La fin de l'élevage des poules en cage dans tout nouveau bâtiment. »

 Cette interdiction vise uniquement la construction ou le réaménagement de nouveaux bâtiments. Or aujourd’hui, il n’existe plus de nouvelles installations, puisque l’élevage en cage fait l’objet d’un rejet massif de la population : 90 % des Français refusent ce mode d’élevage et plus de 120 entreprises agroalimentaires dont les principales enseignes de la grande distribution, de la restauration collective et de l'hôtellerie ainsi que les plus importants fabricants se sont déjà engagés à exclure, d’ici 2025 au plus tard, les œufs issus d’élevages en cage. Le projet de loi ne fait donc qu’acter l’existant, seule une inscription dans la loi de l’interdiction des élevages de poules en cage serait susceptible de faire disparaître ce mode d’élevage particulièrement cruel.

 La pétition a déjà recueilli plus de 150 000 signatures.


Politique & animaux : les questions écrites d’une trentaine de parlementaires.
Communiqué de presse « Contrôle vidéo en abattoir, interdiction des cages, etc. : amendements rejetés » (L214, 20 avril 2018).
Liste complète des distributeurs et sociétés engagés à bannir les œufs de batterie.
Courrier des organisations de protection animale (11 avril 2018).

 


 (AN NL) Article 69 13 bis
Le Gouvernement remet au Parlement, dans un délai de dix-huit mois à compter de la promulgation de la présente loi, un rapport portant sur les évolutions souhaitables et les réalisations concrètes des volets relatifs au bien-être animal prévus par les plans de filière des organisations interprofessionnelles mentionnées à l’article L. 632-1 du code rural et de la pêche maritime.
Ce rapport s’attache à éclairer le Parlement sur :
1° La capacité de la spectrométrie, technologie de sexage in ovo, à proposer une alternative éthique, efficace et économiquement viable au broyage à vif des poussins, canetons et oisons pratiqué dans les couvoirs industriels ;
2° Les conditions de transports d’animaux depuis le territoire national à destination des pays membres de l’Union européenne et des pays tiers.

 « Le gouvernement remettra un rapport au Parlement sur le bien-être animal. »

 La remise de ce rapport était initialement destinée à évaluer les actions des plans de filières sur « les réalisations concrètes des volets relatifs au bien-être animal », cette disposition a été amendée pour être évaluée « au regard des objectifs fixés » par les interprofessions. Autrement dit, ce ne sont pas les autorités qui fixent les objectifs mais les filières elles-mêmes.

L’ajout à ce rapport de deux volets sur le transport et les alternatives au broyage des poussins a été voté en nouvelle lecture. Ces travaux entretiennent l’idée que le gouvernement se mobilise sur ces problématiques alors qu’elles sont déjà largement documentées et que des fonds ont déjà été débloqués en 2016 par l’ex-ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll.

 4,3 millions d’euros alloués en 2016 pour la recherche d’alternatives au broyage des poussins comme le projet Soo de l’entreprise Tronico.


 → Le transport des animaux (Dossier L214)
Plan d'action gouvernemental 2016-2020 en faveur du "bien-être animal" (archive Politique & animaux)

 


 (AN 1) Article 70 13 ter
La sous-section 1 de la section 1 du chapitre IV du titre V du livre VI du code rural et de la pêche maritime est complétée par des articles L. 654-3-1 et L. 654-3-2 ainsi rédigés :
« Art. L. 654-3-1. – L’exploitant de chaque établissement d’abattage désigne, pour l’aider à assurer le respect des mesures de protection des animaux au moment de leur mise à mort et des opérations annexes, une personne responsable de la protection animale.
« Art. L. 654-3-2. – Chaque établissement d’abattage établit les procédures appropriées de recueil des signalements émis par les membres de leur personnel ou par des collaborateurs extérieurs et occasionnels régies par les I et II de l’article 8 de la loi n° 2016-1691 du 9 décembre 2016 relative à la transparence, à la lutte contre la corruption et à la modernisation de la vie économique. »

 « Un référent bien-être animal sera présent dans chaque abattoir. »

 La désignation d’un·e responsable de protection animale (RPA) est déjà obligatoire dans les établissements d’abattage abattant au moins « 1 000 unités de gros bétail ou 150 000 volailles ou lapins par an ». La généralisation du contrôle interne des abattoirs par des employés formés à cet effet vise à pallier les insuffisances des services de contrôle de l’État.

Le RPA bénéficierait d’un statut de lanceur d’alerte. Mais, malgré cette protection juridique, il n’en demeure pas moins que ces ouvriers continuent à travailler, sont accaparés par leurs tâches quotidiennes et sont susceptibles de subir des pressions de leur direction. Par ailleurs, partant du principe qu’on ne peut être juge et partie, et sans préjuger de l’honnêteté des personnes, le simple fait que ces RPA travaillent dans l’établissement qu’ils sont censés surveiller nuit à l’objectivité des contrôles et n’empêche pas les comportements d’autocensure. Enfin, la formation RPA, telle qu’elle est aujourd’hui conçue, est purement théorique et donc peu appliquée aux cas concrets qui peuvent se produire sur le terrain.

Afin que le contrôle des mesures de « protection » des animaux soit efficace, il est indispensable que le RPA soit une personne qualifiée, indépendante, extérieure à l’abattoir et désignée par des associations de protection animale visées à l’article 2-13 du Code de procédure pénale.

 80 % des chaînes d’abattage présentent des non-conformités selon l’audit ordonné par le ministère de l’Agriculture en 2016, et ce malgré la présence de RPA dans la grande majorité d’entre eux.


 → Des responsables de protection animale dans les abattoirs, une solution contre la maltraitance ? (Le Monde, 31 mars 2016)

 


 (AN 1) Article 71 13 quater A
Dans un délai de six mois à compter de l’entrée en vigueur de la présente loi, à titre expérimental et sur la base du volontariat, pour une durée de deux ans, un dispositif de contrôle par vidéo des postes de saignée et de mise à mort, visant à évaluer l’efficacité des protocoles et l’application de la réglementation du bien-être animal, est mis en œuvre.
Un décret, pris après avis de la Commission nationale de l’informatique et des libertés, précise les catégories d’établissements concernés, les procédés de mise en œuvre de ce contrôle vidéo, les modalités de recueil de l’avis conforme du comité social et économique ou, à défaut, des institutions représentatives du personnel, les modalités de maintenance, d’utilisation ainsi que les règles d’archivage et de mise à disposition et de recueil des données collectées par les enregistrements vidéo aux fins d’éventuels contrôles administratifs.

 « Des caméras pourront être installées dans les abattoirs. »

 La mise en place du contrôle vidéo se fera de manière expérimentale pour une durée de deux ans, dans les abattoirs volontaires. Présentée sous forme d’expérimentation, cette mesure non contraignante ne fait qu’inscrire dans la loi un dispositif déjà existant. Il y a peu de chances que les abattoirs qui étaient réticents à ce dispositif jusqu'à présent se portent désormais volontaires pour sa mise en œuvre. Par ailleurs, les vidéos ne seront pas publiques : un cas de mauvais traitement pourrait donc tout à fait être vu, filmé, mais ne faire l’objet d’aucune sanction, comme l’ont démontré les images de l’abattoir de Houdan qui était équipé d’un dispositif de contrôle vidéo géré en interne. Cette expérimentation ne semble avoir été votée qu’avec pour seul objectif de masquer l’absence de mesures concrètes pour limiter les souffrances des animaux dans les abattoirs. Pour avoir une chance d’être utiles, les caméras de contrôle doivent être installées sur les postes où les animaux sont manipulés vivants : déchargement, attente, amenée et mise à mort. Le contrôle des images doit être effectué par une autorité indépendante et transparente, comprenant une majorité de membres désignés par des associations de protection animale visées à l’article 2-13 du Code de procédure pénale.

 85 % des Français sont favorables à la vidéosurveillance en abattoir (IFOP, 2016).


 → Abattoirs, l'appel pour un contrôle vidéo : dans une tribune au Parisien – Aujourd’hui en France, ONG et personnalités demandent à Emmanuel Macron de tenir ses engagements en matière de protection animale.

 


 (AN 1) Article 72 13 quater
La deuxième phrase du premier alinéa de l’article L. 811-1 du code rural et de la pêche maritime est complétée par les mots : « et à la sensibilisation au bien-être animal ».

 « La sensibilisation au bien-être animal dans la formation des agriculteurs. »

 L’introduction de la sensibilisation au bien-être animal au sein des programmes d’enseignement des formations agricoles, accompagnée de la création d’une chaire partenariale bien-être animal à l’établissement VetAgro Sup (Lyon), vise à répondre à l’absence de contrôle vidéo dans les abattoirs. Une disposition largement insuffisante pour répondre aux enjeux éthiques autour de la condition animale et qui ne remet nullement en question le programme de l’enseignement agricole actuel qui reste principalement basé sur la promotion de l’élevage intensif.

 → Stéphane Travert visite le campus vétérinaire de VetAgro Sup (Alim’Agri, 5 octobre 2018)

 


 (AN NL) Article 73 13 quinquies
À titre expérimental et pour une durée de quatre ans à compter de la publication du décret prévu au dernier alinéa du présent article, des dispositifs d’abattoirs mobiles sont expérimentés dans l’objectif d’identifier les éventuelles difficultés d’application de la réglementation européenne.
L’expérimentation fait l’objet d’une évaluation, notamment de sa viabilité économique et de son impact sur le bien-être animal, dont les résultats sont transmis au Parlement au plus tard six mois avant son terme. Cette évaluation établit des recommandations d’évolution du droit de l’Union européenne.
Un décret en Conseil d’État précise les modalités d’application du présent article.

 « Les abattoirs mobiles seront expérimentés pendant quatre ans. »

 Déjà expérimenté à l’étranger, l’abattage à la ferme ne répond pas aux exigences éthiques, sanitaires, écologiques ou économiques. Cette pratique évite des souffrances aux animaux au cours du transport de l’élevage à l’abattoir, mais elle ne garantit pas un recul de la cruauté au moment de la mise à mort et nécessite un investissement important.
Au fil de nos enquêtes, dans le rapport de la Commission d'enquête sur les conditions d'abattage des animaux de boucherie et ceux de l'Office alimentaire et vétérinaire européen, dans les inspections réalisées en avril 2016 par le ministère de l'Agriculture, les carences des services vétérinaires ont été mises en lumière. Rien ne dit que des vétérinaires seraient affectés à des contrôles dans les abattoirs mobiles. Tuer les animaux à la ferme rendrait les contrôles encore plus difficiles.

 2 millions d’euros, c’est l’investissement minimal nécessaire pour mettre en place un tel dispositif (Le Monde, 20 septembre 2016).

 
Florence Burgat : élevage à l'ancienne et abattage à la ferme
Les abattages à la ferme ne seraient-ils pas une bonne solution ?


Bannière Tout savoir sur les PST avec Sébastien Kardinal

Tout savoir sur les PST avec Sébastien Kardinal

  • Article du Vendredi 19 octobre 2018

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Psssst, savez-vous quel ingrédient de la cuisine vegan vous permettra de remplacer efficacement la viande dans toutes vos recettes ? On vous le donne en mille, ce sont les PST ! Sous cette appellation mystérieuse (en fait il s’agit de l’abréviation de « protéines de soja texturées ») se cache un produit qui pourrait bien révolutionner votre cuisine… Eh oui, les PST ont tout un tas d’avantages :

1. Elles sont peu chères (moins de 9 euros le kilo !), et puisqu’elles gonflent à la cuisson (un peu comme les pâtes), quelques dizaines de grammes suffisent pour faire un bon repas ;

2. Elles se conservent très bien ;

3. Comme leur nom l’indique, elles sont riches en protéines (environ 50 grammes de protéines pour 100 grammes de matière brute, pas mal !) ;

4. On les trouve facilement dans les magasins bio, les commerces vegan, mais aussi dans de plus en plus de supermarchés ;

5. Bien cuisinées, les PST sont délicieuses, et pourraient même tromper le mangeur de viande le plus averti !

Les PST, kézako ?

 


Mais, mais, mais… Malheureusement, nous sommes encore peu nombreux à savoir bien les préparer, et pour y remédier, rien de tel que la lecture du dernier livre de Sébastien Kardinal.

Son secret ? D’abord, un bouillon riche en saveurs pour réhydrater les PST. Mais aussi, bien évidemment, les recettes qui vont avec ! Et des recettes, le chef en a plein dans sa besace : de la Shepherd’s pie aux nems, des burritos au waterzoï, l’auteur nous embarque dans un tour du monde culinaire, et nous prouve une fois de plus qu’il est possible de tout véganiser.

Boulettes, émincés, steak, haché ou médaillons, les PST sont à découvrir sous toutes leurs formes, dans des chapitres thématiques qui rendent la lecture bien pratique. Et comme toujours, les photographies de Laura VeganPower mettent l’eau à la bouche !

Un livre à mettre dans toutes les cuisines, et à commander sur la boutique L214.

Commander sur la boutique L214

Sébastien Kardinal et Laura VeganPower, PST, La Plage, 2018.


Bannière Les Animaux en Islam

Les Animaux en Islam


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Écrit par l’universitaire et imam Al-Hafiz Basheer Ahmad Masri en 1989, Les Animaux en Islam est rapidement devenu un ouvrage incontournable pour qui s’intéresse aux liens entre la religion musulmane et les animaux. Quelle nourriture peut être considérée comme halal ? L’étourdissement des animaux avant la saignée est-il autorisé par le Coran ? Est-il possible d’être musulman et de ne pas manger de produits carnés ? Richement documenté, Les Animaux en Islam s’attache à répondre minutieusement aux principales questions relatives aux rapports entre la religion musulmane et les animaux.

 

Halte aux idées reçues !

Les Animaux en Islam s’appuie sur des sourates du Coran ainsi que sur des paroles rapportées de figures historiques et contemporaines de l’Islam pour démonter bon nombre d’idées reçues sur le rapport entre la religion musulmane et les animaux. Masri indique, par exemple, que les textes religieux ne mentionnent aucunement les moutons ou les agneaux dans le cadre du sacrifice, ou que l’un des principaux enseignements du Coran consiste en la préservation de la biodiversité.

Car, dès le début de l’ouvrage, le constat est sans appel : pour l’auteur, le Coran donne une importance majeure au respect des animaux et à la lutte contre « toutes sortes de cruautés malignes » qui pourraient leur être infligées. « Les émotions des animaux et des êtres humains sont, sans aucun doute, les mêmes, même si nous pouvons avoir des besoins respectifs différents et s’il peut y avoir entre nous une différence de degré. Ils ressentent la douleur et la joie, ils ont peur et ressentent le soulagement, ils éprouvent un sentiment de plaisir élaboré – tout comme nous », déclare l’auteur.

 

De la difficulté d'interprétation des textes

Masri le reconnaît, la seule lecture du Coran s’avère parfois insuffisante pour analyser certaines pratiques contemporaines – telles que l’élevage intensif – ne serait-ce que parce qu’elles n’existaient pas encore au temps de l’écriture du Livre. Dès lors, d’après l’auteur, les principes fondamentaux de respect et de compassion envers les animaux présents dans l’Islam doivent s’appliquer de manière prioritaire et doivent régir toute action que l’humain entreprend envers eux.

Ainsi, l’élevage intensif, de par toutes les souffrances qu’il engendre pour les animaux, est en totale contradiction avec l’esprit du Coran. « Si seulement les Musulmans [...] qui consomment de tels animaux d’élevage connaissaient les détails horribles sur l’industrie de la viande occidentalisée dans leur propre pays islamique, ils deviendraient végétariens plutôt que de manger ces viandes sacrilèges », affirme l’auteur. Il en conclut alors logiquement que la viande issue d’élevages intensifs ne peut pas être considérée comme halal, car elle est contraire aux principes de bienveillance et de respect envers les animaux prônés par le Coran.

Au-delà de la question de l’élevage, le Livre n’élude pas non plus l’épineuse question de la mise à mort des animaux : une thématique bien difficile à traiter, les différentes techniques d’étourdissement étant toutes postérieures à l’écriture du Livre et donc laissées à la libre interprétation des fidèles. Pour sa part, l’auteur fait le choix d’opérer une classification des différentes méthodes d’abattage contemporaines à l’aune du principe coranique de minimisation de la souffrance des êtres vivants. C’est d’ailleurs d’après cette règle morale que l’auteur justifie le recours à certaines pratiques d’étourdissement des animaux avant la saignée.

 

Végétarisme contre viandisme

Tel est le titre d’un des six chapitres du livre, chapitre entièrement consacré à l’alimentation carnée. Cette question, souvent oubliée, est pourtant abordée par la religion musulmane. Il s’avère en effet que l’Islam laisse le choix aux fidèles de consommer, ou non, des produits animaux. Malek Chebel, anthropologue des religions, l’affirme dès la préface de l’ouvrage : « L’Islam et l’abstinence en viande ne sont pas incompatibles. » Et l’auteur de renchérir par la suite : « L’approche de l’Islam en la matière est neutre ; il a laissé le choix à l’individu d’être végétarien ou viandarien ».

Dès lors, affirme-t-il « la question fondamentale est : dans quelle mesure est-il bien de priver ces créatures de Dieu de leurs instincts naturels afin que nous puissions manger le produit final ? ». Une question d’autant plus légitime qu’à l’instar des autres types de cuisine, la cuisine orientale est entièrement végétalisable.

 

En savoir plus sur l'alimentation végétale et la cuisine orientale

 

Al-Hafiz Basheer Ahmad Masri, Les Animaux en Islam, traduction de Sébastien Sarméjeanne, Droits des animaux, 2015.