L214 au salon Primevère (Rhône)
- Article du Vendredi 2 mars 2012
Les associations étant regroupées par thèmes, nos plus proches voisins furent l’AVF, l’ASPAS et Sea Shepherd. Comme d’habitude, notre stand était bien visible grâce aux banderoles et affiches de l’association, et proposait pétitions, livres, DVD, tracts, brochures, T-shirts, badges, autocollants… pour faire court, à peu près tout ce qui se trouve sur la boutique de L214, plus une dégustation de Faux Gras ! En trois jours, des milliers de personnes sont passées devant notre stand, et même celles qui ne s’y sont pas arrêtées ont pu lire « Parce que les animaux sont des êtres sensibles, ouvrons les yeux sur la pêche, les élevages et les abattoirs ! » et « Tous sensibles ! Non à la souffrance animale ! », rendant visibles les animaux d’élevage et leur exploitation.
Au cours des discussions, nous nous sommes aperçus que L214 commençait à être connue de nombreuses personnes, l’association ayant été récemment citée à plusieurs reprises dans des quotidiens nationaux tels que Le Monde. Beaucoup de gens se sont arrêtés pour signer les pétitions, prendre des tracts, feuilleter livres et brochures ou nous poser des questions : certains s’inquiétaient d’éventuelles carences liées au fait de ne plus manger de viande, et avaient souvent peur du manque de protéines, d’autres nous ont posé des questions concernant la production des œufs, l’élevage des lapins ou l’exploitation des vaches laitières, etc. Nous avons également eu d’importants retours du reportage « La viande dans tous ses états » de l’émission Envoyé spécial du 16 février dernier (reportage disponible sur Youtube) : portant sur les abattoirs, il avait révélé qu’apparemment 11% des abattoirs français ne sont pas conformes au niveau de l’hygiène, et que l’abattage sans étourdissement tend à se généraliser. S’il a le mérite de montrer de l’intérieur l’univers des abattoirs, ce reportage s’est cependant focalisé sur l’abattage sans étourdissement et les non conformités hygiéniques, laissant sous-entendre qu’un abattage conforme aux normes ne pose pas de problème au niveau législatif et est donc acceptable. Nous devions donc sans cesse indiquer à nos interlocuteurs que si l’abattage sans étourdissement est bien évidemment abominable, les cadences des chaînes « normales » d’abattage sont telles que bien des animaux sont de toute façon égorgés encore conscients, comme l’ont montré les enquêtes de L214 ; et bien sûr rappeler que l’abattoir sera toujours un milieu extrêmement stressant pour un animal, qui, étourdi ou non, n’a jamais envie d’être tué pour être mangé. Un homme retraité et ayant travaillé toute sa vie en tant que vétérinaire dans les services sanitaires d’un abattoir s’est d’ailleurs arrêté avec beaucoup d’intérêt à notre stand. Nous avons également longuement discuté avec une femme qui hésitait à reprendre une exploitation laitière, un éleveur de moutons, et un enseignant de Lyon 1 spécialiste du darwinisme.
Ce salon a aussi été l’occasion d’échanger des informations avec d’autres associations agissant pour les animaux, de revoir des adhérents, de prendre de nouvelles adhésions, et de découvrir des initiatives personnelles en faveur des animaux. Une femme a vivement regretté que nous n’ayons aucun document concernant l’élevage des moutons ; et un tract portant spécifiquement sur l’exploitation des vaches laitières aurait été le bienvenu. Nous avons donné beaucoup de tracts sur les poissons, auxquels les gens peinent à s’intéresser – à la fin du salon, une jeune femme est repassée exprès pour nous dire : « Ça y est, j’ai décidé d’arrêter de manger aussi les poissons ! ».
Il est dommage que nous n’ayons pas pu assister à la conférence de Jocelyne Porcher (INRA), « Vivre ensemble avec les animaux : une utopie pour le XXIe siècle », dont plusieurs personnes nous ont fait des retours négatifs : Porcher justifie l’exploitation animale notamment par le fait que dans une société entièrement végétalienne il n’y aurait – d’après elle – plus de contacts entre les animaux et les humains. Pourtant, en Occident nous ne mangeons ni chiens ni chats, et ceux-ci sont très nombreux à vivre avec nous ! Un effort d’imagination mais surtout un changement de mentalité nous permettrait d’envisager une cohabitation pacifique avec des vaches, des cochons et des moutons « de compagnie » - tout comme certaines personnes vivent déjà amicalement avec des ânes, des chèvres, des chevaux et même parfois des cochons.
Bref, cette première présence de L214 au salon Primevère a été couronnée de succès, et nous pensons déjà au(x) prochain(s) salon(s) !
Compte-rendu de CLEM