Bannière [Vidéo] Sébastien Arsac - Actualités et inactualités de la question du droit des animaux

[Vidéo] Sébastien Arsac - Actualités et inactualités de la question du droit des animaux


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Extrait de la conférence Pourquoi faudrait-il donner des droits aux animaux ? organisée le 4 février 2015 à l’Université Jean Moulin Lyon 3 par l'association étudiante Sentience et l'association Les médiations philosophiques.

 

Sébastien Arsac, l’un des co-fondateurs de l’association L214 voit dans le débat actuel sur la question des droits des animaux un « sujet phare », comme en témoigne l'abondance de livres et d’articles sur ce thème.

Malgré cet engouement nouveau, est-il envisageable d’accorder des droits à tous les animaux sans exceptions ? L’anémone de mer, par exemple, doit-elle être titulaire de droits subjectifs ? Un critère fondamental doit retenir notre attention pour répondre à cette question : la sensibilité.

Mais cette sensibilité n’est pas toujours évidente à appréhender. Nous pouvons reconnaître cette sensibilité, sans coup férir, par analogie avec les animaux qui nous sont proches. Mais qu’en est-il de ces animaux, telle l’anémone de mer précitée, qui ne manifestent pas de comportement que nous pourrions subjectivement, et de toute évidence, associer à de la souffrance ? À défaut de réponse à l’existence avérée ou non de cette sensibilité, il est toutefois concevable de leur accorder le bénéfice du doute. Il est utile de rappeler que la douleur chez l’enfant a pendant longtemps été, et jusqu’à récemment, réfutée par l’ensemble de la communauté scientifique.

Toujours est-il que la majorité des animaux non-humains que nous exploitons et consommons pour satisfaire nos intérêts sont, à l’instar des animaux humains, sensibles, voire conscients de leur propre existence. La Déclaration de Cambrige sur la conscience signée en 2012 évoque, en ce sens, que les animaux humains ne sont pas « seuls à posséder les substrats neurologiques de la conscience ».

Toutes ces avancées scientifiques en matière d’éthologie, de cognition animale ou de reconnaissance de la sensibilité chez les animaux n’empêchent pas, cependant, le développement industriel et « sans commune mesure » de l’exploitation intensive des animaux dans notre société, que ce soit pour leur chair, leur peau, leur lait, leurs œufs, etc. La question n'est donc pas tant de savoir "pourquoi faudrait-il donner des droits animaux ?" — dont la réponse peut sembler évidente au vu des nombreux progrès de la science — que de savoir "pourquoi refuse-t-on encore de leur donner des droits ?".

Kévin Barralon