Bannière Royaume-Uni : des milliers d'infractions graves dans les abattoirs

partager cet article du blog de L214

Des cochons et poulets ébouillantés vivants. Des animaux mal étourdis et égorgés conscients. Ces actes de maltraitance grave et bien d’autres, au nombre de 4 455, ont été relevés dans les abattoirs du Royaume-Uni lors des deux dernières années, soit environ 6 par jour. C’est la conclusion d’un récent rapport de la Food Standards Agency (FSA), révélé par le Bureau of Investigative Journalism.

Au total, c’est plus de 9 000 infractions qui ont été repérées entre juin 2014 et juin 2016, dont la moitié sont classées comme graves. Elles sont notées en trois catégories selon leurs conséquences. La catégorie 2 correspond à des incidents isolés "à risque faible", tandis que la catégorie 4, de loin la plus nombreuse, signifie que les animaux sont soumis à “une douleur, souffrance ou un stress évitable” incluant la mort.

dans un abattoir au Royaume-Uni, enquête Animal Aid

photo d'illustration: dans un abattoir au Royaume-Uni, enquête Animal Aid

Comme on peut le voir sur le schéma ci-dessous, près de la moitié des infractions totales sont de catégorie 4 et liées au transport. Le rapport de la FSA fait état de plus de 600 cas où des animaux sont arrivés morts à l’abattoir. Parmi ceux-ci, un transport de porcs où 33 sur 220 étaient morts, probablement étouffés, ou un autre de plus de 6 000 poules, dont 574 avaient succombé à la chaleur dans la remorque d’un camion. À l’inverse, plus de 150 poulets sont morts de froid sur la route menant à l’abattoir en raison d’une mauvaise isolation du véhicule. Bien d’autres cas tous plus atroces les uns que les autres sont relatés, mais ces trois seuls exemples montrent qu’une seule infraction peut concerner de nombreux animaux.

Cependant, même si les irrégularités concernant le transport sont les plus nombreuses, l’abattage n’est pas en reste : les inspecteurs rapportent également avoir vu des poulets et cochons se faire ébouillanter vivants (afin de retirer les poils, plumes et d’adoucir la peau) en raison d’une mauvaise gestion de l’abattage en amont ; ou encore des animaux égorgés en pleine conscience alors qu’ils auraient dû être étourdis.


Source : Bureau of Investigate Journalism

Ce rapport n’est pas sans rappeler la situation française dans les abattoirs, où des inspections avaient été mandatées par le ministre de l’agriculture suite aux vidéos d’enquêtes révélées par L214. Les audits ont révélé que seulement 20% des abattoirs sont réellement aux normes, présentant “un niveau de maîtrise des risques satisfaisant”. En lisant en détail les rapports, on réalise qu’une non-conformité considérée comme mineure peut avoir de graves conséquences pour les animaux. Certains abattoirs qui ont reçu une mention “acceptable” ont des pratiques qui laissent perplexe sur la prise au sérieux de la souffrance animale. Vaches ou bœufs frappés à coups de bâton, cochons ébouillantés alors qu’ils présentent des signes de vie, moutons égorgés alors qu’ils présentent des signes de conscience, bovins non alimentés durant un délai pouvant aller jusqu’à 36h : malgré le constat de ce genre de pratiques, des abattoirs ont reçu une mention “acceptable”.

Vidéo L214 : dans les abattoirs de Pézenas et du Mercantour, France, 2016

Ce rapport en provenance du Royaume-Uni confirme une fois de plus qu’il n’y a pas de manière douce et acceptable de tuer les animaux, en France ou ailleurs. La violence est inhérente aux abattoirs, et il n’y a pas d’exception : tant que nous mangerons de la viande, les animaux souffriront.