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L214 fait plier le groupe Bigard-Socopa-Charal

  • Article du Vendredi 13 septembre 2019

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Pendant 5 ans, la société Bigard, propriétaire des marques Bigard, Socopa et Charal, a refusé de publier ses comptes. L214, l’association Lanceur d’alerte, la journaliste Inès Léraud et le lanceur d’alerte Pierre Hinard se sont associés pour assigner en justice le n° 1 de la viande française et ainsi lever cette opacité financière.

Bigard-Socopa-Charal, c'est 1,3 million de bovins adultes, 400 000 veaux, 5 millions de cochons et 400 000 agneaux abattus en 2015, d’après les dernières données dont nous disposons. Il est extrêmement difficile d’obtenir des images des conditions de mise à mort des animaux dans les abattoirs, nous n’y sommes d’ailleurs parvenus qu’une seule fois, dans un abattoir Charal. C’était il y a 10 ans.

Pour le n° 1 de la viande, cette opacité revendiquée s’étend également aux comptes. Ni les parlementaires, ni le ministre de l’Agriculture, ni le renforcement des sanctions encourues n’ont pu contraindre le groupe à se conformer à la loi. Nous nous sommes donc adressés au tribunal de commerce pour faire respecter cette obligation légale.

 

 

Le n° 1 de la viande sous pression

 

Face au tribunal de commerce, le groupe Bigard fanfaronne moins. À la veille de la première audience, il a précipitamment publié les comptes de plusieurs de ses entités pour les années 2014 à 2017. 

En effet, Bigard-Socopa-Charal, c’est plusieurs sociétés réparties dans le Finistère, le Maine-et-Loire et le Val-de-Marne, c’est 70 % des steaks hachés vendus dans l’Hexagone, c’est un chiffre d’affaires estimé à plus de 4 milliards d’euros, avec des dizaines de millions d’euros d’aides de l’État.

Si la publication de certains comptes est une première victoire, les procès sont en cours et se poursuivront tout au long du mois de septembre. 

 

Que pourrions-nous trouver dans les comptes ?

 

Les comptes seraient susceptibles de nous éclairer sur les bénéfices et sur les aides perçues par Bigard-Socopa-Charal. Alexandre et Maxime, de l’association Lanceur d’alerte, spécialistes des questions économiques, pourront également examiner de plus près les mouvements financiers. Ces lanceurs d’alerte n’en sont d’ailleurs pas à leur coup d’essai : avec la Confédération paysanne, ils ont poursuivi le groupe Lactalis (Lactel, Président, Bridélice, Primevère, Salakis, Chaussée aux moines...) en avril dernier, procédure qui a finalement conduit le parquet financier à perquisitionner le géant de l'industrie laitière.

Comprendre les rouages du système pour mieux le contrer est essentiel. Dans la lignée de l’Appel contre l'élevage intensif, nous réunissons nos forces entre personnes ne poursuivant pas forcément les mêmes visions d’avenir, mais déterminées ensemble à faire reculer le pire. À suivre...

 

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