Être vegan est si gay

  • Article du Mardi 23 juillet 2013

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Le texte ci-dessous a initialement été publié en anglais le 16 mars 2011 sur le site GirlieGirlArmy.
Ari Solomon est directeur de la communication pour l’association
Mercy For Animals. Il contribue également au Huffington Post.

Je suis gay. Et je suis aussi vegan. Pour la plupart des gens, les deux choses n’ont aucun rapport. Pour moi, le lien est évident.

Quand j'étais enfant, j'étais brutalisé à l'école en raison de ce que j'étais. Moi, je ne savais pas exactement en quoi j'étais différent mais, apparemment, tous les autres le savaient. Je me souviens encore de la peur et de la tristesse que je ressentais dans le couloir qui menait à la cour où on était rassemblés tous les vendredis, et où j'étais harcelé par les crétins de la classe au-dessus de la mienne. Je n'en ai jamais rien dit – ni à mes parents, ni à mes professeurs, à personne. J’avais trop honte. C'est ainsi que personne n’a jamais pris ma défense, parce que je n'en ai jamais donné l'occasion.

Vingt ans plus tard : je suis sorti du placard et me voilà marié et installé avec mon mari à Hollywood. Je suis engagé pour les droits des homos, et je défends avec passion l'idée d'égalité pour tous. Pour tous les humains, pour être plus exact. Puis, un jour, je suis dans mon canapé en train de regarder un talk-show à la télé. Parmi les invités, il y a Alicia Silverstone, qui dit être vegan. S'ensuit une conversation qui pique ma curiosité : Alicia dit qu'elle est vegan parce qu'elle aime ses chiens. Moi aussi j’aime les chiens… et les chats. Après l'émission, j'allume mon ordinateur, j'ouvre Google et je tape « Alicia Silverstone » et « vegan ». Ce que je découvre va bouleverser ma vie.

Ce jour-là, pendant près de deux heures, je suis resté à regarder une multitude d'enquêtes menées en caméra cachée dans des élevages industriels. Comment est-il possible qu’en 30 ans, personne ne m'ait dit que c'est ainsi que les animaux deviennent notre nourriture ? J'ai vu les regards terrifiés sur leurs visages, les coups et les tourments qu'ils enduraient. J'ai vu des employés d'élevages dénués d'empathie leur hurler dessus. Et cela résonnait en moi parce que je savais ce que les animaux ressentaient. Je sais ce que ça fait d’être brutalisé.

Je suis devenu vegan ce jour-là, parce que je ne supportais pas de payer des gens pour faire à ces animaux ce que l'on m'avait fait à moi – dans des proportions bien moindres. Comment aurais-je pu continuer à défendre l'idée que tout le monde mérite d'être traité avec égalité et d'avoir sa chance d'être heureux, tout en me nourrissant des restes d'animaux qui avaient été si mal traités et avaient vécu des vies aussi misérables ?

Pour moi, le parallèle était évident : l'oppression égale l'oppression. Nous pouvons disserter sans fin sur les différences entre les humains et les animaux, mais au fond de nous-mêmes nous savons très bien que les animaux souffrent, et qu'ils mènent des vies riches en émotions qui ne sont pas bien éloignées des nôtres. Si vous avez déjà vécu avec un chat ou un chien, vous le savez mieux que quiconque.

C’est pourquoi je suis vraiment attristé de voir tant de militants progressistes – y compris des homos – tourner en dérision le véganisme ou les droits des animaux. À l’automne 2008, mon mari et moi avons milité avec acharnement en faveur du « non » au référendum sur la proposition 8 [proposition d’interdiction du mariage entre personnes de même sexe] ici en Californie. Lors d'une soirée militante, l'un des responsables, un homo, est venu vers moi. Il voulait savoir pourquoi j’arborais un t-shirt pour les droits des animaux chaque fois que je participais à une action. « On a compris », dit-il, « tu es vegan ». Je lui ai répondu : « Non, tu n’as pas compris. Si c'était le cas, tu serais vegan toi aussi. »

Ari Solomon

Source : girliegirlarmy.com: The Glamazon Guide To Conscious Living



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Suite à la publication sur son mur facebook du témoignage d'un ancien ouvrier d'abattoir, Stéphanie a reçu un autre témoignage : celui d'Olivier.

« J'ai connu ça autrefois, j'avais 23 ans à l'époque. J'ai travaillé en intérim dans un abattoir, pas le choix, j'étais dans une situation financière difficile.

Cela a été une expérience très traumatisante, j'en faisais des cauchemars la nuit, j'ai mis un terme très rapidement, je n'en pouvais plus.

J'ai vu des conditions incroyables : les animaux parfois maltraités à l'arrivage, les hommes se servaient de piques et d'un boîtier qui envoyaient une décharge électrique pour faire avancer les animaux.

Le plus dur pour moi ça a été le regard d'un cheval qu'on allait abattre  ce regard me hantera jusqu’à la fin de mes jours. Si j'avais eu l'argent nécessaire à l'époque, j'aurais tout fait pour empêcher cela et je l'aurais sauvé de l'abattage.

Tout ça au petit matin, l'odeur et la couleur du sang, le tout à une échelle industrielle bien sûr.

Parfois les animaux n'étaient même pas électrifiés comme c'est le cas pour les porcs. Il y avait même parfois des hommes qui prenaient un malin plaisir à faire du mal pour le mal : je me suis fâché avec l'un d'entre eux et si personne n'était intervenu, nous en serions venus aux mains.

Voilà Stéphanie, triste expérience qui m'a profondément bouleversé à l'époque. Tu peux mettre ce témoignage si tu le souhaites sur le site. Tu peux citer mon nom. A l'époque c'était à l'abattoir de Bressuire dans les Deux-Sèvres en France. (1983)

Une expérience dont je me serais bien passé en tout cas. »



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Nous publions le témoignage d'un jeune homme, qui livre à une militante son sentiment sur une corrida à laquelle il a assisté.

Bien que sensible à la condition des animaux, lui-même n'est ni engagé dans le militantisme, ni végétarien ; pourtant, son récit volontairement neutre dit toute l'horreur ressentie.


« Je vais te raconter mon ressenti. Je ne me place donc pas sur un plan moral, je ne défends pas une cause ou une autre, je vais simplement te raconter mes émotions et réflexions au cours de cette corrida.

C'était il y a une dizaine d'années, ma copine de l'époque m'avait amené à une corrida à Aix je crois, mais je n'en suis plus très sûr. Le cadre est assez impressionnant. Ces tribunes circulaires autour de ce champ de sable à la couleur chaude créent immédiatement une sensation esthétique intéressante, une impression d'intimité, de proximité également, comme sur un court de tennis à Roland-Garros.

Le cérémonial de présentation des toreros est intéressant, très ritualisé. Malgré tout, on se prend à admirer en quelque sorte ces déments qui vont aller affronter des taureaux de 500 kg.

Quand la corrida commence, tout bascule... Je ne me souviens plus exactement de la chronologie du déroulé mais je sais que des hommes à cheval, les picadors je crois, armés de lances abominables, "testent" les taureaux, selon les termes de la tauromachie mais en réalité commencent à les affaiblir en leur infligeant des blessures sanguinolentes. J'ai entendu plusieurs amateurs se plaindre d'ailleurs de la cruauté de ce moment. Ensuite, comme une pause dans la gradation de la violence, le torero place des banderilles sur le dos de l'animal. L'impression de boucherie est moindre, la scène est presque chorégraphiée.

Ensuite, les passes avec la cape entre le torero et l'animal semblent presque suspendues hors du temps. Il y a comme une forme de beauté, impression assez vite estompée par la fatigue de plus en plus visible de l'animal. Personnellement, j'en venais à espérer que le torero se fasse encorner, dans une sorte de réflexe de vengeance primitif.

La mise à mort est tout simplement abominable. Le torero, armé d'une épée, s'y reprend parfois à plusieurs fois pour viser un point particulier du taureau. Le sang coule à flots, parfois la bête tousse du sang. Ensuite, le torero la fait tourner en rond pour l'étourdir jusqu'à ce qu'elle meure. C'est horrible, j'en avais la nausée. En l'écrivant aujourd'hui, j'en ai encore la nausée.
Mais la vue du sang en général me donne la nausée, ce n'est pas le sang le pire : le pire c'est cette façon de donner la mort : elle semble douloureuse, aléatoire, barbare. Je pensais sans arrêt : "la mort est une chose trop sérieuse, trop grave pour la pratiquer de cette manière".

Comme tu le vois, il ne s'agit pas d'un manifeste contre la tauromachie à proprement parler mais les valeurs qu'elle véhicule, peut-être sans le vouloir, que sont l'injustice, l'inégalité des forces et la barbarie dans l'acte de donner la mort, sont des valeurs qui ne seront jamais les miennes. »


photos :

  • Jean-Marc Montegnies / Animaux en péril
  • Uhanu sous creative commons


Lettre à Mathias

  • Article du Jeudi 4 juillet 2013

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Il y a quelques jours, nous avons reçu le récit d'un père. Son fils, un nouvel adhérent L214 âgé de 16 ans, a fait part à ses parents de son intention de ne plus consommer aucun produit d'origine animale, pour des raisons éthiques. Cette décision, que ses parents respectent, les a surpris car personne dans leur entourage n'est végétalien. C'est une réflexion personnelle qui l'a conduit à cette orientation qu'il respecte scrupuleusement en toutes circonstances pour l'ensemble des produits qu'il consomme (nourriture, habillement...). La famille habite un petit village où l'activité principale est l'élevage bovin.

La récente manifestation des éleveurs à Paris a inspiré ce père à écrire cette lettre, particulièrement destinée aux enfants, qui donne le point de vue d'une vache s'adressant à un enfant de 10 ans.

Bonne lecture !

Il suffira d'un signe

Lettre inspirée par Joséphine, vache à viande et à lait, âgée de 4 ans, adressée à Mathias, petit parisien de 10 ans, dont elle a croisé le regard à l’occasion de la marche des éleveurs, à Paris, le 23 juin 2013. Elle raconte son histoire et donne son point de vue de participante à cette manifestation.

Bonjour Mathias,

Je suis Joséphine, j’ai 4 ans et je vis près de Belley, dans les belles montagnes du Bugey. Je suis une vache.

Dimanche 23 juin 2013, Roger m’a « invité » à la marche des éleveurs, à Paris. Roger, c’est l’éleveur qui m’expl héberge, me nourrit, m’entretient, brave Roger.

Il n’est pas content, Roger. Rends-toi compte, à cause du mauvais temps qui a noyé les pâtures, gâché les foins et entravé les cultures, à cause de la fiscalité qui l’écrase, à cause des stupides règlements de l’Europe, à cause de la mondialisation, à cause du prix des céréales, du prix du carburant, à cause de la grande distribution, à cause, à cause… il est en train de mourir Roger. Il travaille pour des clous Roger ! Alors stop, tous à Paris, a-t-il dit à sa femme Bernadette, tous à la manif !

Joséphine

On était toutes là, ce 23 juin, sur le bitume et dans le bruit des rues de Paris, après un harassant voyage nocturne. Salers bouclées, Montbéliardes, Tarentaises, Charolaises blanches et Blondes d’Aquitaine, Aubracs roux clair, Normandes pie, pour ne parler que de mes sœurs les bêtes à cornes, plus belles les unes que les autres. Un vrai défilé de mode. Pour l’occasion Roger avait lissé mon pelage : il faut plaire aux Parisiens m’a-t-il dit, ce sont des Consommateurs, il faut les attendrir, leur montrer que la viande de France, c’est autre chose que le bœuf aux hormones des Américains. Il exhibait fièrement une magnifique banderole que lui avait préparée Bernadette : SANS AGRICULTURE PAS DE NOURRITURE

C’est vrai, sauf que la nourriture, c’est moi !

Je vais te parler un peu de moi

Je suis née le 5 mai 2009 sous le signe du Taureau. A peine née, on m’a enlevée à ma mère. J’ai été inséminée artificiellement, encore et encore. Bien sûr, comme à ma mère, on m’a enlevé mes petits pour me prendre mon lait, qui fait une excellent Comté (AOC) dit Roger. Je n’ai plus jamais plus entendu parler d’eux. Bientôt je prendrai le chemin de l’abattoir comme toutes mes sœurs, vaches à viande ou vaches à lait.

Excuse-moi de te parler des vaches, je suis bête : on est là pour défendre les éleveurs, pas pour s’apitoyer sur les vaches. Après tout, pourquoi se plaindre : ma vie est la banale destinée des animaux d’élevage.

Peut-être as-tu à la maison un chat, un chien ou même un lapin que tu câlines avec amour. Tu as vu que c’est un être sensible, capable de te donner de la tendresse, capable de te comprendre, d’éprouver de la peine ou de la joie, du bien-être ou de la souffrance. Comme toi et moi en somme ! La différence entre nous, c’est le groupe d’appartenance, comme disent les sociologues. Par exemple, pour simplifier, un chat appartient au groupe «animal familier», c’est une réserve de tendresse, une vache au groupe « animal d’élevage », c’est une réserve de nourriture et un homme au groupe « animal humain », c’est un consommateur.


Animal d'élevage (réserve de nourriture) - Animal familier (réserve de tendresse)

Selon les époques où les lieux, on peut changer de groupe : en Inde, par exemple, une vache est sacrée, ce n’est plus une réserve de nourriture. En Chine, on mange les chiens qui deviennent des animaux d’élevage. Jadis, tes lointains ancêtres se mangeaient parfois entre eux. Certains animaux, comme le lapin ou la poule par exemple, peuvent parfois s’inviter dans le groupe « animal familier », même si l’immense majorité reste des animaux d’élevage.

Tu me suis ? D’accord, c’est un peu compliqué, même en simplifiant.

Assez de discours, revenons à la manif

Tu as compris que Roger est un animal humain en colère qui exhibe son gagne-pain (c’est moi) dans les rues de Paris pour dire aux Français (aux consommateurs) : voyez cette belle vache, cette magnifique réserve de nourriture, si ça continue comme ça, vous n’en aurez plus !

Toi Mathias tu es dans le groupe des consommateurs. Les publicitaires aiment beaucoup les enfants : « les produits laitiers sont nos amis pour la vie ». Ou encore : « on n’a pas fini de vous faire aimer la viande ». Tu as sûrement entendu ces slogans. Aujourd’hui, c’est toi que les éleveurs veulent séduire, leur avenir dépend de toi. C’est pour toi qu’ils me font défiler à Paris sans me demander mon avis (manquerait plus que l’on prenne l’avis des vaches). D’ailleurs, tu aimes peut-être la viande, le fromage, les yaourts… Je n’ai jamais goûté, mais Roger dit que c’est très bon, surtout quand c’est Français bien sûr !


Les produits laitiers sont nos amis pour la vie, revu et corrigé par L214

Si tu montres cette lettre à tes parents, ils te diront probablement : « qu’est-ce que c’est que cette histoire ! Il faut bien se nourrir, on a toujours mangé de la viande, c’est notre culture, notre tradition, c’est indispensable à ta croissance, ça rend fort et puis c’est si bon un steak bien tendre, bien saignant. En plus, c’est bourré de protéines. Et si on ne mange plus de produits animaux, que vont devenir Roger et tous les éleveurs déjà bien mal en point ? » Ou encore : « assez de sensiblerie, il y a des problèmes plus graves que le sort des animaux d’élevage ! ».

Que peut-on répondre à ça ?

Je vais te confier un secret, ne le répète pas : cette lettre, ce n’est pas moi qui te l’adresse, je ne sais ni écrire ni parler la langue des animaux humains. J’ai demandé l’aide d’un ami, Véganou qui l’a écrite pour moi. Véganou c’est un humain comme toi, un frère, mon porte-parole. Un jour, j’ai croisé son regard, il a fait un pas vers moi, j’ai fait un pas vers lui. Il a décidé de ne plus consommer de produits d’origine animale. Il dit qu’il ne s’est jamais si bien porté que depuis ce jour-là. Au début, ses amis, ses parents ont trouvé ça étrange, stupide, ridicule, en un mot bizarre. D’ailleurs, il est bizarre Véganou, il parle aux vaches, c’est tout dire. Certains disent même qu’il est devenu « vachiste » comme d’autres se disent humanistes. Véganou n’aime pas que l’on dise ça. Il est certain qu’un jour tous les humains feront comme lui, que ce n’est pas seulement un choix personnel. J’espère qu’il ne se trompe pas et que ce jour ne sera pas trop lointain, car en attendant on va continuer à massacrer les animaux d’élevage. Sais-tu, pour finir, que chaque seconde, 1090 animaux sont abattus sur notre belle planète ?


Fragment de Joséphine, vache à viande et à lait, abattue à l’âge de 5 ans, aux prises avec un consommateur anonyme

Bon, je te quitte Mathias. Roger commence à se demander ce que je fais. Il ne faut pas oublier que je ne suis pas là pour bavarder, écrire des lettres ou visiter Paris. Je suis là pour sauver l‘élevage français, nom d’une bête à corne !


Joséphine


Marianne : "prendre parti sans le goût de la vérité"

  • Article du Mercredi 3 juillet 2013

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Lettre envoyée à l'hebdomadaire Marianne suite à l'article rédigé par Daniel Bernard intitulé Une Nouvelle famille idéologique : les Végétariens paru le 29 juin 2013 dans le numéro 845, en lecture ici.

Cher journal Marianne,

Un article sur le végétarisme dans un grand média français ! Enfin ! Un journal d'envergure s'intéresse à la question ! Je l'ouvre fébrilement, pensant y lire un traitement "de fond" sur ce sujet, je lis le premier paragraphe et le ton est donné ! Je tombe des nues !

Je continue malgré tout, pensant y trouver quelques nuances, pensant même, naïvement, que ce n'est que du "second degré" mais ma déception grandit !

Je me doutais que le végétarisme serait traité sous son aspect culinaire, culturel et environnemental certes ; mais je pensais qu'il aborderait, même superficiellement, la "question animale", ne serait-ce qu'en interviewant ceux qui ont fait ce choix pour des raisons philosophiques ou éthiques. J'esperais y voir figurer les noms des grands penseurs et théoriciens de la "question animale" comme Théodore Monod ou Albert Schweitzer, de philosophes comme Jérémy Bentham, Peter Singer, Elisabeth de Fontenay ou Florence Burgat, d'éthologues comme Mark Bekoff ou Boris Cyrulnik pour ne citer qu'eux...Ou même que serait fait simplement mention de penseurs moins connus qui rédigent les Cahiers antispécistes. Bref, à un véritable article traitant des divers aspects et motivations des végétariens qui est bien loin de se limiter à une affaire de silhouette ou de santé et qui dépasse même la simple question environnementale ! Ce choix touche à notre rapport à l'Autre, fut t-il "non-humain" et le végétarisme pose cette question.


Evolution of revolution de Hartmut Kiewert

Au lieu de cela, je ne trouve que mépris et arrogance dans le ton de l'article, des idées reçues en tout genre réduisant cette idéologie à une description totalement stéréotypée de parisiens parisiannistes bobos et nombrilistes qui se poseraient visiblement de faux problèmes. On nous parle de gens pratiquant le yoga, prenant soin de leurs muscles et de leurs corps, ne laissant pas la parole à ceux qui ont choisi d'être végétariens après avoir mené une vraie - et souvent longue - réfléxion sur ce qu'est véritablement "l'animal" et sur ce que notre culture en a fait. Les fondements de l'éthique n'ont rien à voir avec des gens qui se sentiraient supérieurs et "feraient la morale" comme un personnage sorti d'un roman de la comtesse de Ségur.

Oui, le nombre de végétariens augmente mais il n'est pas encore venu le moment en France où un journal à grand tirage saura aborder cette question sans la railler.

J'ai peu d'espoir, étant donné le ton de l'article, que vous preniez la peine de publier ma réponse dans le prochain numéro. C'est une vraie déception pour moi que Marianne, que j'apprécie par ailleurs, puisse traiter d'un tel sujet de cette manière !

Christine, militante pour les animaux et adhérente L214