Poules pondeuses - lettre aux grandes surfaces

  • Article du Jeudi 24 février 2011

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Madame, Monsieur,

Suite à la découverte d'une nouvelle enquête de l'association L214 dans un élevage français de poules pondeuses en batterie, nous sommes de plus en plus nombreux à prendre conscience de l'atrocité des conditions d'élevage des poules pondeuses.

Entassées dans des conditions concentrationnaires, des milliers de poules sont traitées comme de mécaniques machines à pondre. Malheureusement, nous trouvons dans l'enseigne XXXX des œufs provenant de tels élevages, des œufs issus de l'atroce souffrance des poules, emprisonnées dans des cages minuscules où elles ne peuvent satisfaire leurs plus élémentaires besoins, ou parquées dans une promiscuité concentrationnaire.

Avez-vous déjà vu, Madame, Monsieur, une poule évoluer en liberté ? Par nature, une poule ne cesse pas un instant de marcher, de gratter la terre, d'y sélectionner les nourritures qu'elle sait bonnes pour elle. Dix fois par jour une poule étire ses ailes et ses pattes, se roule dans la terre pour se débarrasser de ses parasites. Une poule vit au rythme des saisons et des jours. Le lever du soleil l'invite à descendre de son perchoir où seule la tombée de la nuit la ramènera, car il est inscrit dans les gênes des poules qu'il faut se percher pour dormir. Une poule n'est pas non plus faite pour pondre tout au  long de l'année. Si la durée du jour n'est pas suffisante, son organisme se repose. Les éclairages artificiels des élevages industriels visent à casser totalement ces rythmes naturels pour ne plus faire de ces animaux que des robot à pondre.
 
Les poules sont par ailleurs des mères remarquables. Après avoir été capable de rester 21 jours sur ses œufs, ne s'en éloignant que pour boire et parfois manger un peu, mais jamais très longtemps de crainte qu'ils ne prennent froid, la poule protège quoi qu'il arrive sa progéniture et transmet une véritable culture à ses poussins, leur apprenant à distinguer les nourritures comestibles et celles qui ne le sont pas et autres savoirs essentiels.

Dans les élevages industriels, les poussins mâles sont éliminés de façons des plus brutales, jetés dans des containers, broyés ou électrocutés. Pire peut-être encore est le sort des quelque 40 millions de poulettes arrachées à leur mère et privées de cette éducation primordiale. Leur bec est mutilé afin d'éviter les blessures entre congénères, inévitables dans de telles conditions de promiscuité. Les souffrances en sont terribles. Après une année et quelque 300 œufs pondus « de force » les poulettes  meurtries et prématurément usées sont abattues.

Il n'est pas besoin d'aimer les poules pour trouver ignoble le sort dont sont victimes les pondeuses. Certes les poules ne sont pas des animaux très communicatifs, pas de ceux dont le regard triste peut nous apitoyer. Elles n'expriment pas non plus leur souffrance par des cris déchirants. Elles n'en sont pas moins des êtres sensibles qui vivent dans leur chair le stress et les maltraitances que leur infligent les humains et qui, à l'instar de tous les animaux, méritent notre respect et notre compassion. « Les animaux ne demandent pas qu’on les aime, ils demandent qu’on leur foute la paix » (Théodore Monod). Nulle recherche de profit ne peut justifier l'exploitation d'êtres vivants.

Plusieurs pays ont d'ores et déjà cessé de commercialiser des œufs issus de ces élevages de la honte. En Belgique, Allemagne, Suisse et au Pays-Bas, les supermarchés ne vendent plus d'œufs provenant d'élevages en cage. Coop, le premier distributeur italien les a récemment rejoints.

En tant que dirigeant de XXXX, vous avez le pouvoir de mettre fin à la commercialisation des œufs de poule en cage et au sol (codes 3 et 2) en ne proposant plus que des œufs provenant d’élevage en plein air et d'élevages biologiques (code 1 et 0), incitant ainsi les producteurs d’œufs à se tourner vers ces derniers types d’élevages  plus respectueux des poules pondeuses.

Les consommateurs sont désormais sensibles à l'argument des conditions d'élevage, de même qu'à celui de la qualité du produit. Quelle valeur peuvent avoir des œufs issus de poules stressées, dénaturées, gavées d'antibiotiques souvent « préventifs » ?... Les consommateurs informés sont près à payer leurs œufs un peu plus cher, d'autant que la différence serait minime, certaines enseignes proposant déjà des œufs code 1 et 0 à des prix quasiment identiques à ceux qui sont issus de l'élevage en batterie.

Il n'est pas à douter que consommateurs et distributeurs y trouveraient leur compte, les premiers par la qualité du produit, les seconds par les retombées sur leur enseigne en terme d'image. Et cela marquerait un grand pas dans l'avancée de la condition animale.

En espérant que vous serez sensible à cette démarche, je compte sur vous, Madame, Monsieur, pour prendre une décision éthique et responsable et vous prie de croire à l'expression de ma considération.


Journée ensoleillée à Clermont Ferrand

  • Article du Dimanche 6 février 2011

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Clermont Ferrand le 4 février 2011

8 personnes sont venues nous accompagner durant cette nouvelle matinée de signatures de cartes. La Griffe, association locale de défense animale, est venue nous prêter main forte également. Et c'est sous un soleil agréable que nous avons récolté plus de 250 signatures.

Très bon accueil au Carrefour Market dans lequel nous sommes allés remettre les cartes à 15h. Nous avons pu exposer les raisons de notre visite et voir le rayon des oeufs du supermarché. Un rayon "de ville" très fourni en oeufs de type plein air (code 1) et bio (code 0) où les oeufs d'élevages en cages (code 3) occupaient une place minime.

France Bleu avait réalisé son interview la veille par téléphone, ce qui a permis d'annoncer notre venue sur place le matin même. France 3 a également fait le déplacement ainsi que la Montagne.

Cette date marque la fin de cette première étape de la tournée poules pondeuses de L214 qui va parcourir la France durant toute cette année 2011.



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La presse n'en a guère parlé. C'est injuste. Quand paraît un livre d'Elisabeth de Fontenay ou de Florence Burgat, les médias s'en font (à juste titre) l'écho. Alors que Françoise Armengaud, qui connaît très bien les travaux des deux premières, et qui comme elles travaille depuis longtemps, en philosophe, sur la question animale n'a apparemment pas inspiré les journalistes. Peut-être un effet de la parution simultanée du livre de Foer, qui lui a eu (tant mieux) une couverture média incroyable. Il ne restait plus de place apparemment pour évoquer l'ouvrage de F. Armengaud qui, il faut bien le reconnaître, est plus difficile à présenter et commenter.

Si on lit la quatrième de couverture (ce à quoi on accède en allant sur les librairies en ligne), on ne se sent pas vraiment éclairé sur le contenu.

C'est que le livre est quasiment impossible à résumer parce que c'est un recueil d'articles écrits à diverses périodes (plusieurs gros articles sont récents) et sur divers thèmes, et que sur chaque thème, le travail de documentation et de réflexion qu'à fait l'auteur est très dense.

Tout ce qu'on peut dire de façon générale , c'est que Françoise Armengaud fait partie des philosophes qui analysent et condamnent le spécisme. Ce qui ne signifie pas du tout que si vous achetez le livre, vous allez y trouver la redite de ce que vous avez lu ailleurs dans vos écrits favoris sur spécisme ou droits des animaux.

Ces quelques mots de l'introduction de l'ouvrage donnent une idée du fil conducteur de sa réflexion :

<< Une question ma hante, sans cesse répétée : pourquoi la condition faite par les hommes aux animaux est-elle si atroce et impitoyable? ... Pourquoi les humains, a priori pas plus méchants les uns que les autres, ou que d'autres espèces, sont-ils si odieux avec les animaux? Que les humains soient également odieux entre eux n'arrange rien, est simplement à verser au dossier.

... Quelque part un échec (non désigné comme tel dans les traditions éxégétiques) ... nous invite à formuler une question. Pourquoi l'envoyé du Seigneur, qu'on dit être l'archange Gabriel, se montra-t-il si paresseux, négligent, indolent, inattentif, distrait, nonchalant, épuisé, harassé, courbatu, étourdi, qu'il ne se précipita point une seconde fois pour arrêter le bras docile du patriarche afin de protéger aussi le bélier du couteau ? Pourquoi ne sut-il s'aviser de proposer en lieu et place quelque arbuste, fruit ou aromate? La face du Temple en eut été changée, et pas seulement elle.>>

Trois exemples de thèmes traités dans de (gros) articles de ce recueil.

=> "Du sacrifice des animaux, ou comment l'absurde et le cruel se sont parés des plumes de l'intelligible"'. Le point de départ est une réflexion sur un argument parfois opposé au végétarisme : l'affirmation du caractère symbolique et fondateur du sacrifice et du meurtre rituel. Là dessus, F. Armengaud se livre à une enquête sur le sacrifice dans différentes civilisations, sur les interprétations qu'en ont donné les anthropologues, propose elle-même une partition en deux types de sacrifices où les victimes ont des statuts différents (et le sacrifice une signification symbolique différente), et conclut qu'elle n'est pas convaincue que le sacrifice soit l'explication ultime de la violence envers les animaux. Rien ne prouve qu'il soit "fondateur" au sens de nécessaire.

=> "Sur quelques sophismes touchant les droits des animaux". Contient un parcours des divers sophismes conduisant à mépriser les animaux, mais aussi deux passages faisant un point bien documenté sur l'abattage rituel et la corrida.

=> "Anthropomorphisme, vraie question ou faux débat?" Essai dont l'objet est ainsi défini par l'auteur : <<Je voudrais montrer que telle qu'elle est utilisée aujourd'hui dans la plupart des textes et des conversations ou débats, l'accusation d'anthropomorphisme vise essentiellement à porter le discrédit intellectuel sur certaines propositions (et sur les personnes les soutenant) non conforme à l'idéal scientifique en vogue, et allant à l'encontre de la pratique normale de la science et de la pratique normale des affaires. ... Et qui utilise aujourd'hui ce terme? Dans quels discours le trouve-t-on? Là où il y a des résistances à la prise en compte du bien-être animal, dans les revues professionnelles et chez certains zootechniciens.>>

Il y a aussi pas mal d'articles (toujours sur la question des animaux) portant sur des oeuvres philosophiques, littéraires, picturales ou cinématographiques. Faute de culture en la matière, je ne suis pas la lectrice idéale pour les apprécier. Mais certains sont très instructifs comme ce texte consacré au cochon dans l'Europe médiévale où l'on apprend des choses sur les chrétiens par rapports au juifs et une origine possible de l'invention par les chrétiens du mythe des juifs dévoreurs de petits enfants (chrétiens).

Estiva


Belle étape à Limoges malgré la météo

  • Article du Vendredi 4 février 2011

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Limoges le 3 février 2011

Nous avons retrouvé aujourd'hui sur la place Saint-Michel à Limoges plusieurs membres du Collectif limousin d'action militante pour les animaux (CLAMA) ou de la SPA. 7 personnes au total qui ont bravé les conditions climatiques peu favorables (froid et légère pluie) pour nous permettre de recueillir une centaine de signature en un peu plus d'une heure. Nous sommes ensuite allés nous réfugier au sec lorsque la pluie est devenue trop forte !

Le responsable du Carrefour City où nous nous sommes rendus ensuite était absent, alors qu'il avait pourtant confirmé ce matin qu'il nous attendait. Nous avons donc remis nos cartes à l'une des employées du magasin et nous avons visité le rayon des oeufs en présence d'un journaliste de la Montagne.

Plusieurs médias nous ont sollicité aujourd'hui encore : les journaux l'Echo, La Montagne / le Populaire, puis les radios France bleu Limousin (dont le sujet est passé le soir même dès 17h) et Magic la radio (dont le sujet devrait être diffusé demain matin vers 7h30).

Notre dernière étape demain à Clermont-Ferrand sera annoncée sur France Bleu Pays d'Auvergne, à qui nous avons accordé une interview téléphonique aujourd'hui.


Très forte mobilisation à Bordeaux

  • Article du Mercredi 2 février 2011

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Bordeaux le 2 février 2011

Une quinzaine de personnes nous ont rejoint aujourd'hui, parmi lesquels des membres du collectif ACTA, mais aussi des adhérents ou sympathisants de L214 dont certains participaient pour la première fois à une action de ce genre (merci à toutes et tous !). Près de 450 cartes pétitions signées sur la place de la Victoire et un accueil toujours aussi positif de la part des personnes interpellées dans la rue.

Nous avons été reçu au Carrefour Market par le responsable du magasin, à qui nous avons parlé des codifications et des astuces marketing (« œufs frais », « œufs fermiers », etc.) qui mettent en valeur des œufs pourtant issus de l'élevage intensif en cages. Semblant effectivement surpris par certains emballages, il s'est engagé à transmettre nos revendications à sa hiérarchie.

Pour la couverture médiatique, de bon matin nous avons accordé une interview téléphonique à Chérie FM. Puis nous avons eu la visite de France 3 régional et de la télé locale TV7. En fin d'action, c'est une journaliste du quotidien Sud-Ouest qui est venue à notre rencontre.

Avant-dernière étape de notre tournée demain à Limoges.


Escale dans la ville rose

  • Article du Mardi 1 février 2011

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Toulouse le 1 février 2011

C'est par un froid mordant que nous avons fait signer plus de 300 cartes à Toulouse. Une dizaine de militants très actifs, du collectif local Animal Amnistie, sont venus nous prêter main forte et nous apporter un peu de chaleur humaine. Très bon accueil des Toulousains. À noter que plusieurs personnes sont venues nous témoigner leur sympathie en expliquant nous avoir vu dans les médias et avoir changé leur comportement d'achat d'œufs suite à cela !

Un peu plus tard le supermarché Casino, informé de notre venue, nous a réservé un accueil quelque peu surréaliste : une bonne dizaine de vigiles et un huissier pour faire un constat de cette rencontre. Tout s'est très bien déroulé et nous avons pu visiter le rayon des œufs en présence des journalistes de 20 minutes et de France Bleu Toulouse.

Nous avons aussi répondu aujourd'hui aux sollicitations de Toulouse Info, TLT (télévision locale) et la Dépêche.

La suite de nos aventures sur la côte océanique demain, à Bordeaux.