Le Salon de l'hypocrisie
- Article du Jeudi 5 mars 2015
L214 était présente la semaine dernière avec le collectif 269Life devant le Salon International de l’Agriculture, porte de Versailles à Paris, pour dénoncer l’hypocrisie et le mensonge qu’il représente.
Depuis maintenant plus de 50 ans, le Salon de l’Agriculture sert de vitrine à l’élevage français. Animaux sélectionnés, préparés, soignés, tous doivent porter fièrement les couleurs d’une filière en crise. Il s’agit de rassurer le consommateur sur la provenance et la qualité des produits qu’il achète. Cette tâche est facilitée par le fait que la plupart des gens ne voient jamais les animaux qu’ils mangent, le visiteur est donc prêt à croire qu’ils sont semblables à ceux qu’il côtoiera sur le Salon.
Cela est démenti par chaque enquête menée par L214 : la vérité de l’élevage français, ce sont selon les filières jusqu’à 99% des animaux élevés en cages et ne voyant jamais la lumière du jour. Ce sont des pratiques de mutilation légales et généralisées pour adapter les animaux au stress engendré par leurs déplorables conditions de vie et d’abattage.
Bien sûr, tout est fait pour que le lien entre l’animal et le contenu de l’assiette ne soit jamais trop clairement établi. On emmène ses enfants caresser les animaux qu’ils retrouveront dans leur assiette le soir-même ; parlez d’abattage, et cela leur couperait l’appétit.
Parler d’abattage, c’est justement ce que nous avons fait la semaine dernière en organisant avec 269Life France une mise en scène sanglante aux abords du Salon. Nous avons montré aux visiteurs ce qu’engendre la consommation de viande et de produits animaux en plaçant au centre d’assiettes géantes des têtes d’animaux récupérées dans un abattoir. En montrant les restes de ces animaux que le visiteur s’apprête à voir sur le Salon, le lien était clairement établi.
Alors que les animaux viennent enfin d’être désignés comme “êtres vivants doués de sensibilité” dans le code civil, l’hypocrisie du Salon apparaît encore plus flagrante. Quels animaux caresser, lesquels manger ? Répondre à ces questions n’a jamais été aussi délicat.
Le parti-pris des organisateurs est le même depuis de nombreuses années : leur mise à mort n’étant jamais évoquée, tous les animaux peuvent être caressés. Un parcours de visite “J’aime les animaux” a même été prévu pour ne louper les “représentants” d’aucune espèce. Le visiteur peut ainsi admirer les vaches, chèvres, moutons et volailles qui servent à produire de la viande, du lait et des oeufs ; il se rapproche ensuite des chats et chiens, qui sont clairement identifiés comme animaux de compagnie ; enfin, il pourra s’attendrir devant les chevaux et les lapins, dont le programme n’explique pas clairement toutes les façons dont ils sont utilisés. Car ici, chaque animal n’est vu qu’au travers de son utilité pour les humains. Il ne sera jamais considéré comme un être qui a le droit de vivre pour lui-même, à moins que nous poursuivions nos actions pour changer les choses.
Voir la galerie photos (par Erasmiotaton)
Lire le tract qui a été distribué tous les jours devant le Salon de l'Agriculture
Thibaut pour L214