Bannière Le petit veau qui a changé la vie d’un éleveur

Le petit veau qui a changé la vie d’un éleveur


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Comment un fils et petit-fils d’éleveur de bovins est devenu le fondateur d’un refuge où les vaches comme la petite Hope peuvent vivre une vie longue et heureuse.

Représentant de la troisième génération d’une famille d’éleveurs, Mike Lanigan n’aurait jamais imaginé diriger un jour un refuge pour animaux. Mais d’après Edith Bar, l’ancienne stagiaire devenue fondatrice et directrice exécutive du refuge, au fil du temps, Mike a changé de perspective. Et puis il a rencontré Hope [ndlt : « Espoir » en français]. Ce petit veau mal en point est l’une des principales raisons qui ont mené à la création du Farmhouse Garden Animal Home en Ontario, au Canada, où le dernier troupeau de Mike coule des jours paisibles. 

« Elle est née grande prématurée » raconte Edith au sujet de Hope, née il y a bientôt quatre ans. « Elle était très très faible et [Mike] a dû s’occuper d’elle sans relâche » pour qu’elle s’alimente. « C’est pendant qu’il s’occupait de ce veau que ça a vraiment fait tilt pour lui, il y consacrait tellement d’amour et d’efforts, et deux ans plus tard, elle allait être abattue. » Mike parle souvent de cette période où il a remis Hope sur pattes, « et du fait qu’il pensait à tous ces autres fermiers qu’il connaissait, et à toutes les pratiques qu’ils lui avaient inculquées » pour l’aider à prendre soin d’animaux comme Hope. « Puis il se rappelait que tous ces fermiers finissaient par envoyer leurs animaux à l’abattoir, et qu’il y avait une part d’hypocrisie dans tout ça. »

De l'élevage au refuge

Motivé par ces réflexions, Mike a contacté Edith qui, pendant son stage à la ferme, où elle a travaillé avec les animaux et appris à produire des légumes bios, était devenue vegan. Il lui a confié avoir des doutes à propos de ce qu’il faisait. « Il disait par exemple “Je veux juste trouver un moyen de ne pas tuer ces animaux” » raconte-t-elle. « Il voulait qu’ils restent à la ferme. Il adore travailler avec les vaches, il aime clairement les animaux. Il ne voulait pas juste placer des vaches quelque part ou toutes les abattre et arrêter d’élever des animaux. Il se demandait plutôt : “Comment peut-on faire pour les garder ici, mais aussi faire en sorte que ça soit viable sur le long terme ?” »

Transformer l’élevage en refuge était la solution logique. C’était en tout cas le cas pour Mike et Edith. « Ça a été difficile pour le reste de la famille » se souvient cette dernière : ils ont soudain dû s’adapter à un type de business totalement différent et à une autre manière de travailler avec les bovins. « C’est une tout autre façon de voir les animaux. Tout d’un coup, il faut en prendre soin avec un niveau d’exigence nettement supérieur ».

Mais cette transition ne fut l’affaire que de quelques mois et, bien vite, tous les animaux de la ferme ont été hors de danger. « Un taureau était déjà réservé pour partir à l’abattoir, mais on a fini par le sauver », raconte Edith. Bien sûr, cela a pris beaucoup plus de temps d’établir le refuge de manière officielle : constituer un conseil d’administration, mettre en place une stratégie de levée de fonds, etc. Mais pour Edith, c’est au moment où Mike a établi cette connexion avec ses animaux, quand il a pris conscience qu’ils voulaient vivre et que c’est ce qu’il voulait lui aussi, que Farmhouse Garden Animal Home est véritablement né.

Vivre en harmonie

Edith raconte que, depuis, l’atmosphère avec les animaux a radicalement changé. « Quand c’était encore un élevage, ils ne s’approchaient de personne. Désormais, dès qu’ils voient un humain, ils accourent. Ils adorent les gens maintenant. Ils reçoivent tellement plus d’amour de leur part. »

Aujourd’hui, la jeune Hope a pu grandir, même si elle reste toute petite. « Si elle était née sur une ferme commerciale, personne ne se serait embêté avec elle, parce qu’elle est minuscule. Personne n’aurait pris la peine de l’élever pendant deux ans. » Hope souffre encore de quelques problèmes de santé, qui, dans n’importe quelle autre ferme, constitueraient une condamnation à mort. « Je ne pense pas que beaucoup de fermiers, qu’aucun fermier ne se serait embêté [avec ses problèmes de santé], parce que ce ne serait dans le fond qu’une perte financière, parce que c’est comme ça que les fermiers considèrent vraiment leurs animaux ».

Mais pour le personnel de Farmhouse Garden Animal Home, Hope et ses congénères sont tellement plus que cela. « Hope est un tel amour. Elle est si mignonne, tellement adorable. Elle est aussi un petit peu timide », peut-être à cause de sa taille, raconte Edith.

Et pour ce qui est du reste du troupeau : les 29 animaux ont désormais tous leur propre nom. « Et je suis fière de connaître chacun d’entre eux » s’exclame Edith.
 

Article de Jessica Scott-Reid, initialement publié par Tenderly.
Traduit de l’anglais par nos soins.
Photo : Katie Stoops Photography