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Viande et recommandations nutritionnelles : vers la fin d’un modèle alimentaire dépassé


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Le 23 janvier dernier, l’ANSES publiait de nouvelles recommandations nutritionnelles afin de procéder à une mise à jour du Plan National Nutrition Santé (PNNS). Cette actualisation concerne « en particulier la plus grande place à donner aux légumineuses, aux produits céréaliers complets, aux légumes, aux fruits, ainsi qu’à certaines huiles végétales. En contrepoint, l’Agence insiste sur la nécessité de limiter la consommation des viandes, hors volailles, et plus encore des charcuteries et des boissons sucrées ».

 

On ne peut que se réjouir de cette prise en compte des nouvelles avancées scientifiques en termes de nutrition. Cela fait maintenant plus d’un an que le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) a classé la viande rouge comme « probablement cancérogène » et les viandes transformées comme « cancérogènes ». En conséquence, l’ANSES recommande désormais de limiter la consommation de viande rouge à moins de 70 g par jour et les charcuteries à moins de 25 g par jour. En plus de ces risques de cancer, le lien entre surconsommation de produits animaux et maladies cardiovasculaires et diabète de type 2 n’est plus à prouver.

Une réduction de la consommation de viande en France aurait aussi beaucoup d’effets positifs sur le changement climatique et d’autres pollutions : l’élevage à lui seul est responsable de 14,5% des émissions de gaz à effet de serre au niveau mondial, en plus de participer largement à la déforestation. Un changement de nos habitudes alimentaires pourrait épargner à de nombreux animaux une vie de souffrance et une mort violente dans les abattoirs, comme en témoignent les vidéos choquantes révélées par L214 au long de l’année 2016.

 

Le fait d’encourager la consommation de légumineuses (lentilles, haricots secs, pois chiches) est un point aussi nouveau que capital, car elles apportent des bénéfices en tous points. Riches en protéines, fibres, fer et autres minéraux, leurs bienfaits sur notre santé sont nombreux. La culture de légumineuses, qui enrichit les sols en azote, permet généralement de réduire l’utilisation d’engrais et favorisent la durabilité de l’agriculture. Plus largement, ces nouvelles recommandations semblent pointer vers une végétalisation de notre alimentation qui aurait des répercussions positives pour tous, humains et animaux.

 

Malgré tout, les poulets et les poissons sont perdants, l'Anses ne considérant pas leur consommation comme problématique. Malheureusement, ils souffrent tout autant que les vaches et les cochons et représentent plus de 95% des animaux abattus chaque année. Ils sont les premiers à bénéficier directement d’une alimentation végétarienne, ou mieux, vegan.

Suite à cette première mise à jour concernant l’alimentation dite « traditionnelle », on ne peut qu’espérer des recommandations enfin réellement adaptées pour les alimentations végétarienne et vegan. Les personnes souhaitant prendre soin de leur santé tout en se préoccupant des animaux et de l’environnement bénéficieraient enfin de conseils pertinents. Il est grand temps que la France sorte d’un Moyen-Âge nutritionnel concernant le végétalisme, à l’heure où le consensus scientifique international est sans appel. Puisqu’il est tout à fait possible d’être en bonne santé et de se régaler avec une alimentation vegan, pourquoi ne pas passer le pas ?