Elle s'appelait Elliot. Je suis heureuse de l’avoir sortie de cette cage.
- Article du Jeudi 7 janvier 2016
Tamara Kenneally possède un refuge en Australie pour animaux dits de ferme, sauvés d’élevages ou des abattoirs. A Lefty’s Place, chaque pensionnaire est un ami. Pas un mouton, mais Pancho, Greedy ou Trouble. Pas une poule, mais Matilda, Bobby ou Babushka.
Cette semaine, Tamara a perdu une amie. Elle s’appelait Elliot.
Tamara nous autorise à reproduire le message qu'elle a écrit ce mardi sur sa page facebook.
“Aujourd’hui je suis heureuse. Je suis heureuse d’avoir connu cette demoiselle pendant 2 ans et 9 mois. Je suis heureuse de l’avoir sortie de cette cage. Je suis heureuse d’avoir pu découvrir sa personnalité décalée et ses drôles de manières. Je suis si heureuse d’avoir remarqué sa passion pour les fruits exotiques et les piments. Je suis très heureuse de l’avoir entendu me répondre de sa voix indignée chaque fois que je l’appelais par son nom. Je suis heureuse de me souvenir d’elle en pleine forme courant vers moi chaque fois qu’elle me soupçonnait d’avoir entre les mains quelque chose de délicieux.
Hier, j’ai couché Elliot en sachant qu’elle n’allait pas bien. Elle est tombée malade à 7h du soir. Je lui ai donné des anti-douleurs, des antibiotiques et une injection pour l’aider à passer une meilleure nuit. Elle a refusé de dormir à l’intérieur et a voulu rejoindre sa famille.
Je l’ai trouvée morte ce matin dans son nid. Elle a choisi le moment, elle a choisi de s’éteindre auprès de sa famille. Que pourrais-je vouloir de plus pour ces filles magnifiques qui sont si maltraitées dans le monde. J’aimerais de tout mon coeur que ces poules puissent vivre plus longtemps. Il est tellement injuste que leur corps ne puisse pas les porter plus loin que quelques années après leur sauvetage.
J’aime tant ces poules et je les perds en permanence. Pourquoi est-ce que je continue ? Parfois je l’ignore, mais l’entaille dans mon coeur chaque fois que je perds l’une d’entre elles vaut bien le bonheur qu’elles m’auront apporté, et les années de liberté qu’elles auront eu la chance de connaître.”
Si vous souhaitez connaître l'histoire d’Elliot, elle est racontée sur le site de Tamara. Nous en reproduisons quelques passages en Français.
Elliot
"Avec trois autres poules que nous avions sauvés cette nuit-là, je l’ai déposée sur sa nouvelle couche paillée à la maison. Le lendemain matin, je l’ai vue regarder le ciel pour la première fois et sentir la terre sous ses pattes. La première fois que des poules qui ont vécu en cage découvrent de l’herbe à manger, leurs petits yeux s’illuminent comme un soleil. Elliot était tellement excitée par cette découverte qu’elle a commencé à babiller… et n’a jamais cessé de bavarder depuis ce jour.
À sa sortie de l'élevage, Elliot n’avait plus de plumes et semblait malade. Elle dormait énormément et nous avons réalisé que ses problèmes était liés à la ponte. Elliot pondait des oeufs sans coquille et avait fini par développer une péritonite. C’est une infection très sérieuse due à l’accumulation de matière d’oeuf dans le corps de la poule qui l'intoxique jusqu’à la mort. Dans les élevages, on laisse mourir les poules qui souffrent de péritonite. C’est ainsi que les éleveurs “prennent soin” de leurs animaux. Elles sont considérées comme des marchandises et leur souffrance ne compte pas. Elliot a été conduite chez le vétérinaire où elle a reçu des soins contre l’infection. Grâce à un implant hormonal, son corps a cessé de fabriquer des oeufs. Une fois libérée de ses oeufs, elle s’est épanouie pour devenir la poule la plus belle et douce au monde.
Elliot est une piplette et elle adore les fruits. Elle répond tout le temps lorsqu’on lui parle. Toujours à ronchonner, toujours à avoir son mot à dire. Elliot ressemble à une vieille dame grognon qui veut toujours aller se plaindre aux autorités.
Penser qu’elle n’était qu’une statistique, qu’une machine à pondre.
Elle est tellement, tellement plus que cela."
Vous pouvez faire un don au refuge de Tamara, Lefty's Place, ou acheter une impression de ses photos sur son site : www.tamarakenneallyphotography.com ainsi que suivre sa page sur facebook.