Poème : "Le droit de ne pas naître"
- Article du Mardi 9 novembre 2010
"Le droit de ne pas naître"
Au nom de tous les miens, compagnons de torture
Qui subissent le joug d’humains ‘évolués’,
De ne pas naître ici pour être supplicié
Je réclame le droit inscrit dans ma nature.
Puisque mon existence, aux yeux des ‘supérieurs’,
Ne se justifierait que par l’utilité
Que pour les hommes ‘dieux’ je représenterais
Car je ferais partie des êtres ‘inférieurs’,
Je préfère à ce monde ne pas appartenir,
Ne pas venir au monde, pour ne pas y souffrir
Dans des cages honnies, attendant de mourir
Sous les coups de leurs lois et pour leur seul plaisir.
Moi le veau, le taureau, le cochon, le poulet,
Le lapin et l’agneau et tant d’autres aux noms
Masqués par les morceaux que d’aucuns jugent bons,
Je refuse une vie sans joie et sans respect.
Si je n’étais mangé ou destiné à l’Homme
Pour me mettre au service de son seul égoïsme,
Je ne serais pas là, dit-il avec lyrisme
Je suis sa création comme bête de somme.
Maintenir mon espèce pour son seul intérêt
Voilà qui ne sert pas mes propres intérêts
Qui sont de respirer, d’avoir la liberté
De mourir à mon heure, sans être maltraité.
Non, je ne veux pas naître de manipulations
Qui feront de mon être un objet de plaisir :
Ma chair pour le nourrir, ma peau pour le couvrir,
Mon sang pour recevoir d’un public l’ovation.
Puisque l’on me refuse un vrai droit d’exister,
En tant qu’être sensible, reconnu, respecté,
Qu’on me laisse celui de ne pas être né,
Ne plus être élevé, ne plus être exploité !
L’animal de tout état