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Cuisine vegan express

  • Article du Vendredi 23 décembre 2022

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Vous avez mieux à faire que de passer des heures derrière les fourneaux ou vous manquez de temps pour cuisiner ? Le livre Cuisine vegan express de Mélanie Mardelay est fait pour vous ! C'est une mine d’informations pour toutes les personnes pressées dont le temps est compté mais qui souhaitent bien manger. L’autrice nous met en appétit grâce à des recettes très rapides à préparer avec des ingrédients à petits prix et faciles à trouver en supermarché.

Un indispensable pour gagner du temps !

Cuisine vegan express, c’est LE livre indispensable pour gagner du temps lorsqu'on n’en a pas. Il s’adresse aussi bien aux débutants qu’aux plus expérimentés en matière de cuisine. Mélanie Mardelay tient à nous montrer que pour bien manger au quotidien avec du fait maison, il n’y a pas besoin de passer des heures en cuisine. Apprenez à composer des repas vegan équilibrés en découvrant le placard idéal pour des gens pressés, le matériel indispensable pour être efficace, et de nombreuses astuces pour se faciliter la vie. Passez ensuite à la pratique avec près de 80 recettes gourmandes, saines et nutritives mais surtout très rapides à préparer : de quelques minutes à une demi-heure maximum ! On trouvera par exemple de savoureux croques au houmous et à la ratatouille à réaliser en à peine 10 minutes.

Une multitude de conseils sur la cuisine du quotidien

L’autrice explique que ce livre, c’est tout simplement sa cuisine du quotidien, ce qu’elle mange tous les jours avec sa famille. Elle nous donne toutes ses astuces : comment faire un repas végétal équilibré, privilégier des aliments de qualité, quels plats cuisiner lorsque l’on reçoit du monde et comment faire en sorte qu’un petit plus (une sauce, un condiment, un légume cuit différemment) vienne « pimper la cuisine du quotidien pour qu’elle ne soit jamais ennuyeuse ». Elle a à cœur de nous donner envie de cuisiner et surtout de nous faire plaisir, tout en prenant en compte les contraintes du quotidien. Ce livre se veut très simple et accessible au plus grand nombre : les recettes ne comprennent que quelques étapes, demandent très peu de matériel et seulement quelques minutes de préparation !

Une grande diversité de plats savoureux

Mélanie Mardelay propose plus de 80 recettes très différentes, qui permettront de satisfaire tous les goûts. Le livre débute avec les apéritifs, les dips et les snacks, de bons petits plats à partager entre amis ou pour manger sur le pouce. On retrouve ensuite plusieurs entrées simples comme des tartines de champignons et beurre aillé, mais également des recettes plus exotiques comme les asperges sauce miso, sésame et gingembre, ou les pomelos rôtis au sirop d’érable et aux amandes. L’autrice propose également une large diversité de plats avec par exemple un palak paneer au tofu ou, plus original, un tempeh citron vert et cacahuètes. Pour les plus gourmands, on trouvera de nombreuses recettes sucrées avec des incontournables comme les cookies, les muffins, les moelleux, les tartes aux fruits, etc. Les plus audacieux testeront le tapioca au lait de coco et aux kiwis. Chaque recette est illustrée d’une superbe photographie réalisée par Vanessa Fouquet qui nous met l’eau à la bouche. Et comme en le dit Marie Laforêt dans sa préface, « il y a fort à parier que ce livre [deviendra] un compagnon de tous les jours dans votre cuisine » !

Cuisine vegan express, Mélanie Mardelay, Solar, 2022

 

 


Bannière L'envers de la viande : un ancien boucher raconte

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Laurent Richier est boucher de profession. En travaillant dans la grande distribution pendant 6 ans, il a été témoin des conditions sanitaires déplorables dans lesquelles est vendue la viande et de la violence avec laquelle sont abattus les animaux. Depuis, il a cessé son activité de boucher et est devenu végétarien. Il a décidé de raconter son expérience et de dénoncer ces pratiques dans un livre intitulé « Viande : et si vous saviez… Un boucher de la grande distribution parle » paru ce jeudi 17 novembre 2022 chez VA Éditions. Nous lui avons posé plusieurs questions pour comprendre sa démarche. 

 

Bonjour Laurent Richier. Merci d'avoir accepté de répondre à nos questions !
Tout d'abord, comment êtes-vous devenu boucher ?

Laurent Richier : Plus jeune, je n’aimais pas l’école. J’étais bien souvent le dernier de la classe. Mon père ne concevait pas d’avoir un fainéant à la maison. Nous étions tout au début des années 80. Au vu de mes bulletins scolaires désastreux, mes parents m’ont poussé à chercher un travail dès l’âge de 15 ans. J’ai donc dû faire du porte-à-porte dans ma ville et ailleurs pour trouver un travail manuel. En fait, je ne savais pas vraiment ce que je voulais faire. J’ai eu pas mal de refus dans des boulangeries, menuiseries. Une seule entreprise m'a proposé un apprentissage de boucher. Un métier que je n’avais jamais imaginé faire. Le paradoxe est que j’ai toujours aimé les animaux. Très jeune, mon père m’emmenait voir les chevaux, les vaches, les moutons dans les prés, pas loin de notre maison. Il attachait lui aussi une importance particulière pour la nature et les animaux. Mais voilà, je me suis retrouvé dans ce métier par dépit. Il fallait de toute façon travailler. Je ne concevais en aucun cas de décevoir mon père que j’ai tant aimé. Par la suite, j’ai tout fait dans ma vie pour me sortir de ce métier, en vain…

 

Qu'est-ce qui vous a poussé à écrire ce livre ?

L.R. : Le désespoir que je vivais au quotidien me rongeait au plus profond de moi-même. Mes hiérarchies successives, que j’ai eues en tant que boucher intérimaire et même en CDI, m’ont fait faire des choses absolument honteuses. Des préparations bouchères, des saucisses, avec de la viande avariée dont les dates limites de consommation étaient parfois dépassées depuis 15 voire 20 jours pour certaines. Des quartiers de viande que je désossais, qui trainaient dans la chambre froide depuis plus de trois semaines, avaient pour certains des champignons. Je les parais jusqu’à ce que la viande retrouve une couleur bien rouge. Après le travail terminé, ils prenaient la direction de l’étal afin que tout soit vendu aux consommateurs.  Un jour j’ai appris qu’une mère de famille était à l’hôpital pour une grave intoxication. Je ne pouvais plus me taire ! 

Laurent Richier photographie les morceaux de viande avariée gardés dans les chambres froides pour être vendues aux clients.

De plus le confinement et la surconsommation ont accéléré les abus, la aussi j’ai décidé de tout vous raconter dans mon livre dans les moindres détails, même l’humiliation des animaux par certains bouchers, pourtant mort et pendu aux crochets S. L’hygiène aussi… Mon livre est une preuve de plus du non-respect de la vie animale, de l’humiliation et du fait que l’on tue trop d’animaux comparé à la consommation. Je témoigne en tant que boucher et tout ceci je l’ai vu de mes propres yeux. Nous pouvons plus accepter de telles pratiques ! J’ai tellement envie de faire bouger les choses. 

Des collègues de Laurent Richier se photographient en train de mimer des actes sexuels avec la tête et la queue d'un cochon mort.

Malgré vos alertes répétées, rien n'a bougé. Vous avez pourtant contacté les services vétérinaires de l'État (NDLR : la Direction départementale de la protection des populations du Nord) à de nombreuses reprises pour les informer de la situation ?

L.R. : Tout à fait, après plusieurs plaintes de ma part concernant plusieurs magasins où j’ai travaillé comme boucher intérimaire et en CDI, seule une grande surface a été contrôlée et a d’ailleurs écopé d’un procès. Pourtant, vu les horreurs qui étaient vendues, il aurait fallu fermer le rayon boucherie. Ça me révolte ! 

Les autres n’ont quant à eux jamais été contrôlés. Pourtant, pour certains, il était fréquent de retrouver des crottes de rat dans le laboratoire, ou des cafards en dessous des plats où était exposée la viande, et ce même dans des magasins bio ou spécialisés dans la viande d’exception. Face à ce scandale, et voyant la lassitude des hauts fonctionnaires, j’ai même averti la presse. Le Parisien, RTL, et France Télévisions ont pu constater les faits dans une moyenne surface où je travaillais comme simple boucher. J’ai reçu des menaces mais qu’importe, c’est mon combat et celui de nos enfants ! Comment expliquer la lassitude des autorités sanitaires ? C’est une énigme à laquelle je tente de répondre dans mon livre. 

 

Vous êtes également allé visiter des abattoirs. Pouvez-vous nous dire ce que vous y avez vu ?

L.R. : J’ai visité un abattoir et ce que j’ai vu est horrible ! Les animaux (bœufs, vaches) étaient torturés, égorgés vivants. J’ai même vu des bouchers ouvrir le corps des animaux pendus au S alors que leurs pattes gigotaient encore. Certains bouchers tueurs n’hésitent pas à faire souffrir l’animal pour « rigoler », en lui donnant des coups de pied avant de lui mettre le coup de couteau qui lui sera fatal. Tout m’a traumatisé, les cris, les pleurs de ces pauvres êtres vivants. Je peux vous certifier sur l’honneur que les animaux sentent la mort comme un humain. 

Dans un autre abattoir, les volailles vendues labellisées étaient maltraitées. Elles recevaient des coups de pieds, étaient balancées comme des balles de baseball pour les emmener vers leur mort imminente. Toutes entassées les unes contre les autres je me demandais même comment elles pouvaient respirer dans ce bâtiment qui puait la merde, la mort, le sang. Je vous épargne la mise à mort des agneaux, cela est surréaliste ! Je ne souhaite à personne de voir ce que j’ai vu ! Tout est trop triste. 

J’ai même vu dans un abattoir un cheval me regarder droit dans les yeux un court instant alors qu’il était dans le couloir de la mort. On aurait cru qu’il savait ce que je pensais. Ses yeux étaient brillants, mouillés. J’aurais tellement voulu le sauver mais que faire face à la bêtise humaine ? C’est peut-être grâce à lui aussi que je mène ce combat aujourd’hui. 

Je soutiens la L214 de toute mes forces et ses vidéos sont d’une véracité totale ! Je me battrai jusqu’à mon dernier souffle de vie pour abolir cette peine de mort malheureusement encore en vigueur aujourd’hui en 2022. Ces lieux de souffrance doivent fermer à tout jamais. 

 

Depuis, vous êtes devenu végétarien. Quel a été le déclic ? 

L.R. : Avant de devenir végétarien, j’étais devenu anorexique : la nourriture me dégoûtait au plus haut point. Je culpabilisais de manger ne serait-ce qu’un petit morceau de viande. Je suis tombé dans une dépression totale. Manger un être vivant que l’on a assassiné pour un plaisir gustatif me torturait l’esprit à chaque instant, chaque seconde. J’imaginais les souffrances qu’on lui avait fait subir. 

À partir de cet instant je n’ai jamais plus mangé un morceau de viande. J’étais libéré d’un poids qui me pesait depuis longtemps. Je prenais enfin conscience qu’une vie quelle qu’elle soit ne méritait pas d’être broyée entre mes dents de carnivore. Tout ceci, je n’osais pas en parler à mes collègues boucher parce que j’aurais été immédiatement moqué. Idem pour mon travail où je devais désosser toutes ces pauvres bêtes en essayant de cacher mes larmes ou mes regrets. Je devais gagner ma vie, un petit SMIC pourtant, mais celui-ci m’aidait à rester debout.  

Je pense qu’un jour l’être humain prendra conscience que les animaux qui peuplent notre planète valent beaucoup mieux qu’un morceau de viande dans la bouche. J’ai décidé de mener ce combat parce que je suis persuadé que si les mentalités ne changent pas, nous pourrions le regretter. Notre planète a ses limites, des limites malheureusement franchies depuis pas mal d’années. Les animaux, les océans, la nature n’en peuvent plus ! Sauvons-les avant qu’il ne soit trop tard. Devenir végétarien ou végan devient une nécessité absolue. 

Merci pour votre témoignage et pour votre engagement, nous espérons que votre livre fera bouger les choses. 

Le livre de Laurent Richier peut être acheté sur le site Internet de VA Éditions ou en librairie. L'auteur parcourera d'ailleurs la France dans les prochaines semaines pour accompagner la sortie du livre. 


Bannière Sauver les animaux et nous sauver nous-mêmes

Sauver les animaux et nous sauver nous-mêmes

  • Article du Lundi 3 octobre 2022

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Les violences faites aux animaux vous révoltent  ? Vous avez peut-être déjà changé vos habitudes alimentaires, et pourtant vous avez le sentiment que rien ne change ou alors que le changement n’est pas assez rapide ? Vous n’êtes pas seul à faire ce constat et à vous poser la question : mais pourquoi ? Et que faire de plus ? Hélène Thouy, femme engagée et dévouée à la cause animale depuis de nombreuses années, répond à ces questions dans son premier livre, Sauver les animaux et nous sauver nous-mêmes.

Dans cet ouvrage, Hélène Thouy, avocate animaliste au barreau de Bordeaux, dresse le portrait de la réalité à laquelle font face les animaux aujourd’hui et nous amène à comprendre le décalage important entre les aspirations de la majorité des Français en matière de protection des animaux et le manque de considération et d’engagement des responsables politiques pour ce sujet. Ce livre nous interroge également sur notre responsabilité à tous, en nous donnant des clés pour comprendre et changer les choses à notre échelle. Cet ouvrage engagé et politique aborde les questions de démocratie, de justice sociale et de philosophie morale, tout en étant très accessible.

La dénonciation du système actuel profondément injuste envers les animaux

Dans la première partie de son livre, elle expose et dénonce les violences que subissent chaque jour des milliers d’êtres sensibles tout en expliquant de manière simple et claire la notion de spécisme et les raisons de notre manque de considération pour les animaux. Elle évoque le fait que « [leur] exploitation est un phénomène culturel, politique, juridique, économique, psychologique et moral [...] C’est un système qu’il faut combattre ; qui broie la vie de ces milliards d’êtres sensibles. Nous faisons tous partie de ce système ». Le livre dénonce bien plus notre responsabilité collective qu’individuelle, mais aussi et surtout le poids des lobbies de la chasse, des industries agroalimentaires et la complaisance des responsables politiques. Elle dénonce avec force les défaillances du système actuel, comme le décalage entre les lois reconnaissant les animaux comme êtres sensibles et les peines dérisoires données aux auteurs de crimes sur animaux, mais également le manque de protection des lanceurs d’alerte qui dénoncent les violences faites aux animaux. Ce livre dénonce plus particulièrement l’inaction politique de nos dirigeants malgré les attentes fortes de 84 % des Français pour une meilleure prise en considération des animaux.

La cause animaliste défendue depuis des millénaires par de nombreux penseurs

Refuser et cesser l’exploitation animale, reconnaître des droits aux animaux, la question de notre rapport aux animaux, l’asservissement de ces derniers, tels sont les sujets abordés depuis des millénaires par de nombreux philosophes. Pythagore a, par exemple, posé dès la Grèce antique les jalons de l’éthique animale et du droit des animaux. L’autrice montre que ces réflexions se sont particulièrement développées sous la philosophie des Lumières pour voir apparaître officiellement les bases de l’éthique animale, même s’il s’agit d’une cause défendue depuis la nuit des temps. Elle expose avec justesse les théories d’Hannah Arendt, de Stanley Milgram ou de Baruch Spinoza qui nous donnent des clés pour comprendre notre occultation du mal, c’est-à-dire la faculté à camoufler nos valeurs pour nous intégrer au sein de la société.

La création du Parti animaliste en 2016

Après avoir fait le constat du système actuel et de ses défaillances, Hélène Thouy s’attache à nous expliquer pourquoi le moment est venu pour les défenseurs des animaux de descendre dans l’arène politique. La naissance du Parti animaliste découle du constat suivant : « En fondant [ce dernier] en 2016, nous avions l’ambition de prendre le relais des associations de protection animale qui avaient accompli un travail considérable mais dont les efforts avaient été entravés par un personnel politique indifférent et même hostile ». Il s’agit aussi, selon elle, de répondre aux attentes de cette majorité de Français qui jugent que la cause animale est importante, mais dont les préoccupations ne sont pas entendues par les partis politiques.
Le livre évoque les inspirations, les causes, l’histoire, les buts et les objectifs de ce nouveau parti. Le but n’est pas d’être élu, mais de faire émerger les questions animales dans le débat public. L’engouement est certain : Hélène Thouy a conduit la liste du Parti animaliste qui a récolté 2,2 % des suffrages, soit près de 500 000 voix, lors des élections européennes de 2019. Sincère et courageuse, elle rappelle enfin que la défense des animaux n’est ni de droite ni de gauche, qu’elle n’est l’apanage d’aucun clan mais doit être embrassée par tous ceux qui ont à cœur la justice et l’intérêt général. Elle aborde également les difficultés auxquelles font face les nouveaux petits partis politiques, comme le fait que des bulletins sont sciemment cachés dans certains bureaux de vote par exemple, mais également les perspectives d’évolution pour demain. Ce livre permet une véritable prise de conscience de la réalité du système actuel et du pouvoir que chaque citoyen peut avoir à travers son bulletin de vote.

 

Sauver les animaux et nous sauver nous-mêmes, Hélène Thouy et Renan Larue, Le Bord de l’eau, 2022.

 


Bannière Le loup qui préférait les carottes

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Petit Loup est un jeune loup qui déteste manger les animaux. Lui, il préfère les carottes ! Petit Loup nous entraîne alors dans une aventure au cours de laquelle il va faire de surprenantes rencontres et s’épanouir auprès de ses nouveaux amis…

Le loup qui préférait les carottes, d’Aurélie Valognes et Philippe Jalbert, est un magnifique album illustré. Ce livre jeunesse est rempli de beaux messages et nous invite à nous questionner sur notre rapport à l’alimentation et aux autres espèces.

Un petit loup qui fait le choix de ne pas manger de viande

Après une longue journée de chasse, une famille de loups se retrouve à table autour du butin de la journée. Mais ce soir, Petit Loup annonce à son père son dégoût pour la chair animale. Ce dernier ne comprend pas et lui affirme qu’il faut en manger car c’est ce qui se fait depuis des générations ! Pourtant, malgré l’insistance de Papa Loup, le jeune loup ne parvient pas à avaler le moindre morceau de viande.

Après ce repas, Petit Loup se sent seul et est toujours affamé. Son estomac grondant de faim, il décide d’aller dans la forêt la nuit pour trouver quelque chose à se mettre sous la dent. En marchant, il tombe sur un petit lapin blanc, avec lequel il va se lier d’amitié.

Un livre jeunesse engagé et pédagogique

Les auteurs évoquent de manière pédagogique le rapport que Petit Loup entretient à son alimentation : la chair animale lui répugne et il préfère manger des carottes. Petit Loup, en s’opposant à son père, rappelle qu’il peut parfois être difficile de changer une habitude ancrée depuis de nombreuses années en dénonçant notamment le fait que c'est cruel de manger des animaux. Cela renvoie à la question de la pression que l’on peut ressentir de la part de son entourage. Cependant, ce livre nous rappelle qu’il est toujours possible de faire des choix, et qu’il est important qu’ils soient en accord avec notre conscience et nos valeurs morales.

Cet ouvrage véhicule aussi un formidable message d’amitié entre espèces puisque Petit Loup préfère les rongeurs comme amis plutôt qu’en ragoût. Petit Loup et Lapin Blanc vont créer un véritable lien. Ces deux animaux, malgré leurs profondes différences, font preuve d’amitié et de coopération.

Aurélie Valognes et Philippe Jalbert dénoncent enfin l’élevage en cage des lapins que Petit Loup et Lapin Blanc vont libérer des clapiers. En effet, aujourd’hui, près de 99 % des lapins sont élevés en cage. L’histoire sous-entend également que si Petit Loup arrête de manger des animaux, alors il sauve des dizaines, voire des centaines de lapins puisqu’en faisant le choix d’une alimentation végétale, on sauve de nombreux animaux.

Le loup qui préférait les carottes est donc un livre passionnant, qui aborde de manière pédagogique la question du choix ainsi que notre rapport à l’alimentation et à l’amitié interespèces. Une véritable réussite, à mettre entre les mains des petits comme des grands !

 

Le loup qui préférait les carottes, Aurélie Valognes et Philippe Jalbert, Michel Lafon, 2020.

 


Bannière Chef Elix, rencontre avec un chef en herbe(s)

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Il manie comme personne les ustensiles pour créer des recettes « 100 % végétales, 100 % plaisir  » : à tout juste 14 ans, Alexis Liberale, qu'on surnomme Elix, a déjà créé plus de 200 plats. Croquettes de courgette, veggie kebabs, gâteau aux poires ou flans au chocolat : ses recettes gourmandes et variées nous montrent que la cuisine n’a pas besoin d’être compliquée pour être délicieuse. Rencontre avec ce jeune chef en herbe(s) !

Bonjour Alexis ! Tu as commencé à cuisiner et à poster tes recettes en ligne très jeune ! Comment t’est venue cette idée ?

C’était pour l’anniversaire de mes 12 ans : je voulais faire un tiramisu mais ma mère n’aurait pas pu en manger, parce qu’elle est végane. Alors j’ai fait des tests pour créer un tiramisu 100 % végétal ! Pour me faire une surprise, ma mère a pris en photo le tiramisu et elle a posté ma recette sur internet, et nous nous sommes rendu compte que les gens aimaient la recette, la commentaient… Alors c’est comme ça que ça a commencé, un peu par hasard !

Et le tiramisu était juste un début, puisque tu as maintenant publié plus de 200 recettes sur ton blog Chef Elix…

Oui, j’ai continué à cuisiner végétal pour qu’on puisse tous partager le même plat dans la famille. Et c’est bien de les mettre en ligne sur mon blog Chef Elix, car ça peut inciter les gens à faire les recettes, petit à petit ça fait boule de neige… Et chaque repas sans viande, c’est un repas où les animaux ne sont pas tués : je trouvais ça plus juste !

→ Découvrir les recettes de Chef Elix

Cuisiner végé, est-ce que ce n’est pas trop compliqué ?

Je ne trouve pas : quand on a l’habitude, c’est assez simple ! Certains produits sont même beaucoup moins compliqués à cuisiner que de la viande par exemple. C’est sûr qu’il faut apprendre à cuisiner quelques ingrédients particuliers, mais c’est aussi l’occasion de les découvrir : l’agar-agar, par exemple, est une algue qui sert de gélifiant dans les préparations. Elle remplace efficacement la gélatine, qui est souvent d’origine animale !

Ton blog a été relayé par les médias, et ton entourage, à l’école par exemple, sait que tu crées des recettes végétales. Comment réagit-il ? 

Il y a encore beaucoup d’idées reçues : par exemple, beaucoup de mes camarades d’école ne comprennent pas pourquoi je mange des similis de viande plutôt que de la viande. Moi, je leur explique que le problème ce n’est pas le goût de la viande, c’est ce qu’il y a derrière la viande ! En fait, ils ne font pas toujours le lien entre la viande et les animaux, ou ils ne le font que pour certains animaux : par exemple, certains de mes amis ont arrêté de manger les lapins parce qu’ils ont des lapins de compagnie… Mais je ne trouve pas ça très juste, car ça sous-entend que certains animaux ont plus d’importance que d’autres !

En effet, ça fait beaucoup d’idées reçues… Y a-t-il aussi des avancées ?

Oui, je pense que les gens prennent de plus en plus conscience du lien entre la consommation de viande et les dangers pour l’environnement : manger plus végétal, c’est quand même mieux pour le climat car l’élevage intensif est une grande cause d’émissions de gaz à effet de serre. Même en cours de géographie, on l’apprend ! En revanche, on ne fait pas grand-chose derrière : par exemple, c’est souvent compliqué de manger végétarien dans les cantines.

En tout cas, les gens autour de moi sont assez ouverts sur le sujet : certains profs par exemple ont déjà testé mes recettes. À Noël dernier, j’avais même cuisiné du faux foie gras pour le partager !

→ Suivre La Cuisine végétale d’Elix sur Facebook

Comme quoi, la nourriture est vraiment liée à une prise de conscience… À ton avis, est-ce qu’il vaut mieux apprendre à cuisiner jeune pour réussir à cuisiner végé ?

Non, il n’y a pas d’âge pour apprendre à le faire. Sur mon blog Chef Elix, je donne vraiment des recettes simples, pour apprendre à cuisiner végétal pas à pas. Et quand je crée une recette, je fais aussi attention à n’utiliser que des ingrédients faciles à trouver  : 99 % du temps, les ingrédients de mes recettes se trouvent facilement dans les supermarchés. C’est un moyen de montrer que la cuisine végétale peut être accessible au plus grand nombre !

Merci beaucoup Alexis !


Bannière Cuisine vegan pour étudiants

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Aujourd’hui, de plus en plus de jeunes souhaitent végétaliser leurs repas. Lorsqu’on est étudiant·e, que l’on a un petit budget, peu d’ustensiles de cuisine et un emploi du temps serré, cuisiner de bons petits plats peut se révéler un vrai casse-tête ! Heureusement, Cuisine vegan pour étudiants de Sandrine Costantino est la solution pour se simplifier la vie. Ce livre est une véritable invitation à réaliser des recettes vegan très simples, gourmandes et économiques en quelques minutes.

Un livre de cuisine pour les débutant·es

C’est aussi un guide à mettre entre les mains de toutes les personnes qui souhaitent végétaliser leur alimentation mais qui ne savent pas forcément par où commencer. Il ne faut qu’un équipement minimal pour réaliser les recettes : une casserole, une poêle, éventuellement un mixeur. Les recettes sont expliquées pas à pas et l’autrice nous donne même des idées de menus à réaliser au jour le jour, selon les produits de saison, avec un budget associé et une liste de courses déjà établie. Pour chaque menu, une analyse nutritionnelle donne tous les nutriments clés.

 

 

Plus de 80 recettes vegan rapides et adaptables 

La plupart des recettes proposées nécessitent moins de 30 minutes de préparation, une aubaine quand on a peu de temps. Sandrine Costantino donne également plein d’astuces et de conseils pour adapter en un tour de main les recettes proposées en fonction de ses goûts et de ses envies. 

Une multitude de recettes vegan pour les budgets serrés

Contrairement aux idées reçues, une alimentation vegan ne revient pas forcément plus cher qu’une alimentation omnivore. L’autrice nous le montre tout au long de son livre grâce à l’utilisation d’ingrédients souvent à petit prix, et facilement trouvables en supermarché (céréales, légumineuses, épices…). Pour réaliser un chili sin carne par exemple, seulement 5 ingrédients sont nécessaires  : une boîte de haricots rouges, une boîte de maïs, quelques tomates, un bouillon et des épices, pour une délicieuse recette à faire en moins de 15 minutes ! On retrouve les grands incontournables comme le houmous, la mousse au chocolat, les pancakes mais aussi des recettes plus originales comme un velouté à la cacahuète. Plus de 80 recettes du quotidien et de multiples variantes à réaliser en un tour de main, avec peu d’ingrédients et en un temps record, le tout très joliment illustré de photos pleines pages.

 

Cuisine vegan pour étudiants, Sandrine Costantino, La Plage, 2021

 

 

 

Pour en apprendre plus sur l’alimentation végétale, et faire le plein d'idées recettes, rendez-vous sur vegan-pratique.fr

 


Bannière Mama Red

Mama Red

  • Article du Lundi 7 mars 2022

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C’est un livre qui se dévore, dont les pages se tournent toutes seules et qu’on referme avec une intention au cœur : défendre les animaux. C’est l’histoire de Mama Red, la vache qui bouleverse le destin de Sarah McCreamer lorsque son fils, Emerson Bridge, décide d’élever son veau pour un concours. C’est l’histoire d’une vache qui a vraiment existé, quelque part en Caroline du Sud, et que l’autrice Bren McClain a rencontrée : en un regard, une promesse était faite et un roman était né. Rencontre avec Bren McClain, qui nous a raconté l’histoire de Mama Red ! 

 

Bonjour Bren ! Comment avez-vous eu l’idée d’écrire au sujet des animaux, et plus particulièrement des vaches ?

C’était le 5 novembre 2007, j’étais en visite chez mon père, dans la ferme où j’ai grandi : il élève des bovins pour la production de viande. Et c’était au moment de la séparation des vaches et de leurs veaux : elle a lieu lorsqu’ils ont entre 6 et 8 mois. Les éleveurs séparent les mères des petits pour permettre l’insémination suivante. Après avoir été séparées de leurs petits, les mamans vaches criaient, d’un cri fort et rauque… Ces sons m’ont réveillée à 5 heures du matin, je me suis habillée et je suis sortie. Les vaches étaient rassemblées dans un coin de leur enclos, elles appellaient leurs petits, encore et encore. Ces cris... ils m’ont transpercée jusqu’aux os.

Et il y avait une vache dans le troupeau qui ne me lâchait pas du regard. Les autres vaches regardaient au loin, mais elle, elle me regardait droit dans les yeux, et j’ai senti qu’elle me demandait de lui ramener son petit.

Je suis allée la voir et je lui ai dit : « Je ne peux pas te ramener ton veau, mais je te promets de raconter ton histoire. » C’est comme ça qu’est né ce roman : par une promesse faite à l’aube à une maman vache qui venait de perdre son petit.

 

Dans le roman, Mama Red et son veau ne sont pas que des objets : ce sont de véritables personnages… 

Oui, les vaches ne sont pas des objets qui entourent les humains : elles sont le cœur de mon roman. Et c’est normal, puisque les animaux ont une véritable expérience du monde… C’est aussi pour ça que je voulais mettre les deux personnages de mère au centre du roman : Mama Red et de Sarah Creamer sont d’égale importance, même si l’une est vache et l’autre humaine… Je voulais parler de la maternité, et quand j’ai rencontré Mama Red alors qu’elle venait de perdre son veau, j’ai trouvé ce qui me manquait pour en parler au mieux. C’était un instinct, une impulsion.

 

Votre livre évoque aussi une tradition nord-américaine particulière : aux États-Unis, il est courant que les enfants ou adolescents dressent eux-mêmes un veau et s’occupent de lui pendant une année, pour qu’il soit ensuite vendu puis abattu. C’est une tradition violente, pour les animaux comme pour les enfants…

C’est une coutume incroyable… Elle est si cruelle ! Les jeunes achètent ou reçoivent un veau, d’environ un an. Ils l’engraissent pendant des mois, et ils le brossent, le lavent, l’aiment, lui apprennent à marcher avec un harnais… Ces animaux deviennent de véritables animaux de compagnie, un lien se crée entre le veau et l’enfant ! Puis, les veaux sont présentés à une foire où les juges les examinent pour déterminer si la viande sera bonne… Le gagnant remporte une grande somme d’argent.

La raison pour laquelle j’ai voulu écrire à ce sujet, c’est que mon père a fait un concours à l’âge de 14 ans, avec son veau. Il a gagné, sa photo a été publiée en première page du journal : un grand honneur ! Mais, même s’il est devenu éleveur, il a toujours été incapable de reparler de ce veau. Je voulais explorer ce sentiment, comprendre ce qu’il s’était passé avec ce veau.

Pour mes recherches, j’ai été à une de ces foires, au Kentucky. J’ai rencontré un petit garçon qui s’appelait Ryan ; il était avec son veau, Tucker. Il m’a dit : « Je vais montrer mon veau… mais après, on va devoir le tuer. » Et il pleurait. Avant que son veau ne soit vendu, il a fui : il ne pouvait pas supporter l’idée qu’il soit tué. C’était horrible.

Alors je suis retournée voir mon père et je lui ai dit que je comprenais pourquoi il n’arrivait plus à parler de ce veau. Il avait 87 ans à l’époque, mais il s’est mis à pleurer. Il m’a dit : « Bren, j’ai vendu mon meilleur ami. »

 

Dans Mama Red, la vente du veau est aussi un moment terrible pour LC : il veut le sauver, mais l’idée de décevoir son père est trop forte. Est-ce que la manière dont on éduque les enfants a un rôle à jouer dans le futur ?

Bien sûr ! LC voulait sauver ce veau… Que se serait-il passé si son père n’avait pas été si sûr de lui ? Ou si sa mère avait intercédé en sa faveur ? Bien sûr que l’éducation peut changer les choses !

Et c’est important, car les jeunes sont notre futur, et ils sont le futur des animaux. J’adore voir les jeunes qui se mobilisent pour les animaux aux États-Unis actuellement : quelle belle énergie !

 

Et la littérature, peut-elle changer le monde ?

Tout à fait ! D’ailleurs, je pense que la littérature de fiction est encore plus puissante que la non-fiction, car elle nous permet d’incarner quelqu’un d’autre, d’incarner une conscience. Pour lire mon livre, vous devez incarner Mama Red, devenir cette vache, ressentir ce qu’elle a ressenti. Et je pense que c’est une manière puissante d’abattre les barrières qui existent aujourd’hui entre nous et les animaux.

J’ai rencontré de nombreux lecteurs qui ont arrêté de manger de la viande après avoir lu mon livre. Certains ont fait des heures de route pour venir rencontrer Mama Red en vrai !

 

Ah, Mama Red existe dans la vraie vie ?

Oui, et je lui ai sauvé la vie. Après cette première rencontre en 2007, mon père m’a appelée un jour, il m’a dit : « Bren, cette vache que tu aimes, je vais devoir l’envoyer à l’abattoir. Je n’ai pas d’autre choix, j’ai besoin de l’argent. » Je lui ai dit : « Papa, combien ? » Et je lui ai envoyé un chèque.
J’ai offert à Mama Red une vie en sécurité : elle est morte en juillet 2020, paisiblement, à l’âge de 29 ans. Quant à moi, j’ai accompli la promesse que je lui avais faite : j’ai raconté son histoire.

 

 

Comme quoi, la littérature ne change pas que la vie des lecteurs, elle change aussi la vie des écrivains...

Absolument. D’ailleurs, c’est en écrivant ce roman, en me mettant dans la peau de Mama Red, que j’ai décidé d’arrêter de manger de la viande. La littérature change des vies, et c’est aussi pourquoi j’écrirai toujours sur les animaux, toujours. Je le dois : les animaux sont mon monde.

 


Prix Maya
Créé en 2019, le Prix Maya est un prix littéraire animaliste, qui récompense chaque année une bande dessinée, un ouvrage jeunesse et un roman de littérature générale.
En 2021, Mama Red de Bren McClain a gagné le prix du Roman animaliste !

 


 

Mama Red, Bren McClain, traduction de Marie Bisseriex, éd. Le Nouveau Pont, 2019.