Bannière Made in viande : une visite d’abattoir transparente comme du jus de boudin

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Dans le cadre des rencontres Made in viande, l'abattoir de Montmorillon organise aujourd'hui une demi-journée portes ouvertes pour montrer qu'il n'a « rien à cacher ». Le public est ainsi invité à visiter ses installations – qui seront à l'arrêt, puisqu'il n'y aura pas d'animaux lors des visites.

L'abattoir ne cache pas qu’il cherche par cet événement à redorer un blason terni par les enquêtes de L214 : « Nous voulons rééquilibrer le discours anti-viande donné par des associations comme L214 ». Ouvrir grand ses portes au public devrait donc contrer « des images [qui] tournent en boucle, des livres [qui] sortent toutes les semaines ». C’est sans doute aussi pour se donner bonne presse que son responsable déclare dans une interview que l'abattoir donne « l'inconscience aux animaux : nous avons le matériel pour cela », faisant l’impasse sur les 10 % d’animaux tués de façon rituelle à Montmorillon, c’est-à-dire égorgés en pleine conscience sans être « étourdis » préalablement par un coup de pistolet qui leur fracasse le crâne.

« Nous voulons rééquilibrer le discours anti-viande donné par des associations comme L214. » En montrant un abattoir à l'arrêt ?

Visiter un abattoir à l’arrêt, silencieux, au carrelage rutilant, aux crochets et au tonneau d’égorgement vides, permet-il de se rendre compte de la tuerie organisée qui s’y déroule quotidiennement ? Chaque semaine, ce sont 520 bovins et un millier d'ovins qui sont abattus à Montmorillon. Mais lors de la journée portes ouvertes, vous ne verrez rien de tout cela.

Vache égorgée, abattoir

Le responsable de l'abattoir dit lui-même, avec raison d’ailleurs (1) : « C'est un métier dur. Nous travaillons de façon industrielle dans l'eau, dans le sang. » Tuer des animaux à la chaîne, vaincre leur résistance, en égorger certains à vif, faire gicler le sang, le massacre est bruyant, sale, épuisant, dangereux. Et quand bien même des mises à mort seraient pratiquées en public (2), elles feraient évidemment l’objet d’attentions particulières, puisque justement l’objectif est de rassurer les visiteurs. L’INRA indique que dans les abattoirs français ce sont jusqu’à 16 % des bovins et 25 % des veaux qui reprennent conscience lors de la saignée (3) - quand d’autres sont égorgés directement en pleine conscience -, et on comprend que tous les abattoirs feraient des efforts pour éviter ces « ratés » en public.

« C'est un métier dur. Nous travaillons de façon industrielle dans l'eau, dans le sang. » Mais rien de tout cela ne sera montré.

Mais le discours se veut rassurant : « Le personnel qui s'en occupe a les certificats pour travailler avec le bétail vivant » - pourtant, l’employé qui s’amusait à donner des chocs électriques aux moutons à l’abattoir du Vigan était lui-même « responsable protection animale ». Pour prouver son désir de transparence, l'abattoir de Montmorillon explique aussi être favorable à la pose de caméras (4). Une mesure prise dans plusieurs établissement, pour lesquels la vidéosurveillance - réservée à un usage strictement interne - n'a permis d'empêcher aucune dérives, comme en a témoigné notre enquête à l’abattoir de Houdan.

Les portes-ouvertes s’annoncent sans risques, puisqu’il s’agit de visiter un abattoir immaculé et silencieux, sans cris de bêtes ou d’hommes, sans le bruit assourdissant des machines. Un abattoir mis pour quelques heures entre parenthèses, et avec une dégustation de viande en prime en fin de parcours.

« [Les caméras sont] un bon révélateur des dysfonctionnements. » Vraiment ? Alors que les associations de protection animale n'ont pas accès aux images ?

C’est à travers des événements de ce style que l’Interprofession du bétail et des viandes (Interbev) organise les rencontres Made in viande, qui promeuvent la consommation de viandes en donnant l’illusion que les animaux sont heureux dans les élevages, si ce n’est les abattoirs.

Et puis, quand bien même les animaux seraient heureux ? Matthieu Ricard vient juste de s’exprimer à ce sujet sur son blog :

« Imaginons que les animaux aient passé leur vie dans des prés fleuris, soient transportés en douceur vers des abattoirs accueillants et, sans la moindre frayeur, soient délicatement conduits le long de chaîne d’abattage par des ouvriers en pleine santé physique et mentale, bien payés et travaillant à un rythme confortable. Les animaux seraient tués instantanément et ne seraient dépecés qu’une fois bel et bien morts (aujourd'hui, 15 % des animaux meurent conscients, morceau par morceau). Tout cela serait parfaitement moral ? N’a-t-on pas oublié un point essentiel ? Le fait que nous tuons des êtres sensibles, sans véritable nécessité, sans provocation de leur part, sans qu’ils vous aient fait le moindre mal, en décidant unilatéralement où, quand et comment ils doivent mourir. Moral ? Expliquez-nous. »

Il nous appartient de refuser de participer au massacre des bêtes, et de nous tourner, dès maintenant, vers une alimentation éthique et sans cruauté.

Vaches dans un pré, regards

 

(1) Au sujet de la pénibilité du travail en abattoir, lire notre note de blog Steak Machine.
(2) Inutile de croire que ces quelques heures de portes ouvertes épargneraient des animaux, un nombre plus grand sera simplement tué avant ou après.
(3) INRA, Douleurs animales. Les identifier, les comprendre, les limiter, chez les animaux d’élevage, 2009.
(4) Le 12 janvier 2017, en première lecture, l’Assemblée nationale a adopté une version réduite de la proposition de loi d’Olivier Falorni sur le “respect de l’animal en abattoir”. L’article L. 214-22. du code rural serait rédigé ainsi : “À compter du 1er janvier 2018 [...] des caméras sont installées dans tous les lieux d'acheminement, d'hébergement, d'immobilisation, d'étourdissement, d'abattage et de mise à mort des animaux.” La loi précise ensuite les conditions d’accès à ces images : « seuls ont accès aux images les services de contrôle vétérinaire et les responsables protection animale » sur ce dernier point, comprenez : des salariés désignés de l’abattoir. Cette loi n’est pas encore définitivement adoptée, elle doit encore être examinée par le Sénat.

 


Bannière Biographies animales

Biographies animales

  • Article du Mardi 16 mai 2017

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À travers son dernier livre, l’historien Éric Baratay propose des tentatives inédites de biographies animales construites à partir des ressentis, des perceptions ou des vécus d’animaux. Un ouvrage qui se place résolument du côté des animaux.

Couverture du livre Biographies Animales d'Eric BaratayLes biographies proposées par Éric Baratay se distinguent des œuvres antécédentes (1) par la méthode scientifique, le refus (autant que possible) de l’anthropomorphisme et de l’anthropocentrisme : ses récits se basent sur des faits réels, recoupent de nombreuses sources historiques, et l’auteur n’invente pas s’il vient à manquer d’informations. Il s’efforce de prendre le point de vue de l’animal, tâche aussi nécessaire qu’impossible, en essayant de retracer son environnement et ses perceptions, et en s’appuyant sur les récentes avancées éthologiques (2).

Baratay innove également au niveau du style : à aucun moment, il n'utilise le « je » pour se mettre à la place des animaux, mais opte pour des tournures comme « Il (ou elle) se sent tiré - frappé - emporté - sent une pression désagréable, de nouvelles odeurs - doit tendre les muscles » etc., qui nous permettent d'appréhender le vécu de l'animal et mettent en avant ses sens à lui, notamment l’odorat. Car avec des tournures de phrase ordinaires comme « On l'emporte, on le tire, on le frappe », l'humain serait encore au cœur de l'action.

Biographies animales souhaite tout d’abord retrouver le quotidien des animaux, leur expérience singulière, leurs relations avec l’environnement, leur représentativité par rapport à leur groupe, à leur espèce ou à leur époque (3). Puis, pour ne pas en rester à une collection de biographies, l’ouvrage cherche à replacer les récits dans une approche plus large : sociologique, ethnologique et historique.

La girafe exhibée en FrancePour d’évidentes raisons pratiques, l’auteur a opté pour des animaux célèbres en contact avec des Occidentaux, animaux qui ont été au cœur de récits, témoignages ou articles. Ainsi, cette girafe importée en France au XIXème siècle et qui a fait autant sensation que si, aujourd’hui, on exhibait un extraterrestre en place publique, des chimpanzés qu’on a sciemment cherché à « humaniser », Warrior, le cheval d'un haut gradé de la Première Guerre mondiale en qui tout le monde voyait de la bravoure alors qu'il était peut-être tétanisé de peur. Il se place également du côté de Modestine, la petite ânesse contrainte de porter le bât de Stevenson dans son fameux Voyage avec un âne dans les Cévennes, et de bien d’autres animaux.

Écrit dans un style dynamique, Biographies animales questionne aussi bien sûr notre rapport aux animaux et souligne les ajustements réciproques qui ont eu lieu, les efforts de compréhension et d’adaptation des animaux étant généralement bien supérieurs aux nôtres – car il en va souvent de leur survie.

 

Éric Baratay, Biographies animales, Seuil, 2017.
 

 

(1)    La production littéraire de récits de vies d’animaux, amorcée à la fin du XVIIIème siècle en Angleterre, avait déjà permis une certaine reconnaissance de ces derniers en tant qu’individus. Cette production, notamment limitée par son aspect fictif, les extrapolations et fortement empreinte d’anthropomorphisme, avait amorcé une certaine reconnaissance de ce que peuvent vivre les animaux.
(2)    Il fait ainsi ressortir une multitude d’interprétations erronées : l’éthologie indique par exemple qu'une girafe qui se tient tête droite sur un cou raide est inquiète, alors que le sens commun y voit un port majestueux et du détachement.
(3)    Jusqu’à récemment, on pensait que tous les individus d’une espèce se ressemblaient et on envisageait les animaux (ou plutôt, « l’animal ») au niveau de l’espèce, comme uniquement mus par leurs instincts, leur niant toute individualité.

Bannière V comme Vegan, un livre résolument optimiste

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Dans la déferlante des publications vegan qui a commencé il y a quelques années déjà, V comme vegan tire son épingle du jeu avec un parti pris plutôt original. Écrit par Théo Ribeton, journaliste aux Inrocks, le livre ne s’attache pas à expliquer et décortiquer toutes les raisons qui pourraient pousser notre société à se séparer de l’exploitation animale : il considère que tous ces arguments sont du domaine de l’acquis. Comme il le dit lui même, “les philosophes […] ont en effet dépassé depuis belle lurette la cap de la réflexion sur la légitimité du véganisme : les digues ne sont plus argumentaires, mais psychologiques et culturelles”. Plus intéressant, il va plutôt présenter les différentes facettes d’un mouvement qui selon lui, a déjà commencé à transformer notre monde et à façonner notre manière de penser.

Résolument optimiste, Théo Ribeton ne se demande pas si le véganisme sera un jour la norme : cette éventualité lui paraît certaine. La question est plutôt de savoir quand et comment ce changement va se produire !

En faisant un rapide tour historique du traitement du véganisme dans les médias, on se rend compte que la question animale est devenue un sujet d’importance capitale en très peu de temps. Si l’on revenait seulement une vingtaine d’années en arrière, certaines positions et lieux communs de l’époque nous paraîtraient réactionnaires et dépassés.

Autre symptôme de cette lame de fond sociétale, l’apparition de personnes spécialisées dans la “défense de la viande”, comme Jocelyne Porcher ou Dominique Lestel. Autrefois considéré comme un acte anodin, invisible aux yeux de tous, le fait de manger les animaux ne va plus de soi. Mise sur la défensive, l’industrie de la viande fait l’aveu de son déclin et de sa disparition prochaine en ayant besoin de justifier cet acte qui ne peut plus vraiment l’être.

L’auteur reste toutefois critique par moments, d’une manière assez provocatrice sur la nourriture, n’ayant pas peur de déclarer en sous-titre que “la bouffe vegan, c’est dégueulasse”. Évidemment, il ne s’agit pas d’une généralité, l’auteur ne faisant en réalité que relater quelques expériences malheureuses, que nous avons probablement tous et toutes eues ! Il est bien entendu rappelé que la cuisine vegan fait aussi preuve d’une inventivité sans pareille depuis plusieurs années, rivalisant d’ingéniosité en créant de nouvelles saveurs et textures pour le plaisir de nos papilles.

En bref, V comme vegan est un livre rafraîchissant qui donne à lire un point de vue novateur sur un mouvement grandissant, que l’on voit déjà vainqueur.

Théo Ribeton, V comme Vegan, Éditions Nova, 2017.

En apprendre plus sur le site des Éditions Nova


Bannière Vous voulez faire torturer un canard ? Parrainez-le !

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De nombreux refuges proposent de parrainer un animal sauvé de l’élevage ou de l’abattoir. Son parrain paye ainsi sa nourriture, des soins et participe aux frais du refuge où l’animal vit paisiblement. Cette belle idée a visiblement inspiré une association, qui a mis en place une action de parrainage de canards. Sauf que là, on paye pour qu’ils soient torturés et tués.

Cette opération, poétiquement appelée « La cagnotte des champs », a pour objectif de contribuer à la reconstitution du cheptel de canards exterminé à l’occasion de la récente épidémie de grippe aviaire (1). Via la Cagnotte des champs, il est ainsi possible de parrainer un ou plusieurs canards qui seront placés chez des gaveurs. Et, tout comme pour les parrainages dans les refuges, l’association Cagnotte des champs s’engage à tisser un lien entre le donateur et l’animal :

“ À partir d’un montant de 5 euros par don, un contributeur peut parrainer son propre caneton, le nommer et choisir l’exploitation dans laquelle il sera élevé. Il recevra en contrepartie des nouvelles de son caneton et de sa nouvelle vie ! ”

Supposons donc qu’un quidam parraine trois canetons. Il reçoit la photo de ses trois canetons, des poussins encore ébouriffés de duvet puisque les canetons sont livrés aux élevages dès le premier jour de leur vie. Que les trois canetons soient des mâles n’est pas un hasard, car les femelles ont sans doute été déjà broyées vives : elles ont un foie trop nervé pour faire du foie gras acceptable – les poussins sont donc triés dès l’éclosion et les femelles sont éliminées.

Canetons broyés
Les canetons femelles, impropres au gavage, sont broyées vives.

 

Nos trois canetons, en quelque sorte des survivants du hachoir, arrivent groggy à l’élevage : outre le transport, on leur a brûlé l’extrémité du bec dans le couvoir où ils ont éclos.

Les canetons ont le bec brûlé.
Le bec des canetons mâles est brûlé.

 

Comme le parrainage ne commence qu’une fois dans l’élevage, tri et débecquage des poussins ne sont pas mentionnés au parrain - ni, évidemment, l’insémination des canes, qui se fait encore en amont de toutes ces opérations.

Insémination d'une cane.
Des canes communes sont inséminés avec du sperme de canard de Barbarie pour produire des canards hybrides Mulards, race sélectionnée pour le gavage.

 

Notre parrain vient de recevoir la photo des trois petites boules de duvet jaune, qu’il décide de nommer Riri, Fifi et Loulou. Quelles nouvelles des oiseaux, l’éleveur, qui a reçu ces 3 canetons ainsi que 800 autres, pourrait-il ensuite envoyer au parrain soucieux du bien-être de ses petits protégés ? Les 40 premiers jours, ça se résumerait probablement à : « Tout va bien, les canetons sont au chaud et à l’abri dans un hangar chauffé. »

Poussins de canard mulard en élevage.
Les canetons sont enfermés par centaines dans un hangar. Ils ne connaitront jamais la chaleur maternelle.

 

Les 40 jours suivants donneraient quelque chose comme : « Vos canards ont bien grandi. Ils sont emplumés et ont désormais accès au plein air, sur un terrain sécurisé. »

Jeunes canards en élevage, avant le gavage.
Les canards sont ensuite placés pendant 40 jours sur un terrain nu, sans mare ni étang. Des flaques de pluie leurs offrent parfois quelques centimètres d’eau boueuse.

 

Mais patauger dans des flaques n’est pas très rentable : n’oublions pas que la Cagnotte a été mise en place pour soutenir les éleveurs. À 80 jours, ils prennent donc le chemin des cages et du gavage, comme 90 % des quelques 30 millions d'oiseaux élevés chaque année en France pour le foie gras.

Canards en cages collectives pour le foie gras
Les canards sont enfermés dans des cages de batterie collectives au sol grillagé, leur espace est si réduit qu'ils ne peuvent étendre les ailes sans se gêner les uns les autres. Ils n’ont évidemment pas accès à de l’eau, dont ils ont pourtant un besoin biologique très fort.

 

Soucieux de tenir le parrain au courant de la nouvelle vie de ses canards, l’éleveur lui écrirait alors : « Les canards sont au mieux. Comme l’alimentation progressive et contrôlée de 12 jours va commencer, ils sont désormais placés avec d’autres canards dans un logement collectif, dans un hangar spacieux et ventilé, sous haute surveillance sanitaire et technologique. »

Gavage, cages collectives France
Le gavage consiste à enfoncer un tube de métal dans la gorge de l’oiseau pour lui faire avaler de force une quantité énorme de nourriture très calorique et déséquilibrée. Son foie devient énorme et le canard peine à respirer.

 

Mais, quelques jours plus tard, une bien triste nouvelle attend le parrain : Fifi est mort, l’œsophage perforé par le tube de gavage. « Heureusement, vos deux autres petits protégés vont bien », lui écrit-on.

Canard mort au cours du gavage
La mortalité des oiseaux est 10 à 20 fois plus élevés en gavage qu'en élevage. Les oiseaux souffrent de diarrhées, d'épuisement. Trop affaiblis ou blessés, plus d'un million agonisent et meurent chaque année en gavage.

 

Et voilà qu’à peine quelques jours plus tard, c’est au sujet de Riri qu’on se fait du souci : « Riri ne va pas très bien. Je ne sais pas s’il pourra tenir jusqu’à la fin de la semaine, je m’en occupe du mieux que je peux. »

Canard en détresse, gavage.
Leur foie est dans un tel état pathologique que l'animal meurt du gavage si on le poursuit quelques jours de plus que prévu. Certains meurent même en cas d'arrêt immédiat du gavage car, « après un gavage prolongé (15 à 21 jours), la récupération n'est plus possible, le foie gras de l'animal conservé vivant évolue vers la cirrhose. » (INRA)

 

Contre toute attente, Riri tient le coup, et au bout de 12 jours de gavage, le voici entassé dans une caisse et expédié avec Loulou vers l’abattoir. C’est l’occasion pour notre parrain de recevoir un dernier message : « Riri et Loulou ont fini leur belle vie. Je vous remercie encore d’avoir parrainé ces trois oiseaux, même si, évidemment, je regrette que Fifi soit mort. Ce sont grâce à des personnes comme vous que « les canards n’ont pas dit leurs derniers mots », comme l’a si bien dit la Cagnotte des champs ! ».

Canards tués à l'abattoir pour le foie gras
Après leur avoir chacun reçu une bonne décharge électrique, ils sont saignés d’un coup de couteau au fond de la gorge. Certains se réveillent avant la saignée et battent longuement des ailes avant de mourir.

 

La Cagnotte des champs prétend « accompagner la transformation de l’agriculture française » et du « produire différemment. » En quoi soutenir une pratique interdite pour motif de cruauté dans la plupart des pays de l'Union Européenne, revient à « produire différemment » ? Pourquoi cette Cagnotte s’attache à soutenir une filière déjà grassement subventionnée - avec, entre autres, 146 millions d’euros versés début 2016 ? N’est-ce pas déroutant de constater que, sous couvert d’une communication bon enfant, des médias et des entreprises relaient cette opération, se rendant activement complices de la souffrance et de la mort de milliers d’oiseaux ? N’est-ce pas aberrant de voir que des personnes parrainent des canards voués au gavage, et que certaines réclament réellement des nouvelles ? À moins que nous ne soyons en pleine dissonance cognitive, ou que nous nous imaginions naïvement  qu’il est possible d’aider des gaveurs tout en étant gentil avec les canards ?

Une véritable transformation passe par les alternatives végétales, de la production à la consommation, et non à s’acharner à soutenir des pratiques engendrant la torture et la mort de dizaines de millions d’oiseaux chaque année.

Refuser le foie gras est la meilleure chose à faire pour épargner des canards. Encore faut-il en avoir conscience.

Affiche L214 censurée
Affiche refusée pour le métro parisien : en savoir plus sur cette censure.

(1) Pour en savoir plus, lire notre note de blog “Grippe aviaire, chronique d’un massacre”.