L'inconvénient d'être né (pour 180 jours)

  • Article du Mardi 25 février 2014

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Magazine Marianne

Où et comment produit-on « la viande » ? Est-ce qu'on veut vraiment le savoir ? Et quand on l'apprend, on fait comment ? On détourne le regard ? On change ? On se laisse porter par cette prise de conscience ?

Peut-on revenir en arrière ?

Pas vraiment ! 180 jours, le roman d'Isabelle Sorente parle, nous dit Victoria Luta, de l'impossibilité de tout retour en arrière. Vous vous reconnaissez dans l'histoire de son protagoniste ?

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« Un porc à ton avis, c'est quelqu'un ou quelque chose ? »

180 jours est la durée de vie d'un être sensible venu au monde par insémination artificielle, sevré, engraissé, sacrifié et découpé pour devenir « de la viande » : du jambon, du lardon, du boudin, des côtes grillées, de la saucisse, du museau au vinaigre, de la gélatine pour les bonbons. Se figurer – en regardant le jambon, le lardon, le boudin, les côtes grillées, la saucisse, le museau au vinaigre, les bonbons – le trajet en sens inverse, prendre conscience que tous ces « produits » ont été, d'abord et avant tout, les morceaux du corps d'un être ayant respiré, vécu et tissé des liens sociaux dont il a été arraché, cela tient, aujourd'hui, d'une difficulté entretenue par tous les moyens dans notre société.

De nos jours, les élevages et les abattoirs sont des lieux industrialisés, normés, hygiénisés, aseptisés. Les derniers sont situés généralement bien loin des yeux et des consciences des consommateurs. Ce sont des entreprises où la mise à mort des bêtes fait oublier, par sa cadence infernale, « la matière » qui s'y trouve, où les maladies professionnelles pullulent, les cauchemars « de la découpe » et les cris entendus sans arrêt hantant les vies des employés en dehors de ces murs ensanglantés. L'opacité sert le commerce : une telle incapacité à voir des évidences, soigneusement cultivée, fait que le consommateur peut continuer à acheter et à manger, sans se poser trop de questions, du jambon, du lardon, des côtes grillées, de la saucisse, du museau au vinaigre, des bonbons gélatineux.

Être et savoir

Martin Enders, le narrateur de 180 jours, à la quarantaine tiède et raisonnable, semble assez confortablement installé dans sa vie partagée entre être et savoir. Mais il a la (mal)chance de se poser des questions. Il le fait par vocation et avec de la méthode, en tant que professeur de philosophie dans une université parisienne. Quand il sera chargé de préparer un séminaire sur un sujet qui lui demeure peu connu – « l'animal » –, il partira donc visiter une porcherie industrielle afin d'y puiser les idées nécessaires. A partir de là, toute sa vie va changer. Profondément.

« Son » roman s’ouvre par un sursaut nocturne et finit dans un spasme cérébral : voici la trajectoire habituelle des « rescapés ». Entre ces deux moments, Martin Enders passe du temps à la Source, « exploitation » abritant 15 000 porcs et six employés, et connaît la métamorphose que toute descente en enfer procure. Son regard s'en saisit dès le premier instant : « Les sept bâtiments parallèles attendaient derrière la colline, de loin, ils rassemblaient aux centres commerciaux en bordure d'autoroute avec leurs magasins de pièces détachées ou de meubles en kit. Sauf que les pièces étaient vivantes » (p. 137). Ces bâtiments délimitent les étapes de l'existence d'un cochon vivant 180 jours, passant de la conception par l'engraissement, pour être enfin prêt pour « l'embarquement » auquel il avait été destiné avant qu'il ne soit né.

Le roman d'Isabelle Sorente, 180 jours (Éditions Jean-Claude Lattès, Paris, 2013), nous livre, à la première personne, le récit d'une plongée dans une révélation des plus déconvenables : Martin Enders comprend comment se produit, de nos jours, ce que l'on appelle « la viande ». (Est-ce un hasard ? En était-il « prédestiné » par les échos fragilisants de son adolescence brimée ? Avait-il connu, de par ses expériences, des mises en situation d'empathie ? La fille de son supérieur universitaire, Tico, qui refuse la viande et se montre douée à irriter les adultes bienséants, lui a-t-elle instillé un doute initial ?) Le choc cognitif et émotionnel de Martin Enders est aussi simple et aussi torturant que cela. Il en sortira laminé.

L'enfer

La découverte dont Martin Enders est sujet brûle l'intellect, perturbe la sensibilité, dérègle le corps et trouble les sens. Sa vie sociale et intime sera, elle aussi, tourmentée jusqu'aux dernières conséquences. Le savoir qu'il acquiert à la Source fissure, brise et finit par dévorer son être, au propre et au figuré.

L'intercesseur de sa descente en enfer est, pour le philosophe de la capitale, un jeune porcher à bout de souffle, aux poumons chargés des toxines et au sobriquet romantique à la Dumas fils : Camélia. Une amitié atypique se lie entre Enders et cet homme qui a l'insomnie tenace et les joues creuses, qui se montre rongé par des questions, tenaillé par des doutes et sait tenir un drôle de discours : « ...ces femelles qu'on insémine à peine elles ont mis bas, si tu voyais comme elles te regardent quand leurs petits partent pour le bâtiment D (Post-Sevrage). Certaines chialent, elles deviennent folles. Et sept jours plus tard, elles sont de nouveau en chaleur. Le stress les inonde d'hormones qui donnent envie de remettre ça. La nature est une salope, ce qui arrange bien la production. Elles accouchent en même temps, elles stressent en même temps, elles sont chaudes en même temps et leurs petits partent par le même camion. Et ça recommence. Toute cette vie qui n'arrête pas, c'est comme une lumière toujours allumée qui supplierait qu'on la laisse s'éteindre. Comme si je forçais quelqu'un à ne jamais dormir » (p. 152).

Le désordre commence, comme dans toute histoire initiatique, par un interdit transgressé : Camélia donne un nom à un animal assigné à la « production » chiffrée. Il appelle Marina une femelle mettant bas sans cesse, « la truie numéro 1000788 » (p. 246). Or, reconnaître une identité à un être vivant dans cet univers concentrationnaire représente un scandale, la faille qui ouvre les consciences et permet à la tragédie des humains et des bêtes de s'y propager comme un vent de folie.


En proie à une consternation fascinée, Enders retourne plusieurs fois à la porcherie de la Source. Immergé dans le milieu « des paquets de chair rose qui gigotent » (p. 67), confronté aux limites de son être et de son savoir, guetté par l'angoisse et des épisodes d'hypervigilance, pour Enders, le porc devient son « autre » viscéralement proche, son double inavouable, son reflet meurtri, voire meurtrier (un épisode d'une grande force épique raconte l'infanticide de Marina, la truie « clairvoyante » à l’œil bordé de noir, qui a l'air de supprimer consciemment ses porcelets destinés à l'abattoir). Enders se découvre un ressenti solidaire avec le porc, et le porc, à son tour, semble le regarder d'un œil philosophe et médusant. On assiste à l'animalisation de l'humain et à l'humanisation de l'animal, à une fonte d'identités magistralement et minutieusement décrite.

Parmi tous les « symptômes » étranges de la porcherie, le plus intéressant – en ordre humain et romanesque – est sans doute le jet-lag, contretemps provoquant l’hypertrophie d'une sensibilité générique, tant humaine qu'animale :

« Le décalage entre la porcherie et le monde extérieur ne se manifestait pas seulement par de la nervosité ou des troubles de sommeil, il modifiait le rapport entre les individus, décalait les uns par rapport aux autres. Ce qui m'avait réveillé était la sensation qu'à cet instant même, Camélia se réveillait. Soudain quelqu'un se retrouve à la place de quelqu'un d'autre, une truie apparaît dans le champ de vision, là où ne devrait apparaître personne. Comme si ceux qui souffraient de jet-lag gagnaient un degré de liberté supplémentaire, une mobilité qui leur permettait de s’échanger les uns contre les autres. Il semble que le centre de gravité soit décalé, le cœur bat plus fort, mais pas dans la poitrine : tout l'espace palpite. Sensation angoissante de frôler la trame de la réalité, comme un poisson qui glisse entre les mailles du filet, un fugitif qui échappe au réseau de caméras, un porc qui passe un pied dans le caillebotis. Des milliers d'yeux semblaient braqués sur moi, comme si les animaux pris dans le filet espéraient tous ensemble que l'un d'entre eux s'en sortirait.

J'étais nu et j'étais seul.

D'abord le sentiment d'être relié à des vies inconnues me réchauffa le cœur. Et aussitôt vint la certitude que j'allais faire du mal à quelqu'un que je ne connaissais pas encore. Que ce mal, à défaut d'être fait, était déjà tissé, comme mon corps à la vie entière » (pp. 175-176).

Son regard impitoyable sur la condition humaine reflétée dans la condition animale fait que tout retour en arrière, pour regagner l'ignorance et revenir à la vie ordinaire, s'avère impossible pour Martin Enders. Il finira par porter le fardeau de la lucidité et, dans sa chair, les stigmates de cette expérience : pour son gain d'humanité, il subit une perte corporelle (un sacrifice de plus), devenant boiteux suite à un accident dans l'élevage. (« Le boiteux » était aussi le nom du seul porcelet survivant de la portée que Marina avait tuée. Le jeu des miroirs et d'identifications multiples ne cesse de nous surprendre.) Il écrit son récit, on l'apprend à la fin, en attendant un enfant.

L'indicible vérité

Les nuances de la stupeur et du malaise, le décalage infiltré entre des consciences jadis apparentées, l'effondrement des certitudes et l'air invraisemblable dont le monde, vu d'une porcherie, s’imprègne sont brillamment restitués par Isabelle Sorente. Mais le plus remarquable, dans son roman, c'est qu'il advient également un hymne étrange et douloureux à la vie pas encore conçue, pas encore née, mais déjà morte : un paradoxe et une performance d'ordre non pas philosophique, mais littéraire – l'un des bénéfices secondaires d'un sujet fort traité par un écrivain plein de finesse.

Puisque la brutale prise de conscience de Martin Enders détermine une remise en cause intégrale, happant – comme dans tout roman qui porte bien son nom – la raison, le langage même et ses fonctions : ce qu'il vit et ce qu'il éprouve, le philosophe atterri dans la porcherie, tient par excellence de l'indicible lourd, de l'incommunicable, des vérités faites pour être vécues en solitaire. Ainsi, tout son récit se nourrit de la décomposition : processus propre à la viande au premier abord, dirait-on, mais que l'on découvre contaminant aussi le verbe et l'affect. Parler, c'est trahir. Le contenu des mots simples change jusqu'à l’incompréhension parmi les siens. Comment survivre, quand on devient le vecteur d'une vérité indicible ? Comment garder la raison au milieu d'une poussière rappelant les particules de vie amenées au monde pour se faire tuer à la chaîne ? Comment se résigner à enfanter, quand procréer signifie perpétuer la souffrance du monde souffrant ? A l'aide de quelles ruses revenir dans la société des humains quand on s'y sent irrévocablement étranger ?

Dans une chronique automnale, le roman d'Isabelle Sorente a été vu comme « la claque de la rentrée ». Je confirme : j'ai lu ce livre époustouflant avec un vif intérêt, en me réjouissant que le sujet de la condition animale soit traité sous l'angle de la fiction avec une telle maîtrise, et l'expérience de son protagoniste a résonné, pour moi aussi, comme une bonne gifle. Mais je savais que c'est incontournable : ouvrir les yeux sur les élevages et les abattoirs ne peut être qu'une plongée dans une lucidité inévitablement inconfortable. Et ce n'est peut-être pas par hasard : « s'il entre dans la lucidité tant d'ambiguïté et de trouble, c'est qu'elle est le résultat du mauvais usage que nous avons fait de nos veilles » (Emil M. Cioran).

Victoria Luta



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Récit d'Anne-Lorraine, adhérente L214 et bénévole au refuge GroinGroin

Grâce à un appel relayé par L214, j’ai pu faire connaissance avec l’association GroinGroin, un superbe refuge essentiellement voué au sauvetage de cochons nains/vietnamiens/miniatures mais pas que…

L'association

GroinGroin est une association créée pour aider des cochons abandonnés à trouver un foyer sûr et aimant chez des adoptants sélectionnés. C’est aussi un réseau de ressources, de conseils et d’entraide. Avoir un petit cochon à la maison demande des connaissances particulières pour que le compagnonnage soit idyllique.

Le refuge

En 2006, l’association crée le refuge pour faire face aux difficultés de placements des cas les plus complexes. Qu’il soit malade ou qu’il ait un caractère de cochon, chaque groin a droit à un toit. L’une des fondatrices de l’association fait le grand saut, abandonne son métier pour se consacrer totalement aux cochons. Elle achète près du Mans, dans la Sarthe, une petite ferme avec quelques hectares parfaits pour recevoir les groins abandonnés. Chaleureuse et pleine d’humour, Caroline a un caractère bien trempé et un amour sans limite pour ses groins.


Dynamite et la grande Carla

La ferme est charmante, de taille humaine, familiale. Autour de la cour, d’un côté la petite maison de Caroline et une chambre pour les bénévoles. Une grange qui sert au stockage de nourriture et d’outils d’un côté, chalets à cochons de l’autre. Et des parcs où quasiment tout le monde possède son petit studio individuel. Face à la maison, le parc des deux filles de la maison, Marge et Rosalie. La nuit, elles rentrent dans la maison, au chaud dans un amas de couvertures qu’elles arrangent à grand bruit pour y faire leur nid.

GroinGroin héberge une soixantaine d’animaux. Tout est pensé pour que, quoi qu’il arrive, même les journées sans aide de bénévoles, Caroline puisse assurer à chacun sa ration de nourriture, eau propre et soins affectueux. Des journées très pleines où rien n’est laissé au hasard. Même seule, Caroline peut y faire face, elle est attachée à cette indépendance qui est aussi la garantie que les animaux ne manqueront jamais de rien.

Les subsides de l’association sont constitués des dons qu’elle reçoit, de la vente de nourriture spécialement élaborée pour les groins. GroinGroin fait aussi pension pour cochons et chevaux quand leurs humains ne peuvent les emmener dans leurs déplacements. Sécurité, confort et qualité de vie assurée…

Les cochons

Il y a sur place une quarantaine de cochons, presque tous nains à l’exception de Carla, Giula et Dynamite. Ils sont répartis suivant leurs besoins, leurs caractères, dans des enclos différents. Les groins très âgés qui commencent à avoir des difficultés pour se déplacer d’un côté, les plus jeunes en face. Raymond et Huguette, un couple charmant, ont leurs appartements privés, les plus fragiles ont des niches chauffées… Dans chaque enclos, il y a assez de niches, généreusement paillées, pour que chacun dispose de son petit coin privé. Généralement, ils se mettent plutôt à deux par chambre mais GroinGroin ne lésine pas sur le confort.


Huguette et Raymond

Les chiens surveillent...

Candy la dinde et sa copine Cocotte, une poulette, se baladent librement et vont visiter les uns et les autres, Cocotte n’hésitant pas à monter sur le tracteur ou sur le dos d’un cochon pour faciliter ses déplacements ou avoir un meilleur point de vue. Colette la chèvre dispose de son studio perso et se balade tranquillement entre les parcs. Les moments fort de sa journée consistent notamment à essayer de piquer les grains des groins lors du passage des repas – et Colette a une force impressionnante, pas facile de lutter avec elle – et à distraire les visiteurs qui seraient mieux inspirés de jouer avec elle plutôt qu’aller ramasser des cacas à longueur de journée. Décidément, les chèvres me font particulièrement craquer ! Edgar et Philomène deux bassets hound récupérés veillent sur la cour. La très peureuse Philomène aime qu’on s’occupe d’elle, mais elle est bien trop timide pour en demander. Il faut ruser un peu pour l’attirer, se faire tout petit, tout doux pour qu’elle ose enfin s’approcher et recevoir un peu de tendresse. Il y a aussi deux chats, Clochette qui préfère rester dehors vu qu’elle y a des cachettes que Caroline repère pour veiller à ce que ce soit confortable et Chamalo qui trouve ça plus marrant de monter sur la table de la cuisine pendant les repas, même si ça ne plaît pas à Caroline (il faut bien qu’elle ait quelques défauts !). Et Caliméro l’âne câlin inséparable d’Arthur le poney et de Belle la jument.


Edgar et Philomène

Paisibles vaches

Dans deux champs éloignés de quelques centaines de mètres, Lili et Eole, une vache et son veau adolescent aux splendides yeux amandes. Encore timides parce qu’ils ne sont pas là depuis très longtemps et qu’on les laisse vivre leur vie sans leur demander de venir manifester quoi que ce soit de particulier. Ils sont là, en sécurité, rouges comme des soleils et tout est parfait ainsi.


Lili et Eole

Oudini et ses amis

Et plus loin, les chevaux. Eclair, Drioso, Babouche et Gaylord sont en pension « retraite », ce qui fournit un petit appoint à GroinGroin, et d’autres, comme le célèbre Oudini, sont résidents permanents.

Oudini, en hommage au fameux magicien qui disparaissait… en fait il s’est réincarné en Percheron pour qui les clôtures n’existent pas. Ni les gros rondins de bois, ni les fils électriques ne parviennent à le contenir. Du coup, personne ne veut de lui, il défonce tout. Mais sans le vouloir, il ne fait vraiment pas ça exprès. C’est juste qu’il y a des trucs supers chouettes à voir là, un peu plus loin… Nous arrivons avec Caroline pour nettoyer les abris et, mauvaise surprise, encore une clôture de brisée. Oudini est là, l’air de rien, super content de voir du monde parce qu’il aime faire des câlins. Plus c’est gros, plus ça a le cœur tendre ! Caroline fonce à la ferme chercher de quoi réparer. Nous commençons le nettoyage avec une autre bénévole en gardant un œil sur le passe-muraille. Je le vois qui flâne de l’autre côté du champs, l’appelle. Oudini tourne la tête, fait demi-tour et revient aussitôt au trot. Il est vraiment mignon. Ça me fait drôle parce qu’il est immense et que les chevaux m’impressionnent et me font un peu peur mais, je ne sais pas pourquoi, je trouve celui-là super mimi et je lui fais un câlin pour le remercier d’être revenu sans faire d’histoires.


Oudini

Il faudra plus d’une heure pour réparer les dégâts. Clôture électrique rebranchée à fond, Oudini s’en fiche, il ne sent rien et tend sa grosse bouille pour avoir des caresses. Cela bouleverse le plan de la journée, on finira les soins à la lampe frontale…

Les journées ne sont jamais monotones

On peut compter sur les animaux pour rendre la vie plus jolie même quand il s’agit de passer des heures à nettoyer les enclos. Parce qu’on est dehors et que le refuge est très bien pensé et tenu, il n’y a ni dégoût ni lassitude. Et puis, pour leur bien-être et une harmonieuse cohabitation humains-non-humains, la propreté de cet espace communautaire est indispensable. Il y a la fête de l’heure des repas où chacun vous raconte bruyamment qu’il a vraiment super super trop faim, et on en apprend long sur la psychologie cochonne parce qu’il faut ruser pour que chacun reçoive ce dont il a besoin. Et une trentaine de cochons, ça en fait des repas spéciaux ! Et surtout, il y a constamment ces petits instants magiques d’échanges, d’observation mutuelle, le petit coup de tête amical d’un être dont on aura vaincu calmement la timidité, un gratouillis sur le front, un bisou sur le museau.

GroinGroin est un refuge exemplaire, familial, charmant. Il a toujours besoin de bénévoles et de soutiens financiers. Et les dons sont déductibles des impôts à 66%... En ce moment, l’association propose un contrat de 6 mois en service civique. C’est un travail prenant mais passionnant, qui demande un engagement sérieux.

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