Bannière 7 bûches de Noël vegan à commander en pâtisserie

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Une bûche de Noël vegan ? On a trop rarement à l'esprit que les desserts contiennent souvent en abondance des œufs et des produits laitiers, et leurs conséquences pour les animaux concernés. Poussins mâles broyés vivants, animaux confinés, veaux séparés de leur mère, et l'abattoir tout au bout : ces productions causent une souffrance insoupçonnée. Heureusement, tout dans la cuisine peut se 'véganiser', et des professionnels de la pâtisserie commencent à proposer des bûches de Noël 100% végétales, pour notre plus grand régal.

Si vous avez l'âme pâtissière, vous pouvez bien sûr réaliser votre propre bûche : nous vous en proposons une recette sur notre site Vegan Pratique.

Si vous préférez vous en remettre à un professionnel, voici 7 adresses qui raviront vos convives lors du réveillon :

 

Hugo & Victor, Paris

Hugo & Victor

Sur un défi de Matthieu Ricard, le chef Hugues Pouget a créé deux bûches vegan, l'une aux marrons glacé et chocolat, l'autre aux mangues confites et sésame caramélisé.

Deux boutiques, Rive Gauche et Marché Saint Honoré.

 

Vélicious, à Strasbourg

Vélicious

En version Forêt noire, Chocolinette, ou Fruitée. A commander avant le 20 décembre.

43, Rue Geiler.

 

Gentle Gourmet, Paris

Gentle Gourmet

Bûche aux deux chocolats, marrons-vanille ou fruitée sans gluten. Sur commande.

Boulevard de la Bastille, Paris 12e.

 

Le Méridien, à Monaco

Le Méridien Beach Plaza

Au chocolat et aux agrumes, sur commande jusqu'au 21 décembre.

22 Avenue Princesse Grace, Monte Carlo.

 

Vegan Folie's, à Paris

Vegan Folie's

Vanille-marron-chocolat, noisette-poires-chocolat blanc, ou banane-noisette. A commander.

53 Rue Mouffetard, Paris 5e.

 

Aux délices de Billy, à Vannes

Délices de Billy

Bûche fruitée "L214".

21 rue Hoche, sur commande avant le 22 décembre, à retirer sur place. Tel 02 97 69 17 39.

Cloud Cakes, Paris

Cloud Cakes

Bûche forêt noire, à commander au minimum 3 jours en avance.

[email protected] ou 01 42 33 95 45.

6 Rue Mandar, Paris 2e.

 


Bannière Joyeux Noël vegan !

Joyeux Noël vegan !


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Vous vous demandez comment passer des fêtes sans cruauté tout en régalant vos proches et sans regards moqueurs ? Pas de panique, c’est possible : le nouveau livre de Marie Laforêt, Joyeux Noël vegan, est là pour vous !

Chaque recette de ce petit et néanmoins complet livre est une porte ouverte à l’inspiration.

Vos proches sont persuadés qu’une fête sans foie gras ou saumon n’en est pas une ? Prouvez-leur le contraire, grâce à la très raffinée Mousse express façon foie gras, à base de cèpes, shiitakés et épices, ou encore la Terrine nordique, alliant le tofu fumé et la saveur marine des algues.

Vous aimez les plats traditionnels ? Le Crumble forestier et les Paupiettes aux oignons, champignons et noisettes sont faits pour vous. En dessert, vous opterez bien sûr pour la Bûche glacée façon tiramisu.

Celles et ceux qui veulent jouer la carte de la découverte opteront plutôt pour les Cromesquis mozzarella-cranberries (mozzarella vegan, bien entendu), le Christmas roast et les Dômes glacés mangue-cacao - à moins qu’ils ne préfèrent les Mini-pavlova aux agrumes (ou choisissent les deux !).

Ce livre ouvre aussi de délicieuses perspectives inattendues grâce à l’utilisation de l’aquafaba : du “jus de pois chiche” qui, une fois fouetté, monte en neige comme des blancs d’œufs. Tout comme eux, l'aquafaba permet de réaliser meringues et mousses : la preuve en recettes grâce au Vacherin vanille-framboise et à la Bûche amande-citron meringuée !

Et puis, cerise sur le gâteau (ou plutôt, sapin sur la bûche), Marie Laforêt nous offre aussi des recettes de pâtes feuilletées, un menu sans gluten et quatre menus thématiques à réaliser avec ses recettes :

  • menu Chic et léger
  • menu Tradition
  • menu Buffet
  • menu Dernière minute

Alors, prêt(e) pour vous régaler et pour qu’humains et animaux soient à l’honneur de fêtes sans cruauté ?

Marie Laforêt, Joyeux Noël vegan, La Plage, 2016. Disponible sur la boutique de L214


Bannière L’antispécisme, c’est pas pour les chiens

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Antispécisme ? Vous avez peut-être déjà entendu ce mot. Peut-être même avez-vous lu le livre Antispéciste : réconcilier l'humain, l'animal, la nature d’Aymeric Caron, ou lisez-vous fidèlement tous les articles des Cahiers Antispécistes. Ou bien vous faites partie de ces personnes qui n’en ont jamais entendu parler ? “Antispéquoi” ?

Mais où que vous en soyez avec ce fameux antispécisme, le livre de Rosa B., L’antispécisme, c’est pas pour les chiens, vous apportera forcément quelque chose. Quoi ? Ça, ça dépend de vous, de là où vous en êtes : des explications, des interrogations, des grincements de dents ou un large sourire. Ou autre chose. En tous cas, ce livre ne vous laissera pas indifférent, on vous le promet !

Envie d’en savoir plus sur le spécisme et l’antispécisme ? De découvrir à quoi ressemble la vie d’un antispéciste ? Ne vous privez pas de ce petit cours illustré d’antispécisme plein d’humour, d’un peu de mauvaise foi et de beaucoup d’insolence ! C’est vrai quoi, après tout, l’antispécisme, c’est pas pour les chiens.

Rosa B., L'antispécisme c'est pas pour les chiens ! La Plage, 2016.

 

 

Les Cahiers antispécistes sont aussi disponibles sur la boutique de L214 !

Retrouvez Rosa B. à travers son blog Insolente Veggie !


Bannière "Je suis jugée pour avoir donné à boire à des cochons assoiffés. Si j’avais abreuvé des chiens, je serais une héroïne "

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Par Anita Krajnc.

En juin 2015, pendant une journée torride, j’ai donné à boire à des cochons assoiffés qui se trouvaient à bord d’un camion de transport en direction de l’abattoir. Comme le montre la (désormais célèbre) vidéo de l’incident, le chauffeur a sauté hors de sa cabine pour me dire d’arrêter. J’ai répondu par une citation de la Bible : « Jésus a dit : s’ils ont soif, donne-leur à boire. »
Le chauffeur a hurlé en retour : « Ce ne sont pas des humains, espèce de gonzesse stupide ! »
Il a appelé la police et me voici jugée par un tribunal canadien pour méfait.

 

 

Lorsque quelqu’un souffre, je pense qu'il est injuste de détourner les yeux. Peu importe que celui qui souffre ait deux jambes ou quatre pattes, ou demande de l’aide avec des mots que nous comprenons ou par son langage corporel, tout aussi facile à comprendre. Léon Tolstoï, végétarien éthique et l’une de mes inspirations, a écrit : « Nous devrions avoir pitié des animaux comme nous avons pitié les uns des autres. Et nous savons tous cela, si nous n’étouffons pas la voix de notre conscience intérieure. » 

Il ne fait aucun doute que les cochons que j’essayais d’aider ce jour funeste étaient en souffrance. Entassés dans un camion par une journée étouffante, ces animaux sans défense, couverts de leurs excréments, écrasés les uns contre les autres et suffoquant lentement en raison de la chaleur, me regardaient à travers les lattes métalliques de la remorque, m’implorant des yeux. Comme en a témoigné le docteur Armaiti May, une vétérinaire-experte, pendant mon procès, certains de ces cochons avaient la bouche écumante et étaient en « détresse grave », avec un rythme de 180 respirations par minute. 

 

 

Je pense que non seulement nous avons le droit, mais que nous avons aussi le devoir d’aider des animaux qui souffrent. Toronto Pig Save, le groupe que j’ai contribué à créer avec mon chien, Mr Bean, en 2010, a continué à donner à boire aux cochons assoiffés ce jour-là. Notre démarche consiste à témoigner collectivement du sort tragique des animaux à la fin de leur malheureuse vie et d’organiser des veillées hebdomadaires à l’extérieur des abattoirs.

On pourrait penser qu’un abattoir est le dernier endroit où des amis des animaux voudraient se trouver, mais pour nous, comme pour les Quakers, Greenpeace et d’autres groupes similaires, témoigner consiste à être présents sur les lieux de grande injustice. Ce contact personnel nous met face à d’innombrables anonymes, pour reprendre les mots de Charles Dickens, et aide les gens à voir les victimes animales comme des individus uniques qui veulent vivre.

Je n’ai aucun doute que s’il s’était agi de chiens en détresse dans ce camion, au lieu de cochons, mes actions auraient été applaudies et que c’est le chauffeur qui ferait l’objet de poursuites. Cette situation de deux poids, deux mesures devrait pousser chacun à remettre en question l’éthique de l’industrie de la viande, des produits laitiers et des œufs, notre système juridique et nos choix alimentaires. Tout comme les chiens, les cochons sont des animaux amicaux, loyaux et sensibles, qui ont une vive conscience de soi et de l’intelligence. Ils sont joueurs et affectueux : ils adorent se pelotonner. Ils ressentent l’amour et la joie, mais aussi la douleur et la peur. Ils ont des sentiments protecteurs envers leurs familles et leurs amis. On sait que des cochons peuvent sauter courageusement à l’eau pour sauver des enfants de la noyade. 

Dans Esther the Wonder Pig, un best-seller du New York Times, les papas humains d’Esther confirment la personnalité bien trempée, la vive intelligence et le sens de l’humour de la star porcine d’Internet. Nos lois doivent être changées pour refléter cela : tous les animaux doivent être traités comme des individus pensants et sentients par la loi, parce que c’est ce qu’ils sont. Ce ne sont pas des biens, ni les rouages d’une machine, avec des étiquettes numérotées aux oreilles.

 

Les humains doivent reconnaître qu’ils sont aussi des animaux et que nous sommes tous connectés. Nous sommes comme les animaux par bien des aspects qui comptent : nous ressentons la douleur, nous souffrons, nous avons de la peine, nous avons peur d’être tués et nous avons soif un jour de canicule. En montrant cela aux gens, nous espérons toucher leur cœur pour qu’ils sentent ce que ressentent les animaux. Enfin, nous pourrons mettre fin à cette horrible souffrance dans les élevages et les abattoirs, et passer à une économie végétale non violente.

Nous sommes tous concernés, humains et cochons. Je le suis, littéralement, parce que je risque la prison pour avoir apporté un modeste réconfort à des cochons pendant leurs dernières heures. Mon procès reprend le 1er novembre. La cruauté infligée aux cochons dans les élevages et les abattoirs nous affecte tous, en faisant du mal aux animaux, en polluant l’environnement, en nuisant à notre santé et à notre conscience lorsque nous consommons les produits de cette souffrance. En témoignant pour les animaux en détresse, nous découvrons l’unité de la vie.

 


Ce texte a été publié le 27 octobre 2016 dans The Guardian. Traduit par Françoise Degenne.

Vous pouvez rejoindre la page de Toronto Pig Save sur facebook.

photos: Anita Krajnc / Louise Jorgensen


Bannière [vidéo] Kapparot : des poulets égorgés par tradition religieuse

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▶ L214 a lancé une pétition demandant au Grand Rabbin de France et au Grand Rabbin de Marseille de prendre position en faveur des poulets mis à mort pour Kapparot. Cliquez ici pour signer la pétition.


La fête juive du Grand Pardon, Yom Kippour, a eu lieu mercredi. Journée de repentance et de réconciliation pour les croyants, elle est précédée dans certaines communautés orthodoxes d’un rituel causant la souffrance et l’agonie de centaines de milliers de jeunes oiseaux.

L214 a reçu des images de ce rituel filmées dimanche 9 octobre, dans la cour d’un centre communautaire juif à Marseille. Elles montrent des dizaines d’oiseaux égorgés à vif, lâchés négligemment dans un cône de signalisation retourné, puis jetés à plusieurs mètres de distance, sur une pile d’oiseaux morts.

Voir la vidéo :

égorgement des poulets pour Kapparot

poulets lâchés dans un cône de signalisation

poulets tués puis jetés au sol, Kapparot

poulets mis dans des sacs poubelle, Kapparot

Traditionnellement, cette cérémonie consiste à faire tourner un poulet vivant au-dessus de sa tête en récitant : « Voici mon double, voici mon remplaçant, voici mon expiation. Ce coq (ou cette poule) ira vers la mort pendant que je commencerai et poursuivrai une vie heureuse, longue et paisible. »

Aux poulets, on leur réserve une vie courte et une mort monstrueuse. À l’issue du rituel, les oiseaux ont la gorge tranchée. Ils n’ont que quelques semaines de vie. Empilés dans des caisses, attrapés comme de vulgaires objets, égorgés et abandonnés à leur agonie. Un rituel dénué de la moindre compassion pour ces animaux terrifiés, des êtres sensibles et doués d’émotions, qui ne voulaient pas mourir.

 

L214 porte plainte

L214 a porté plainte auprès du tribunal de grand instance de Marseille contre ces actes réalisés de surcroît dans l'illégalité. La mise à mort d’animaux dits d’élevage est interdite en dehors d’abattoirs agréés. Les exceptions prévues par la loi (“abattage à la ferme”) ne concernent que les animaux mis à mort par l’exploitant qui les a élevés, tant qu’il en réserve la consommation au cercle familial.

 

En Israël, le gouvernement veut faire cesser cette coutume

Cette coutume est perpétuée par certaines communautés juives orthodoxes dans le monde, mais elle décline en Israël, où la religion juive est commune à 75% de la population.  “Pendant des siècles, la coutume de Kapparot a fait partie de notre tradition pour Yom Kippour” a déclaré le Ministre Israélien de l’Agriculture Uri Ariel. “Ces dernières années, nous nous sommes efforcés d’encourager le public à poursuivre cette coutume importante sans recourir au sacrifice de poulets, mais en réalisant à la place un don d’argent. Cela est doublement juste : pour la cruauté évitée envers les animaux, et pour la charité faite aux personnes dans le besoin.”

Cette année, trois villes israéliennes ont décidé d’interdire les sacrifices de poulets dans les rues: Tel-Aviv, Petah-Tikva, and Rishon-Letsion. L’association Animal Rights In Israel, qui se bat pour la reconnaissance des droits des animaux, a précisé que l’utilisation de poulets pour Kapparot n’a aucune base dans la Loi juive, et que de nombreux rabbins se sont élevés contre cette pratique.

 

Signez la pétition

L214 a envoyé une lettre au Grand Rabbin de France et au Grand Rabbin de Marseille, leur demandant de prendre position en faveur des poulets mis à mort pour Kapparot.

Vous pouvez soutenir cette demande en signant notre pétition.

je signe la pétition

Quels que soient nos horizons religieux ou culturels, l’heure est venue d’élargir le champ de notre compassion à tous les êtres sensibles. Et de faire de la Terre un monde meilleur et sans cruauté.

 


Bannière Royaume-Uni : des milliers d'infractions graves dans les abattoirs

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Des cochons et poulets ébouillantés vivants. Des animaux mal étourdis et égorgés conscients. Ces actes de maltraitance grave et bien d’autres, au nombre de 4 455, ont été relevés dans les abattoirs du Royaume-Uni lors des deux dernières années, soit environ 6 par jour. C’est la conclusion d’un récent rapport de la Food Standards Agency (FSA), révélé par le Bureau of Investigative Journalism.

Au total, c’est plus de 9 000 infractions qui ont été repérées entre juin 2014 et juin 2016, dont la moitié sont classées comme graves. Elles sont notées en trois catégories selon leurs conséquences. La catégorie 2 correspond à des incidents isolés "à risque faible", tandis que la catégorie 4, de loin la plus nombreuse, signifie que les animaux sont soumis à “une douleur, souffrance ou un stress évitable” incluant la mort.

dans un abattoir au Royaume-Uni, enquête Animal Aid

photo d'illustration: dans un abattoir au Royaume-Uni, enquête Animal Aid

Comme on peut le voir sur le schéma ci-dessous, près de la moitié des infractions totales sont de catégorie 4 et liées au transport. Le rapport de la FSA fait état de plus de 600 cas où des animaux sont arrivés morts à l’abattoir. Parmi ceux-ci, un transport de porcs où 33 sur 220 étaient morts, probablement étouffés, ou un autre de plus de 6 000 poules, dont 574 avaient succombé à la chaleur dans la remorque d’un camion. À l’inverse, plus de 150 poulets sont morts de froid sur la route menant à l’abattoir en raison d’une mauvaise isolation du véhicule. Bien d’autres cas tous plus atroces les uns que les autres sont relatés, mais ces trois seuls exemples montrent qu’une seule infraction peut concerner de nombreux animaux.

Cependant, même si les irrégularités concernant le transport sont les plus nombreuses, l’abattage n’est pas en reste : les inspecteurs rapportent également avoir vu des poulets et cochons se faire ébouillanter vivants (afin de retirer les poils, plumes et d’adoucir la peau) en raison d’une mauvaise gestion de l’abattage en amont ; ou encore des animaux égorgés en pleine conscience alors qu’ils auraient dû être étourdis.


Source : Bureau of Investigate Journalism

Ce rapport n’est pas sans rappeler la situation française dans les abattoirs, où des inspections avaient été mandatées par le ministre de l’agriculture suite aux vidéos d’enquêtes révélées par L214. Les audits ont révélé que seulement 20% des abattoirs sont réellement aux normes, présentant “un niveau de maîtrise des risques satisfaisant”. En lisant en détail les rapports, on réalise qu’une non-conformité considérée comme mineure peut avoir de graves conséquences pour les animaux. Certains abattoirs qui ont reçu une mention “acceptable” ont des pratiques qui laissent perplexe sur la prise au sérieux de la souffrance animale. Vaches ou bœufs frappés à coups de bâton, cochons ébouillantés alors qu’ils présentent des signes de vie, moutons égorgés alors qu’ils présentent des signes de conscience, bovins non alimentés durant un délai pouvant aller jusqu’à 36h : malgré le constat de ce genre de pratiques, des abattoirs ont reçu une mention “acceptable”.

Vidéo L214 : dans les abattoirs de Pézenas et du Mercantour, France, 2016

Ce rapport en provenance du Royaume-Uni confirme une fois de plus qu’il n’y a pas de manière douce et acceptable de tuer les animaux, en France ou ailleurs. La violence est inhérente aux abattoirs, et il n’y a pas d’exception : tant que nous mangerons de la viande, les animaux souffriront.

 

 


Bannière Affichage XXL pour les animaux à New York!

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C’est la plus grande campagne de communication jamais déployée à New York pour les droits les animaux. En plein Times Square, des portraits d’animaux défilent sur un écran géant, accompagnés de messages évoquant cette réalité : les animaux non humains sont doués d’émotions et tiennent à la vie, tout comme nous.

 

campagne d'affichage Be Fair Be Vegan, Times Square

photo: yoshkarolinka.blogspot.com

 

Pendant quatre semaines, le diaporama géant occupera l’un des emplacements les plus convoités du pays et sera accompagné de 200 affiches exposées dans Manhattan.

La campagne “Be Fair Be Vegan” invite les 300 000 passants traversant Times Square chaque jour à penser aux victimes de l’industrie de la viande et à voir ces êtres tels qu’ils sont : des individus sentients.

En soutien à cette opération, l’acteur Joaquin Phoenix a déclaré : “Cette campagne me semble primordiale : elle met en évidence notre attitude spéciste envers les autres animaux, et nous encourage à reconnaître que nos similarités sont bien plus importantes que nos différences”.

 

campagne d'affichage Be Fair Be Vegan, Times Square New York

photo: yoshkarolinka.blogspot.com

“L’esclavage des animaux non-humains est l’une des injustices les plus admises et répandues de tous les temps. Beaucoup de gens s’éveillent au désastre écologique et sanitaire causé par l’élevage, mais la question la plus critique est la négation des droits fondamentaux de ces êtres exploités.” - Angel Flinn, porte-parle de la campagne.

La campagne Be Fair Be Vegan souhaite désormais s’étendre à d’autres villes des États-Unis.

 

 

 

 


Bannière Libérez-nous !

Libérez-nous !


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Voici un superbe livre pour enfants, aux couleurs vives, qui pourra les sensibiliser à la protection des animaux. En effet, grâce au simple geste de l’enfant déplaçant une feuille transparente, un ours, au départ enfermé dans une cage de zoo, se retrouve en pleine nature, libre et visiblement heureux !

Très pédagogique cet ouvrage permettra aux enfants dès le plus jeune âge de se voir agir, grâce un subtil principe d’interactivité, pour libérer des animaux vivants dans de tristes conditions. Très vite, les petits n’auront qu’une hâte: passer à la page suivante pour en sauver un autre, puis un autre, puis un autre…

 

à partir de 3 ans

Patrick George, Libérez-nous !, École des loisirs, 2016.

Lire une chronique dans Libération
 

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Couverture du livre Libérez-vous


Bannière Oublié dans un camion, l’incroyable histoire d’un poussin

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Elle était née pour ne vivre que 35 jours. Parce que son histoire est aussi émouvante qu'exceptionnelle, il nous tient à coeur de vous la raconter. Puissent ces quelques lignes toucher des cœurs et changer le sort d’autres poussins comme PiouPiou.


Août 2015, en Bretagne. Un camion livre 50 000 poussins dans un élevage. Ils sont nés quelques heures plus tôt dans un couvoir industriel. Leur destin est d'être engraissés en bâtiment, puis tués à l’abattoir 35 jours plus tard.

Empilés pour le transport dans des cagettes en plastique, les poussins sont déversés sur le sol de l’exploitation. Puis le camion repart, les caisses vides. Mais à son arrivée, la conductrice entend des pépiements. Elle se met à fouiller dans les caisses...

Et y trouve un poussin.

L'employée décide de chercher quelqu’un qui accepterait de le garder... et rencontre Neïla. C’est ici que commence une autre vie pour cette petite boule de duvet qui porte désormais un nom : PiouPiou.

Neïla chamboule son appartement et son quotidien : litière et papier journal sur le plancher, peluches douces et confortables, lampe chauffante… mais surtout beaucoup de tendresse, d’attentions et de caresses au creux de la main.

 

PiouPiou grandit…

 

Neïla découvre un être surprenant et affectueux… pour qui le simple fait d'exister est un miracle.

 

Grandir vite, trop vite... PiouPiou est d’une race mise au point par l’industrie pour grossir très rapidement. Cela lui causera d’importants problèmes de santé : son corps sera bientôt trop lourd pour ses os fragiles, tandis que son coeur et ses poumons sont sous-développés. C’est ainsi que beaucoup des poulets dits “de chair” recueillis en refuge meurent infirmes après quelques mois de vie.

Mais pour l'heure, PiouPiou profite de la vie.

Afin de vivre auprès d'autres poules et de profiter d'un vaste terrain, PiouPiou a emménagé chez une amie de Neïla qui possède un refuge. 

Ce 20 août 2016, PiouPiou fêtera sa première année. Une longévité exceptionnelle pour une poule de cette race si malmenée. Bon anniversaire, PiouPiou. On te souhaite la vie la plus belle et la plus longue possible. 

PiouPiou au refuge

 

Pour voir en 1 minute ce à quoi PiouPiou a échappé, cliquez sur ce reportage de l’émission Capital.

Brutal : une moissonneuse à poulets

Juste quelques minutes dans la vie d'un poulet.Capital sur M6 a enquêté. Vous n'aurez plus envie de manger de poulet."bonus" : à 1min30, on découvre d'autres animaux dans l'élevage.Tourner la page: www.l214.com/vegetarisme

Posté par L214 Ethique et Animaux sur mercredi 23 juillet 2014

 

Sur sa page facebook, Neïla a à coeur de témoigner pour tous les poussins qui n’ont pas eu la chance de PiouPiou.

“Quand elles naissent, les poules dites de chair partent sur les chaînes où elles sont triées. Celles qui sont broyées directement sont les mal formées, trop maigres, ou celles qui n'ont pas la bonne couleur de duvet... La semaine dernière, un éleveur ne voulait pas être livré mercredi mais vendredi. Sauf que les poussins étaient nés et qu’ils doivent les transporter le premier jour, donc ils ne pouvaient pas attendre. Résultat : 30 000 poussins broyés. Et d'autres ont dû être "refaits" pour l'éleveur.”

Nous ne pouvons pas tous recueillir un poussin chez nous, mais nous pouvons en sauver beaucoup d’autres. Chaque fois que nous mangeons végétalien, nous portons secours aux animaux. Rendez-vous sur vegan-pratique.fr pour commencer dès maintenant.

 


Bannière La pêche des poulpes : un océan de souffrance

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La pêche traditionnelle bénéficie d’une image très favorable auprès du public. Mais qu’en est-il réellement ?

L’association Essere Animali vient de rendre publique une enquête filmée sur la pêche traditionnelle des poulpes le long des côtes italiennes. Loin des bateaux de pêche industrielle... une même souffrance, une même violence commise envers des animaux sensibles, timides et dépourvus d’agressivité.

Regarder l’enquête :

 

Les poulpes sont pêchés avec des crochets garnis d’appâts (poissons ou crabes), ou capturés dans des filets maillants. Hors de l’eau, ils cherchent à fuir et à s’échapper des bateaux. Pour les tuer, les pêcheurs leur plantent un couteau, ou les dents, dans le cerveau. Ces méthodes brutales et imprécises sont loin de garantir une mort instantanée. Une fois au port, afin d’attendrir leur chair, les poulpes sont claqués contre le sol.

 

Un pêcheur mord un poulpe pour le tuer

 

La sensibilité et l’intelligence des poulpes sont des réalités qui n’étonnent plus les chercheurs. Depuis des décennies, ils sont reconnus comme des êtres complexes, capables de réfléchir, d’élaborer des stratégies, d'utiliser des outils, d’apprendre et de mémoriser… et bien entendu, de souffrir.

En 2012, d'éminents chercheurs en neurosciences ont signé un manifeste reconnaissant aux animaux vertébrés et aux poulpes, la qualité d’êtres doués de conscience.

"Les poulpes sont capables d'apprendre, de sentir la douleur, dont une douleur psychologique. Je connais ces animaux depuis une vingtaine d'années. Parce qu'ils me sont familiers, je pense qu'ils souffrent."
Ludovic Dickel, professeur d’éthologie à l’Université de Caen

Pour écouter l'intervention de Ludovic Dickel à propos des poulpes, dans l'émission C'est tout naturel de France Inter :

 

En 2013, la France a importé 20 550 tonnes de céphalopodes (poulpe, seiche, calmar) et 14 260 tonnes ont été débarquées en criées la même année (source : SeaWeb Europe). Les poulpes sont aujourd'hui considérés en danger en Méditerannée.

La pêche est une chasse sans merci qui tue des milliards d'individus sensibles dans un océan de souffrance. Des êtres doués d'émotions, victimes de notre ignorance. Changeons de regard et d'attitude à l'égard des animaux marins. Apprenons à nous alimenter autrement.


Intelligence et facultés des poulpes, en vidéo

Un poulpe transporte les deux parties d'une noix de coco pour s'en faire un abri :

Un pouple s'échappe du pont d'un bateau par un minuscule trou 

 


Bannière Aldi ne vendra plus d'œufs de poules en cage

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Après Sodexo, ALDI annonce que ses magasins cesseront de vendre des œufs de poules élevées en cage.

La décision d'ALDI, officialisée dans sa « Politique internationale en matière de bien-être animal », fait suite aux échanges de l'enseigne avec l'Open Wing Alliance, coalition mondiale d’associations de défense des animaux dont L214 est le représentant en France, qui affiche l'objectif d'éliminer l’élevage en batterie des poules.

Si ALDI se donne 9 ans pour achever sa transition vers un approvisionnement sans œufs de batterie dans ses 5000 magasins sur 9 pays européens (dont 900 magasins en France), les œufs de batterie ont déjà été supprimés chez ALDI Belgique, Pays-Bas et Allemagne. Au Danemark, la transition sera terminée au plus tard en 2020. L'enseigne n'a pas encore indiqué si ses magasins en France devanceront cet échéancier.

ALDI devient la première enseigne à adopter une politique d'achat internationale excluant les œufs de batterie. Par cette annonce, le hard-discount prouve aux autres supermarchés que le changement n'est qu'une question de volonté !

Selon un sondage OpinionWay, 84% des Français sont favorables à ce que les supermarchés cessent de vendre des œufs de poules élevées en cage.

En France, ALDI rejoint les enseignes Monoprix et Atac, déjà engagées à ne pas vendre d'œufs de batterie. Qui sera la suivante ?


Vos choix comptent aussi

Les poules en cages, en quoi leur vie diffère des poules en plein air ? Quels points communs entre tous les modes d'élevage ? Vous le découvrirez dans ce tableau de synthèse :

tableau codes oeufs mode d'élevage 0 1 2 3


Bannière Sodexo n’utilisera plus d’œufs de batterie, partout dans le monde

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Sodexo, leader mondial de la restauration hors domicile (qui fournit entreprises, universités ou encore hôpitaux), n’utilisera plus d’œufs de poules élevées en cage, en France et dans l’ensemble des pays où l’enseigne est présente, soit 80 pays dont la Chine, l'Inde ou la Russie.

Cet engagement fait suite aux sollicitations de l’Open Wing Alliance, coalition mondiale d’associations de défense des animaux dont L214 est le représentant en France, qui affiche l'objectif d’éliminer l’élevage en batterie des poules.

La mise en oeuvre de cette politique d’approvisionnement plus responsable sera entièrement achevée en 2025. Sodexo utilise chaque année 250 millions d’œufs coquilles (sans compter les œufs transformés), soit l’équivalent des oeufs pondus par plus de 850 000 poules en élevage.

L’engagement de Sodexo est un signal pour l’industrie agroalimentaire dans son ensemble. Reconnaitre la sensibilité des animaux, c'est tourner le dos à maltraitance animale de masse que constitue l’élevage en cage.

photo de poule

Des entreprises abandonnent les cages

L’annonce de Sodexo, première mondiale pour une multinationale française, s’inscrit dans le sillage d’un nombre croissant d’entreprises agroalimentaires internationales.

Les engagements pris par d’autres géants de l’alimentaire comme Barilla, Mars, Mondelēz International (Prince, Lu, Tuc, etc.), McDonald's ou encore Unilever (Ben & Jerry’s, Amora), mais aussi des enseignes françaises comme Monoprix ou Michel & Augustin, annoncent depuis quelques années la fin à venir de l'élevage en cage.

En France, diminution de l’élevage en cage

En France, la part des poules élevées en cage est passée de 96 % en 1990, à 68 % en 2014. 

Trente-deux millions de poules sont encore détenues en batterie en France. Ces conditions d’élevage impliquent de maintenir les poules enfermées dans des cages où la surface allouée à chaque oiseau ne dépasse pas celle d’une feuille de papier A4. De nombreuses études scientifiques ont mis en évidence les sévères privations comportementales et la souffrance des poules associées à ce mode d’élevage.

Super U, prochaine enseigne engagée ?

L214 appelle les entreprises agro-alimentaires françaises à prendre exemple sur Sodexo et à exclure les oeufs de poules en cage de leur politique d’approvisionnement. Après avoir convaincu Monoprix et Michel & Augustin, L214 remettra prochainement à l’enseigne Super U les signatures de 100 000 citoyens, un cap symbolique franchi le 21 juillet dernier sur son site www.cr-U-aute.com.


Ce que vous pouvez faire

Les poules en cages, en quoi leur vie diffère des poules en plein air ? Quels points communs entre tous les modes d'élevage ? Vous le découvrirez dans ce tableau de synthèse :

tableau codes oeufs mode d'élevage 0 1 2 3


Bannière Italie : la ville de Turin va promouvoir l'alimentation végétale

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“La promotion du régime vegan et végétarien dans la ville en tant qu’action fondamentale pour préserver l’environnement, la santé et les animaux.”

Cet engagement fait désormais partie des lignes directrices de la ville de Turin et apparaît dans le programme officiel de la municipalité pour les 5 années à venir.

Pour l’équipe municipale menée par la maire Chiara Appendino, il s’agit de prendre au sérieux l’impact environnemental de l’alimentation dont les conséquences ont été soulevées par l’ONU et la FAO.

Les autorités internationales reconnaissent en effet que l’élevage pèse pour 14,5% des émissions de gaz à effet de serre, soit plus que le secteur des transports. Un régime végétalien émet quant à lui 2,5 fois moins de gaz à effet de serre qu’un régime omnivore classique.

La consommation de viande est également responsable des conditions d’élevage intensives et de la mise à mort violente de plusieurs millions d’animaux chaque jour.
À Turin, la promotion d’une alimentation végétale figure donc logiquement aux côtés d’autres initiatives favorisant un mode de vie durable, comme la pratique du zéro déchet ou l’utilisation responsable des transports.

La ville de Turin compte déjà plus de 30 restaurants végétariens ou vegan.

 

restaurant Soul Kitchen à Turin

Illustration : un burger vegan au restaurant Soul Kitchen à Turin (photo Giorgio Violino)

 

source : Corriere Della Sera


Bannière L'altruisme efficace : aider humains et animaux le plus efficacement possible.

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Ce mardi 5 juillet a eu lieu à Paris la conférence de lancement de l’association Altruisme Efficace France, en présence notamment de Peter Singer (1) et de Hélène Giacobino (2).

Mais l’altruisme efficace, qu’est-ce que c’est ?

Il s’agit d’aider les autres, tout en réfléchissant aux moyens les plus efficaces d’aider le plus d’individus possible. En adoptant une démarche scientifique et rationnelle, il est possible de mieux évaluer l’impact de nos actions sur le monde qui nous entoure.

 

Les animaux sont aussi concernés par l’altruisme efficace

 

Que la souffrance soit subie par des animaux plutôt que par des humains ne la rend pas moins importante. Comme l’explique Peter Singer, l’égalité de considération des intérêts doit s’appliquer indépendamment de l’âge, du sexe, de la race ou de l’espèce des individus. Évidemment, les intérêts des individus ne sont pas similaires en tout point : un cochon ne sera pas passionné par une conférence sur l’altruisme efficace, à la différence de certains humains. En revanche, tous les animaux, qu’ils soient humains ou non, ont un intérêt à ne pas souffrir. Que l’on soit un lapin, un enfant en bas-âge ou une femme trentenaire, nous souhaitons tous éviter la souffrance. Ne pas reconnaître l’importance de la souffrance d’un animal à l’égal de celle d’un humain serait faire preuve de spécisme. La question animale est donc à prendre en compte lorsqu’on réfléchit à l’altruisme efficace.

 

Les chiffres comptent

 

Chaque année, 60 milliards d’animaux terrestres et plus de 1 000 milliards d’animaux marins sont tués pour la consommation alimentaire humaine. La quantité de souffrance que cela représente est pour ainsi dire impossible à appréhender. À titre de comparaison, à chaque fois qu’un chien ou un chat est euthanasié dans un refuge, ce sont 2600 animaux d’élevage terrestres qui perdent la vie. Aux États-Unis, sur les 9,1 milliards d’animaux terrestres abattus par an, 8,6 milliards sont des poulets de chair. Et 139 millions de poulets meurent de faim, de soif, de blessures ou d’infections dans les élevages avant d’atteindre l’âge d’être tués. Le nombre de poulets qui meurent dans les élevages avant l'âge de 40 jours est 5 fois supérieur à tous les animaux tués ou euthanasiés dans les refuges, l’industrie de la fourrure et les laboratoires.

nombre de poulets morts en élevage comparé au nombre d'animaux tués pour la fourrure, la recherche, et dans les refuges

Source : countinganimals.com

Malgré ces chiffres accablants, les dons aux organisations de défense animale aux États-Unis sont dédiés à plus de 50% aux chiens et chats, alors que ceux-ci représentent moins de 1% des animaux en souffrance ou tués. La question des animaux utilisés et tués pour la consommation alimentaire est donc largement délaissée alors qu’elle devrait être centrale dans le combat contre la souffrance animale.

Le site Animal Charity Evaluator répertorie les associations de défense des animaux les plus efficaces, en étudiant précisément leur impact selon de nombreux critères. Par exemple, il a été calculé que chaque dollar donné à l’association Animal Equality permet à 13 animaux d’éviter les affres de l’élevage industriel !

poulet en élevage

photo creative commons / Iselin Linstad Hauge

Une réflexion individuelle complexe

Si les chiffres ont leur importance, on ne peut répondre aux nombreuses questions qui découlent de l’altruisme efficace par de simples additions. Bien d’autres paramètres sont à prendre en compte. À titre individuel, quels sont les moyens financiers, le temps, les compétences que l’on peut mettre en œuvre ? Comment éviter de soutenir des projets dont la réalisation est trop improbable ? Dans quel domaine pense-t-on pouvoir s’engager sans se décourager sur le long terme ? Chacun devrait chercher à répondre au mieux à ces questions.

Au delà de ces interrogations, le simple fait de s’alimenter de façon vegan au quotidien épargne de nombreux animaux, tout en nous laissant autant de temps pour agir efficacement contre la souffrance humaine ou animale. Le véganisme s’intègre ainsi parfaitement dans une démarche d’altruisme efficace, puisqu’il provoque des effets concrets pour un investissement de temps minime ou inexistant.

Notes :

(1) Peter Singer est considéré comme l’un des philosophes les plus influents de notre époque pour ses nombreux travaux en éthique appliquée. Il a notamment écrit La libération animale en 1976, qui est un des textes fondateurs du mouvement pour les droits des animaux. Sauver une vie : agir maintenant pour éradiquer la pauvreté en 2009 et The most good you can do en 2015 qui traitent tous deux d’altruisme efficace pour les humains.

(2) Après avoir travaillé 15 ans en tant qu’avocate, Hélène Giacobino s’engage en 2008 à l’association J-PAL et voyage à travers le monde pour faire la promotion des essais contrôlés randomisés qui permettent d’évaluer au mieux les effets des programmes des ONGs qui luttent contre la pauvreté.


Bannière Ma petite boucherie vegan

Ma petite boucherie vegan

  • Article du Vendredi 15 juillet 2016

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“J’aime trop la viande, jamais je ne pourrai m’en passer !”, telle est l’introduction de ce nouvel ouvrage dont l’intitulé parvient à concilier les mots “boucherie” et “vegan" sans la moindre goutte de sang à l’horizon ! Comment ne pas être interpellé par ce livre de recettes spéciales viandes végétales, qui vous permettra de surprendre plus d’un sceptique, soyez-en sûr !

En effet, le désormais incontournable auteur culinaire Sébastien Kardinal, accompagné de la non moins talentueuse photographe Laura VeganPower, signent là un petit bijou mêlant recettes délicieuses, astuces et humour.

Subtil mélange entre le simili-carné et le fait-maison, le dosage est parfait pour prendre plaisir à cuisiner et se régaler grâce à 25 expériences gustatives 100% végétales, et vous nous en direz des nouvelles !

couverture du livre Ma petite boucherie vegan

Brochettes, merguez, jambon et autres saucisses aux herbes composent une première partie charcuterie, suivie des grands classiques d’ici (terroir de la France) tels que le tartare, l’escalope à la moutarde, et des classiques d’autres contrées plus exotiques avec de délicieux barbecue ribs ou des golden nuggets. Sébastien Kardinal nous permet ainsi de (re)découvrir des saveurs plus ou moins familières pour faire le bonheur des aventuriers du hachoir pour végétaux ainsi que des cuisiniers plus traditionnels armés de leur simple couteau.

Ainsi donc, découpés, moulinés et émincés par leur armes favorites, tofu, tempeh, potéines de soja texturées se verront manipulés afin de prendre forme progressivement et d’éveiller nos papilles, accompagnés de moults légumineuses, céréales et épices.

À n’en pas douter, ce dernier livre de cuisine vegan des Éditions La Plage se doit de venir rejoindre ses congénères sur vos étagères de grimoires de recettes.

Paupiettes vegan  Sauté aux oignons vegan
Paupiettes vegan et Sauté aux oignons

 

Sébastien Kardinal, Ma petite boucherie vegan, Éditions La Plage, 2016.


Bannière Victoire pour les animaux : le zoo de Buenos Aires ferme !

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C'est une avancée majeure pour les animaux en Argentine, et un signal encourageant pour le monde : le gouvernement de Buenos Aires vient d'annoncer la fermeture de son zoo, au motif que la captivité ne répond pas aux besoins des animaux et aux valeurs que souhaite transmettre la ville.

Aujourd'hui, 1500 animaux vivent enfermés dans ce parc décrié par les associations de défense des animaux et une part grandissante de la société.

 

éléphant au zoo deBuenos Aires

 

Les animaux commenceront dans les prochaines semaines à être transférés dans des réserves ou des sanctuaires. Seuls les animaux trop âgés ou fragiles pour être déplacés resteront dans le nouveau parc écologique qui verra le jour à l'endroit du zoo, mais ne seront plus exposés au public. 

Le gouverneur de Buenos Aires, Horacio Rodríguez Larreta, a déclaré à la presse : "Les animaux ne peuvent pas être maintenus dans une situation telle que celle-ci, en captivité."

A propos du parc écologique qui remplacera le zoo, il a déclaré : "Les enfants pourront venir se divertir et apprendre, mais autrement, car la façon dont vivent les animaux ici ne transmet pas les valeurs que nous souhaitons".

 

Pour une information sur la captivité et les zoos en France, visitez le site Zoos de France, de l'association Code animal.

Source : La Nación / The Guardian / SinZoo

Crédit photos Creative Commons / German De Stéfano (lion, éléphant) / Gustav's (Rhinocéros) / Anne Corbucci de Moraes (ours polaire)


Bannière Les USA vont mettre fin au broyage des poussins mâles

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C’est une pratique standard de l’industrie qui va bientôt disparaitre aux États-Unis. Chaque année, aux USA comme en France, des millions de poussins mâles sont violemment tués au premier jour de leur vie.

Ils viennent de naître et ouvrent les yeux en enfer. Parce qu’ils ne pondent pas, les mâles ne sont pas rentables pour la filière de production d’oeufs de consommation. Leur sort est ignoble : ils sont jetés vivants dans des broyeurs, ou étouffés, par milliers chaque jour dans les couvoirs.

C'est l’action de l’association de défense des animaux The Humane League qui a conduit la plus grosse organisation américaine de producteurs d'œufs, qui détient 95% de la production, à s'engager à mettre fin à cette pratique. D’ici 2020, une technique de détermination précoce du sexe dans l’œuf sera mise en place et évitera la naissance et la condamnation de centaines de millions de poussins.

En France, les poussins connaissent le même malheur qu'aux USA. L214 a révélé l’horreur des couvoirs pour les poussins, ainsi que les petits de dindes, ou les canetons destinés à la production de foie gras (la plupart des canetons femelles sont elles aussi tuées à la naissance, parce qu’elles ne répondent pas aux critères de la filière).

Dans un couvoir breton, le tri et la tuerie des poussins :

Canetons femelles broyées vivantes, filière foie gras :

 

Suite à nos révélations et à vos signatures adressées au ministre de l’Agriculture, celui-ci a annoncé le financement du développement d’une méthode de sélection du sexe des poussins dans l’œuf, prévue pour 2017, en vue d’une adoption future par les couvoirs.

Tous les modes de production (bio, plein air ou batterie) sont concernés par la pratique cruelle du massacre des poussins. Si vous vous demandez : “que peut-on faire pour arrêter cela ?”, pensez que chaque repas est une occasion d’y répondre et de vous montrer solidaire des animaux.

 

photo : Igualdad animal


Bannière Défaite des maîtres et des possesseurs : un roman de Vincent Message

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Iris est sans papiers. Comme si cela ne suffisait pas, elle vient d'être hospitalisée après un grave accident, et, cerise sur le gâteau, elle est humaine. Ce qui aurait été un privilège à notre époque est devenu un problème. Dans un monde où les humains ont été asservis au même titre que les animaux par une autre espèce, Iris a plus de chances d'être euthanasiée que soignée. Malo Claeys, son maître, va tenter le tout pour le tout pour la sauver.

“Et si des extraterrestres asservissaient les humains au prétexte qu’ils sont moins intelligents, conscients, ou que sais-je ? Serait-ce acceptable ?” Reprenant une des objections classiques à l'alimentation carnée, Vincent Message nous livre un récit hors-norme, qui remet en cause l'une des pratiques les plus ancrées dans notre société : le fait de manger les animaux.

Si le sujet de ce roman le classe dans la catégorie science-fiction, il en dépasse également les frontières. Tout au long de l'histoire, racontée par Malo Claeys à la première personne, les ressemblances frappantes entre notre monde et le sien se font de plus en plus dérangeantes. En nous mettant à la place des animaux, l'auteur dévoile la schizophrénie morale qui caractérise notre rapport à ces derniers. Si nous sommes capables de les chérir, de prendre soin d'eux et de reconnaître leur sensibilité, nous les élevons et les tuons pour nous nourrir de leurs cadavres. L'organisation de cette nouvelle espèce dominante semble si illogique et injuste vis-à-vis des humains, qu'on en oublierait presque que c'est notre portrait qui est dressé à travers elle. Un portrait bien peu flatteur : par le biais de la description de ce monde, on aperçoit en filigrane les atrocités du nôtre. Les poules encagées, les cochons égorgés, les veaux séparés de leur mère, les chiens et les chats euthanasiés… tous sont remplacés par des humains qui connaissent un sort similaire, tués aux alentours de leurs 15 ans pour la plupart. L'introspection du héros nous entraîne dans une réflexion philosophique et éthique sur la place accordée aux animaux : sa réflexion le mènera d'un point de vue bienveillant mais paternaliste à une conviction égalitaire et antispéciste. Si bien qu'on croirait parfois entendre l'écho des pensées de Peter Singer, le philosophe fondateur du mouvement moderne pour les droits des animaux. C'est d'ailleurs peut-être le cas.

Bien plus que le récit d'un drame entre deux individus, Défaite des maîtres et des possesseurs interroge le fonctionnement de notre société tout entière. Y a-t-il une justification morale à la manière dont nous traitons les animaux ? Est-il acceptable de les élever et de les tuer par milliards pour nous nourrir comme nous le faisons ? Après pareille lecture, il nous semble bien difficile de répondre par l'affirmative.

Interview de l’auteur (vidéo) 

 

 

Défaite des maîtres et possesseurs, Vincent Message, Seuil, 2016.
 

illustration défaite des maîtres et possesseurs Vincent Message

photo bannière: Animal Empathy Project

 


Bannière Vanden Eeckhoudt, un photographe face au regard des animaux

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"Le regard semble lourd de la méditation animale sur le comportement des hommes, décliné en pente douce de l'affection idolâtre à la cruauté la plus abjecte, qui condamne un gorille à la réclusion perpétuelle d'un zoo, laisse sur le carreau des charognes enfin libérées de leurs souffrances, et crucifie en rôtissoires publiques ses poulets sacrifiés à l'appétit des villes".

Ainsi présentait le magazine Chasseur d’Images, en 2013, l’exposition “Doux amer” du photographe Michel Vanden Eeckhoudt aux Rencontres Internationales de la Photographie d'Arles.

Tout au long de sa carrière, le photographe belge n’a cessé de chercher le regard des non-humains. Des regards qui en disent long sur la relation que nous entretenons avec les animaux, et qui nous interrogent sur la considération que nous leurs portons. Ses photos parlent d'êtres dont les émotions, les peurs, les désirs, se lisent dans les yeux. Des individus qui nous ressemblent, mais que les parois de verre des zoos, les portes closes des élevages et les lourdes chaînes des arrières-cours tiennent à distance de notre humanité.

Pour l’une de ses dernières expositions, avant sa disparition en mars 2015, Michel Vanden Eeckhoudt avait fait le choix d’un intitulé éloquent: “Je suis un animal”.

 

Écosse, 1992

 

Allemagne, 1978

 

Roumanie, 2010

 

Belgique, 1993 et date et lieux inconnus

 

Turquie, 2011 et (lieu et date inconnus)

 

France, 2009

 

Suisse, 1991 et Inde, 2008

 

Turquie, 2011

 

(lieu et date inconnus) et Turquie, 2011

 

 


Bannière Une utopie qui approche à grands pas

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Jean-Baptiste Del Amo, écrivain, adhérent L214.

 

Après les scandales suscités par les enquêtes révélées par l’association L214 sur les abattoirs d’Alès et du Vigan, les images de l’abattoir de Mauléon-Licharre, diffusées le 29 mars dernier, ont soulevé l’émoi et l’indignation de l’opinion publique. Aussitôt, dans les médias, les chantres de la « viande heureuse » et des « bons abattoirs » sont montés au créneau.

Prétendant défendre un élevage raisonné, Jocelyne Porcher, directrice de recherche à l’Institut national de recherches en agronomie (INRA), n'en est pas moins une fervente avocate de la viande. Signant une tribune dans le quotidien Libération daté du 30 mars 2016, elle affirme tout de go : « une mort digne pour les animaux d’élevage, c’est possible ». Sous couvert de dénoncer depuis longtemps les violences faites aux animaux dans les abattoirs, elle justifie néanmoins la nécessité de leur mise à mort par la seule raison du déterminisme : la chaîne alimentaire ferait de l’Homme le prédateur et de l’animal la proie.

Ce qu’il faut, prescrit-elle, c’est donner aux animaux une « bonne mort », ambition qu’elle reconnaît aussitôt impossible dans un cadre institutionnel : « Or, la bonne mort dans les abattoirs, petits ou grands, est impossible, compte tenu notamment des objectifs de rentabilité…) » Argument que L214 ne contestera certes pas, précisant cependant qu’au-delà d’un problème structurel se pose avant tout celui de la mise à mort d’un être sensible.

 

cochons en élevage, photo de Michel Vanden Eeckhoudt

photo : Michel Vanden Eeckhoudt

L’abattage à la ferme, affirme Jocelyne Porcher, serait alors la solution à tous ces maux. Que ne laissons-nous pas les tueurs aller de ferme en ferme, abattre les animaux comme autrefois, au bon pays de Cocagne, quand les paysans élevaient quelques poules, quelques cochons, une vache, et les aimaient tendrement ? C’est oublier que ces petites exploitations ont pour beaucoup cédé la place à des élevages industriels aux infâmes conditions de détention, accueillant souvent plusieurs centaines de « têtes de bétail » ; et qui peut sérieusement croire que des saigneurs itinérants achèveraient les bêtes à tour de bras dans des conditions préférables à celles d’un petit abattoir de proximité, tel que celui de Mauléon-Licharre ? 

Jocelyne Porcher cite Jankélévitch — dont elle fait une lecture toute personnelle —  : "(...) si la mort est un non-sens, c’est ce non-sens qui donne son sens à la vie, qui lui confère son caractère merveilleux et précieux. Car ce qui ne meurt pas, ne vit pas." Ô combien l’Homme serait bon de hâter la mort des bêtes, et de donner par là, de façon expéditive, un sens à leur existence qui en serait, sans cela, si tristement et si fondamentalement dépourvue ! Mais la mort naturelle n’est-elle pas le gage suffisant du caractère merveilleux, précieux et fragile de l’existence de tous les animaux, qu’ils soient humains ou non humains ? Quel besoin, alors, d’y faire surgir la violence et la barbarie, sinon pour en saccager justement la beauté, quand aucune nécessité ne justifie plus aujourd’hui un tel atavisme ?

Enfermée dans la nostalgie d’une agriculture révolue et idéalisée, Jocelyne Porcher annonce la création d’un collectif au nom candide : « Quand l’abattoir vient à la ferme ». Sur la page Facebook qu’elle consacre à ce projet, des photos d’animaux heureux, batifolant dans de vertes prairies, de mignons porcelets, de tendres brebis, qui tous, s’ils pouvaient parler, se réjouiraient sans nul doute d’être bientôt « étourdis » par électronarcose, d’avoir le crâne pulvérisé par la tige perforante d’un pistolet d’abattage ou d’être gazés au CO2 au fond d’une fosse, d’autant plus si c’est à l’arrière d’une ferme, et pour nourrir celui que la sacro-sainte chaîne alimentaire aurait désigné comme son prédateur naturel ! 

Dans un entretien donné récemment au magazine de « La ruche qui dit oui », Porcher nous enjoint de la croire sur parole : « Il faut le comprendre, ça, c’est difficile quand ne l’a pas vu, pour abattre un animal, il faut aimer les animaux. » Ainsi, le tueur itinérant, contrairement au tueur de l’abattoir, serait-il guidé par son profond amour des animaux, que la quotidienneté de son rapport à la violence et au sang versé ne saurait émousser. Empruntant l’imagerie mensongère et déjà largement utilisée par l’industrie de la viande d’animaux libres et heureux, d’élevage respectueux, de tueurs bienveillants et de mises à morts sacrificielles, Jocelyne Porcher dissimule à grand peine la finalité de son projet et du travail de recherche qu’elle mène depuis de nombreuses années, qui tous deux achoppent à la réalité dévoilée sans exception par toutes les images tirées des abattoirs : non, il n’est pas possible de donner une mort digne à un animal pour le manger. Et non, les violences rendues visibles par ces enquêtes ne sont pas seulement le fait de cadences infernales ou de quelques individus pervers ou inadaptés à la tâche qui leur est confiée, comme des directeurs d’abattoirs ont parfois voulu nous le faire accroire, mais les conséquences d’un impossible dilemme qui voudrait voir les animaux tués avec empathie et sans souffrance.

L’abattage à la ferme n’y changerait rien. Dépêcher des tueurs à la ferme n’y changerait rien. Les animaux continueraient de souffrir et de mourir, contre leur gré. Les contrôles et les surveillances demandés par les associations n’en seraient que plus difficilement applicables, et des hommes seraient conditionnés à tuer, encore, et encore, pour l’amour de la viande, et certainement pas pour celui des animaux.

Au-delà même de la conviction éthique, qui est celle de L214, que tout être sensible a fondamentalement le droit à la vie, les techniques d’abattage existantes ne permettent pas d’insensibiliser de façon certaine et fiable un être vivant en vue de sa mise à mort. Pour preuve, ces images d’animaux qui se réveillent après « l’étourdissement » sur une chaîne d’abattage, et sont alors découpés vivants.

« Quel monde alimentaire nous préparent les abolitionnistes qui refusent la mort des animaux ? » se demande Jocelyne Porcher, confondant une fois de plus le refus de la mort en tant que phénomène naturel, et celui d’une mise à mort arbitraire et fondamentalement injustifiée.

Quel, monde, donc ? Un monde à l’opposé de celui qu’elle et l’industrie de la viande défendent main dans la main, un monde où humains et non-humains vivraient en harmonie. Un monde sans souffrance inutile, un monde dans lequel les hommes ne s’octroieraient plus le rôle de bourreaux sous des prétextes fallacieux.

Une utopie ? Peut-être, mais qui approche à grands pas, n’en déplaise à Jocelyne Porcher.


  Comme Pascal, Jankélévicth pensait que la singularité de l’Homme tient à ce qu’il a conscience de sa mortalité et, qu’en cela, la mort donne un sens à sa vie. Implicitement, l’Homme serait donc en cela supérieur, à « l’animal-machine » décrit par Descartes, qui n’aurait quant à lui ni émotions, ni conscience de soi et de sa finitude ; point de vue que la science et l’éthologie n’ont cessé de démentir depuis près de quarante ans et qui n’a, aujourd’hui, plus le moindre fondement sérieux. Jankélévitch, qui s’est par ailleurs prononcé contre la peine de mort, estimait que « chaque vie (humaine) est extraordinaire », car elle « n’apparaît qu’une fois dans toute l’histoire du monde » ; mais aussi que la perspective de la mort nous oblige à considérer à chaque instant, et jusqu’au dernier, la morale de nos actes. Nul ne peut bien sûr présupposer de l’influence qu’aurait eu sur sa pensée la connaissance des découvertes les plus récentes sur la question de la sentience animale, mais il n’est peut être pas inutile de rappeler ici que, lorsqu’il fût interpellé par une association de défense animale sur le sujet de la vivisection, Jankélévitch répondit : « Vous avez raison. Celui qui tourmente les animaux sous prétexte de recherche scientifique est parfaitement capable de torturer des hommes. Tourmenter, torturer : cela répond au même instinct sadique. Le célèbre Dr Mengele, l'atroce vampire allemand d'Auschwitz, faisait lui aussi de la "Recherche scientifique". »


Bannière De quoi discutent vos poules ? Peut-être bien de vous.

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Par Sy Montgomery. 

Au printemps, alors que les gens normaux écoutent la radio, des CDs ou de la musique sur leurs smartphones, j’écoute le babyphone.

Nous n’avons pourtant pas de bébé. Je m’en sers pour espionner les conversations de mes poules.

Je l’ai acheté pour entendre les appels au secours. Être une poule dans le New Hampshire rural est une entreprise risquée, à cause des renards, des coyotes, des chiens, des faucons et d’un tas d’autres prédateurs. Nos gallinacés sont au fait de tout cela, et si une poule aperçoit un danger elle s’empresse de prévenir ses semblables. Grâce au babyphone, c’est également le signal qui me permet de leur porter secours.

Elle ne s’exclament pas « prédateur ! », en réalité leurs cris sont plus précis que ça. Les cris d’alarme n’annoncent pas seulement l’espèce du prédateur repéré, mais aussi sa vitesse, sa taille et sa direction.

 

poules perchées

 

À l’université australienne Macquarie, le professeur de psychologie Chris Evans, ainsi que sa collègue et épouse Linda, ont identifié près de trente phrases utilisées par ces oiseaux pour transmettre des informations à leurs congénères. Par exemple, les coqs attirant les poules pour leur indiquer que la nourriture est particulièrement savoureuse. Les Evans ont également montré qu’un coq est plus prompt à prévenir le reste du groupe de la présence de leur nourriture favorite (le maïs) que lorsque qu’il s’agit de signaler la découverte de l’habituelle ration de nourriture.

Mais l’alimentation et les prédateurs ne sont pas les uniques sujets de conversation des poules. Il se pourrait qu’elles parlent également de nous.

En tout cas, c’est ce qu’il se passe dans le poulailler de Melissa Caughey à Osterville, Massachusetts. Elle est l’auteure de « A Kid’s Guide to Keeping Chickens » (« Guide pour l’élevage des poules à destination des enfants », NdT), ouvrage qui s’est récemment vu décerner un prix par l’Association américaine pour l’avancement des sciences. En observant ses dix poules dans leur enclos, Caughey mène de sérieuses études scientifiques et fait d’importantes découvertes. Elle m’a parlé de sa dernière trouvaille quand nous nous sommes rencontrées à Washington au mois de février, et cela m’a coupé le souffle :

Ses poules lui ont inventé un nom. Cela ressemble à ça : « Ba-BA-Ba-BAAAA ! ».

visage de poule

 

« J’étais dehors un matin » explique Caughey, quand elle a remarqué qu’Oyster Cracker, sa poule âgée de six ans et la plus ancienne parmi le poulailler, « s’adressait à moi sur un ton différent, un ton que je n’avais encore jamais entendu ». Oyster Cracker ne scandait pas l’usuelle salutation « Brup ? Brup ? » utilisée par les poules en guise de bonjour. Elle n’était pas non plus en train de déclarer « bwah, bwah, bwah » (ce qui veut dire « je suis sur le point de pondre un œuf », mais dans le cas d’Oyster Cracker c’est impossible : elle est ménopausée depuis bien longtemps). Non, Oyster Cracker disait clairement, insistant sur l’accentuation et le tempo jusqu’à la dernière note mais aussi la plus aigue, tout en fanfare, « Ba-BA-Ba-BAAAA ! » (vous pouvez l’entendre en cliquant ici).

« C’était assez triomphal » raconte Caughey, « presque autant que l’annonce de l’arrivée de la reine ! ». Puis elle a remarqué que les autres poules poussaient le même cri, mais seulement quand elles l’apercevaient pour la première fois. D’où sa conclusion : « quand elles me voient, elle disent mon nom ».

Ce n’est pas la première fois que des spécialistes décrivent des animaux utilisant des sons particuliers pour faire référence à une personne qui s’approche. Le professeur Con Slobodchikoff de la Northern Arizona University a remarqué que les chiens de prairie (rongeurs grégaires ressemblant à nos marmottes européennes, NdT) emploient des sons caractéristiques pour communiquer entre eux lorsqu’un humain est repéré. Ils échangent également à propos du danger que représentent les chats, les blaireaux, les faucons et les furets, et signalent la présence réconfortante des espèces inoffensives telles que les vaches ou les antilopes d’Amérique qui supposent un environnement sûr. Par ailleurs, ces petits mammifères peuvent signifier la couleur d’un tee-shirt porté par un humain, dire si ce dernier est petit ou grand et même indiquer s’il porte une arme !

Doter quelqu’un d’un nom particulier est différent, comme « Sue » ou dans le cas présent « Ba-BA-Ba-BAAAA ! ». On sait cependant que d’autres animaux utilisent des noms individuels. Des chercheurs écossais de l’université de St Andrews ont annoncé en 2000 que les dauphins se distinguaient les uns des autres par des noms, grâce à ce qu’ils appellent des « signatures sifflées ». Des études plus poussées concernant les dauphins sauvages en Afrique du Sud et en Floride, ainsi que des expériences sur des animaux captifs, ont prouvé que les dauphins font plus qu’inventer des noms. En effet, ils appellent le nom de leurs proches quand ils en sont séparés, de la même manière que vous appelez vos enfants ou vos amis lorsque vous êtes à leur recherche.

 

deux poules

 

Les mammifères à gros cerveaux tels que les dauphins ne sont pas les seuls à utiliser des noms. En 2008, le scientifique Karl Berg a découvert que les perroquets sauvages adoptaient le même comportement. Les toui à croupion-vert du Venezuela utilisent des pépiements caractéristiques pour s’identifier entre eux. Ces oiseaux peuvent en effet s’adresser à d’autres perroquets : « Hey Jill, c’est Tom ! Ça te dit d’aller manger quelques fruits ? ». De plus, Berg a démontré que le nom des perroquets leur est assigné par leurs semblables : comme nous, ils sont nommés par leurs parents.

Que les perroquets à l’état sauvage aient des noms ne devrait pas surprendre grand monde. Ils apprennent facilement notre langage, pourquoi ne pourraient-ils pas avoir le leur ? L’intelligence des dauphins n’est plus à démontrer, car tout comme les chiens de prairie ce sont des mammifères comme nous. Mais les poules ? La plupart des gens les excluent d’entrée de jeu en les considérant comme stupides.

C’est pourtant une grossière erreur. Les poules, comme beaucoup d’autres animaux, disposent d’une plus grande intelligence que celle que l’on veut bien leur accorder. Des expériences scientifiques montrent qu’elles sont capables de reconnaître le visage d’au moins cent autres poules. Elles sont également capables de se remémorer le passé, d’anticiper le futur et disposent en outre d’une excellente mémoire spatiale.  

Pour Caughey, il se peut que mes gallinacées m’aient donné un nom à moi aussi, et que toutes nos poules aient un nom pour chacune d’entre elles ainsi que pour les humains évoluant à leurs côtés. On peut s’interroger sur les autres espèces capables d’en faire de même : les éléphants, les loups, les corbeaux ? Et qu’en est-il des poissons ? Dans quelques années semble-t-il, il est fort probable que l’on fasse des découvertes concernant ces animaux là aussi.

« Les animaux transmettront leur sagesse » promet Melissa Caughey. « Encore faut-il tendre l’oreille ».

De mon côté, je reste à l’écoute du babyphone. Je vous ferai part de ce que je découvrirai.

 


Sy Montgomery est l'auteure de 20 livres sur les animaux, pour adultes et enfants.

Source : The Boston Globe

Traduit par Aurélien Lécuyer

 

crédit photos / portrait de poule : L214 ; poules perchées: Uber Prutser - creative commons ; poules en prairie: Katie Brady - creative commons 

 


Bannière Une association demande des photos réalistes sur les barquettes de viande

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Selon un récent sondage* mené par la Commission européenne, 72% des Français souhaiteraient plus d'information sur la façon dont sont traités les animaux élevés pour la consommation.

Une association suisse propose une solution simple : apposer une photo réaliste de leurs conditions de vie sur l’emballage des barquettes de viande. 

barquette de viande réaliste par l'association Tier Im Fokus

L’association Tier Im Fokus dénonce le fossé entre les représentations publicitaires et la réalité, qui s’oppose à des choix de consommation éclairés. Elle propose sur son site plusieurs modèles qui rempliraient les étals de boucherie si les emballages de produits carnés étaient illustrés conformément à la réalité.

Vous pouvez :

► signer la pétition de Tier Im Fokus pour des emballages de viande réalistes sur Tier-Im-Fokus.ch.

► soumettre jusqu'au 30 avril une publicité aux Trophées des Bêtes Noires de la Pub, en sélectionnant une pub pour des produits animaux particulièrement trompeuse. 

► suivre la page facebook Je suis une pub spéciste

► ne plus vous laisser bercer par le marketing de la viande en végétalisant dès aujourd'hui votre assiette.

* Attitude des Européens envers le bien-être animal, Commission européenne, 2016


Bannière Monoprix supprime tous les œufs de poules en cage

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La nouvelle est officielle depuis hier : Monoprix a définititivement supprimé tous les œufs de poules en cages de son rayon “oeufs”.

Monoprix s’était déjà engagé depuis 2013 à ne plus vendre d’œufs de poules en cages sur sa marque propre. Cette avancée, alors unique en France, faisait suite à une campagne de L214 menée pendant un an auprès du siège et de la clientèle des magasins de l'enseigne.

Il restait alors des œufs de poules en cage vendus sous grandes marques nationales, comme Matines, ou en marque “premier prix”.

Désormais, Monoprix va donc plus loin dans son engagement en supprimant tout œuf de code “3” de son rayon œufs frais. Et c’est l’équivalent de 75 000 poules qui ne vivront plus l’enfer des cages.

Si Monoprix est la première des grandes enseignes nationales à se prononcer contre la vente d’œufs de poules en cages, deux autres enseignes présentes en France ont aussi tourné le dos aux œufs de batterie l’an dernier : le groupe Schiever (Atac) et les magasins Colruyt.

Reçue lundi matin au siège de l’enseigne, L214 a pu s’entretenir avec Monoprix et inciter l'enseigne à continuer avec d'autres engagements favorables aux animaux. Dès qu’elle contribue à soulager effectivement une part des souffrances qui leurs sont infligées, chaque mesure tenant davantage compte des animaux est un pas dans la bonne direction.

Vers l'engagement d'autres enseignes ?

Cela ne dépend que de vous ! Signez notre pétition contre la cruauté des œufs de batterie dans les magasins U sur www.cr-U-aute.com


Les poules en cages, en quoi leur vie diffère des poules en plein air ? Quels points communs entre tous les modes d'élevage ? Vous le découvrirez dans ce tableau de synthèse :

tableau codes oeufs mode d'élevage 0 1 2 3

Autre signe des temps qui changent : Monoprix a introduit, depuis ce mois d’avril, une gamme de produits vegan, en alternative à la viande : boulettes, nuggets, émincés, le tout 100% végétal, sous la marque Vegan Deli. Selon nos informations, on les trouve au rayon boucherie.

Se nourrir sans faire souffrir les animaux est de plus en plus facile et accessible. Plus de raison de ne pas se lancer !

gamme Vegan Deli chez Monoprix


Bannière Les animaux d'un refuge courent de joie dans la neige !

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Le Santuario Gaia est un refuge pour animaux rescapés des élevages et des abattoirs. Il se trouve à quelques kilomètres de la frontière française, de l'autre côté des Pyrénées catalanes.

Jeudi matin, tous les pensionnaires ont découvert leurs prairies recouvertes de neige.

Les voir se précipiter tous ensemble, en famille, vers ce merveilleux terrain de jeu va vous réchauffer... le coeur :-)

 

Animales jugando felices en la nieve

Esta mañana cuando nos hemos levantado estaba todo nevado y todos los animales, animales humanos y los no humanos, hemos disfrutado de una mañana blanca preciosa. Ha sido muy emotivo y divertido ver como todos corrían felices y jugaban entre ellos como si fueran niños, hasta las más abuelas del Santuario no han parado de jugar y correr. Maya y Nieves han venido por primera vez a los prados grandes y han disfrutado mucho.¿Nos ayudas a seguir salvando vidas?► Por tan solo 1€ al mes puedes hacerte Teaming: http://bit.ly/teamingSG ► A partir de 6€ al mes puedes hacerte socio: http://bit.ly/SocioGaia ► A partir de 10€ al mes puedes apadrinar a un habitante: http://bit.ly/ApadrinarGaia ► También puedes hacer un donativo: http://bit.ly/DonativoGaia ► Comprando algún artículo en nuestra tienda solidaria: http://bit.ly/TiendaGaia

Posté par Santuario Gaia sur jeudi 17 mars 2016


Bannière « Cerise n’ira pas à l’abattoir. » Mais ses veaux, oui !

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Cerise, la vache « mascotte » du Salon de l’agriculture, ne devrait pas être envoyée à l’abattoir. Mais ses veaux n’y échapperont pas.

Bonne pâte, Cerise s’est laissée approcher et caresser par des milliers de mains inconnues. Ses grands yeux doux ont croisé le regard de centaines d’enfants émerveillés d’approcher une vache si belle. Quantité de photos et de selfies ont à jamais marqué cette rencontre amicale avec cette gentille vache, qui a patiemment enduré tout cela pendant des jours entiers. Cerise a été tellement appréciée que son éleveur, Joël Sillac, affirme aux journalistes : « Elle a été tellement caressée et photographiée, devenue une icône du Salon, que je ne peux pas la laisser finir à l'abattoir ». Cerise serait sauvée, rendant ainsi apparemment caduque la pétition destinée à la sauver de l’abattoir.

Pourtant, la pétition précise que : « Si Cerise ne sera pas envoyée à l'abattoir immédiatement, c'est parce qu'elle est "reproductrice". Cerise est donc utilisée pour être une machine à faire des veaux. Ses petits seront envoyés à l'abattoir ou deviendront des reproducteurs également. » Pour que Cerise échappe à cette exploitation, il est demandé qu’elle soit confiée à un refuge végane.

Affiche du salon de l'agriculture avec une photo de Cerise

Cerise est une vache de race bazadaise, une race rustique, dont les animaux « valorisent très bien les fourrages grossiers », ont de « faibles besoins d’entretien » et s’adaptent facilement à tous types de sol et aux alpages estivaux. En plus, les vaches vêlent facilement et sont fertiles. Bref, les Bazadaises ne coûtent pas bien cher à l’entretien et elles rapportent. Car l’éleveur de Cerise a beau s’en défendre en déclarant : « Je ne peux pas faire de l’argent avec une bête qui m’a tant donné », mais donné quoi ? De l’argent justement, grâce aux six veaux que Cerise a déjà mis au monde, six veaux en huit ans, pourquoi envoyer à l’abattoir une vache si productive, susceptible de produire encore de nombreux petits steaks ? En plus, Cerise a, bien malgré elle, contribué à la promotion de cette viande recherchée.

Ne nous leurrons pas, les Bazadaises ne sont pas élevées pour leur gentillesse ou leurs beaux yeux, mais bien pour leur chair, « persillée si parfumée et qui commence à être recherchée par les consommateurs avertis ». Les vaches Bazadaises sont élevées par « amour » des veaux de boucherie (tués vers 4 mois), des broutards (tués entre 5 et 7 mois), des bœufs (castrés et tués à partir de 36 mois), des taurillons (tués après 7 mois) et des vaches de boucheries (tuées parce que stériles, indésirées ou épuisées après de nombreux vêlages). La viande des veaux de boucherie est d’ailleurs particulièrement recherchée.

Car si vaches, cochons, poules, lapins, moutons viennent au monde par millions, c’est uniquement pour être tués, très jeunes dans l’immense majorité des cas, à quelques semaines ou à quelques mois.

Graphiques représentant l'âge auquel les animaux sont tués pour être mangés

Cerise échappera peut-être à l’abattoir, mais pas ses veaux, et elle continuera à être exploitée, à moins de rejoindre un refuge végane. C’est bien rare qu’une vache soit épargnée ; Joël Sillac se souvient avoir gardé en 1993 – il y a donc 23 ans – une autre vache, Dany, elle aussi rescapée du Salon de l’agriculture. Mais combien de centaines de veaux et de vaches a-t-il, en 23 ans, envoyés à l’abattoir ?

Faire naître uniquement pour tuer a quelque chose de terriblement obscène, et il est plus que temps de repenser notre rapport aux animaux. De les laisser vivre pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils « donnent », c’est-à-dire ce qu’on leur vole – veaux, lait, œufs, viande.

Les refuges nous prouvent qu’une cohabitation pacifique avec les animaux d’élevage est possible, et choisir de ne pas les manger est une façon très efficace de les épargner. Pour Cerise, pour ses petits, n’attendons pas et végétalisons notre alimentation, dès le prochain repas !

 


Bannière Des vaches tuées à bout portant

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Pour les vaches « sauvages », l’actualité est une nouvelle fois sanglante : en février 2016, une vingtaine d’entre elles ont été tuées par des chasseurs.

Régulièrement, des vaches sont en effet tuées à bout portant à la frontière catalane. Leur crime ? Ne pas faire partie d’un élevage mais être « sauvages » ; autrement dit, vivre en étant indépendantes des humains. Abandonnées il y une vingtaine d’années par un éleveur cessant son activité, ces « vaches errantes » ont vu leur nombre augmenter progressivement et il est aujourd’hui estimé entre 300 et 400 animaux.

L’adaptation remarquable dont ces bovins ont su faire preuve n’est en fait pas si étonnante lorsqu’on sait qu’à l’autre bout de la frontière franco-espagnole, du côté basque, quelques 600 vaches de race betizu (prononcer bétissou) vivent de façon quasi ou totalement sauvage, essentiellement dans les Pyrénées espagnoles, une petite centaine du côté français. Certains estiment qu’elles sont les plus proches parentes des aurochs du néolithique, d’autres qu’elles seraient issues de vaches domestiques retournées il y a bien longtemps à l’état sauvage, mais cette incertitude quant à leur origine n’enlève rien à leur particularité d’être des vaches autonomes. Petites, légères et agiles, les belles Betizus sont parfaitement adaptées à leur environnement montagnard escarpé, couvert de bois et de landes. Et, elles aussi, sont « régulées » au fusil.

Vaches betizus dans une prairie

Du côté des Landes, une soixantaine de vaches de race marine connaît une semi-liberté : ce sont les rescapées de ces petites vaches alertes qui peuplaient jadis les marais, les forêts et les dunes de la région, avant d’être pour ainsi dire exterminées entre 1940 et 1950. Leur présence, attestée depuis au moins le XVIIIe siècle, serait liée à une forme d’élevage très extensif. Ces animaux sont aujourd’hui acceptés parce qu’ils vivent dans des endroits semi-marécageux où les humains vont rarement, et allaient autrefois surtout pour les tuer lorsque l’envie leur venait de les manger, ou de les capturer pour s’amuser à leurs dépens lors de courses. Aujourd’hui, soigneusement contrôlées, elles sont protégées au titre de la biodiversité et parce qu’elles participent à « la gestion des milieux humides ». De leur côté, en broutant, les vaches catalanes maintiennent les espaces ouverts, ce qui lutte contre les incendies.

Mais Betizus et vaches catalanes dérangent, leurs déplacements sont perçus par beaucoup comme des « divagations » et leur liberté semble intolérable. Lors de l’été caniculaire de 2015, des vaches catalanes se sont approchées de jardins où, à la recherche d’eau et de nourriture, elles ont brouté des fleurs et se sont aventurées dans des potagers, escaladant murets et clôtures, traversant routes et autoroutes. Elles l’ont payé de leur vie, vingt-cinq vaches, veaux et taureaux ont été tués par des chasseurs à la demande des autorités, pressées de satisfaire une population « excédée » par leurs dégradations. En février 2016, nouvelle tuerie avec vingt animaux abattus.

Vaches betizus dans un pré

Bien sûr, des vaches traversant une route ou une autoroute présentent un réel danger - pour les automobilistes et pour elles-mêmes – et il ne doit pas être bien rassurant de se trouver face à une vache sauvage dans son jardin. En octobre 2015, une vache a d’ailleurs encorné une touriste, incident finalement sans gravité et dont les détails ne sont pas donnés par les journalistes, mais qui a contribué au déclenchement du massacre.

Pour les autorités, la solution semble être au bout du fusil, pourtant elles reconnaissent être « dans le symbole, si on en abat une vingtaine sur les 300, ce n'est même pas un dixième, mais on montre aux gens qu'on tient compte de leurs remarques » : autrement dit, ces animaux ont été tués uniquement pour satisfaire rapidement un électorat mécontent.

Peut-être que, pour résoudre ce conflit d’intérêts, il n’y aurait pas une mais des solutions. Ainsi, lors de la sécheresse, abreuver et nourrir les vaches loin des habitations pourrait éviter qu’elles s’en approchent, ce qui serait d’autant plus facile qu’elles ont peur des humains – les chasseurs nourrissent d’ailleurs déjà largement le « gibier ». Un système de clôture électrifié protègerait efficacement les jardins de l’intrusion des animaux. À long terme, la stérilisation des animaux serait probablement un moyen efficace d’éviter l’accroissement indésirable des troupeaux.

Vache betizu portrait

Mais, à terme, les autorités visent plutôt leur domestication et leur réintégration dans l’élevage, autrement dit, dans le circuit de la viande. Les vaches catalanes finiraient donc leur vie dans un abattoir, comme les cinq millions de bovins tués chaque année en France.

Il semblerait ainsi que les animaux ne puissent désormais exister en France que s’ils entrent dans des catégories bien définies. Les bovins doivent être domestiqués et sous le joug humain. Les animaux dits « sauvages » sont de leur côté tolérés s’ils ne présentent aucun désagrément pour les humains (ainsi les loups sont-ils activement combattus parce qu’ils s’intéressent aux moutons, propriétés humaines destinées à l’abattoir) et parce qu’ils sont source de distraction pour les chasseurs. Quant aux espèces protégées, elles sont acceptées puisque perçues comme bénéfiques à la biodiversité, à l’environnement et souvent aussi au tourisme, mais les individus ne comptent pas et leurs populations peuvent être « régulées ». Les bouquetins du Bargy, théoriquement protégés sur tout le territoire national depuis 1981, sont par exemple actuellement massacrés par centaines sous le prétexte, très controversé, qu’ils seraient porteurs de la brucellose, maladie qui serait transmissible aux animaux d’élevage et qu’ils auraient eux-mêmes attrapés par des bovins…

Les vaches sont des animaux intelligents et sensibles, elles ressentent des émotions telles que l’affection, la rancune ou la tristesse, elles sont capables de s’organiser en troupeaux autonomes, mais cela ne les sauvera pas. Ces vaches affranchies de l’asservissement humain sont en sursis ou condamnées, à moins peut-être d’intégrer la catégorie « biodiversité » ou tout autre statut les protégeant plus ou moins efficacement des balles ou du couteau du boucher, et ce tant qu’on y trouvera un intérêt.

Vache à l'abattoir

Sources

Bernez-Vignolle Mirentxu, Le Betizu, une population bovine des montagnes basques : statut juridique et modalités de gestion, thèse, 2010.

Dadinier Élisabeth, « Encore une vingtaine de vaches abattues dans les Albères », France bleu, 16/02/2016.

Dejeans Arnaud, « Les vaches sauvages du Pays basque sont en danger », Sud Ouest, 24/10/2015.

Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature (FRAPNA)

Le Puill Gérard, « La Marine des Landes sauvée in extremis… par des chasseurs », Humanité Dimanche, 25 au 31/10/2013.

Association Iparraldeko Betizuak

Moysset Laure, « Vaches errantes dans les Albères : l'État prend le taureau par les cornes », L’Indépendant, 01/10/2015.

Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, « L’agrainage et les sanctions au non-respect du schéma départemental de gestion cynégétique [SDGC] », 12/04/2011.


Bannière 7  alternatives vegan hyper pratiques vendues en supermarchés

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Lorsqu’on décide de remplacer la viande ou d’autres produits animaux, on commence parfois par se sentir perdu : "et maintenant, j’achète quoi ?”

Pas de raison de paniquer :-) Les alternatives vegan sont en plein boom et il est désormais très simple d’en acheter en supermarchés et grandes surfaces ! Leur avantage ? Pas besoin de révolutionner vos habitudes alimentaires : il suffit de les substituer à la viande et aux produits laitiers dans votre assiette !

La liste est longue, mais en voici une sélection :

 

1- Carrefour Veggie : un large choix

gamme Carrefour Veggie

Carrefour a lancé sa gamme Carrefour Veggie fin 2015, et propose pas moins de 16 produits végétariens dont 11 sont entièrement vegan (sans œufs ni produits laitiers). Boulettes, nuggets, galettes, falafels… Le choix est large, les produits sont pratiques : quelques minutes à la poële et le tour est joué !

Tomate-basilic, à l’indienne, aux oignons, aux petits légumes, aux fines herbes : voici quelques unes de saveurs proposées dans cette gamme qui ne cherche pas nécessairement à imiter la viande mais plutôt à offrir des produits goûteux et riches en protéines. Au rayon frais et surgelés.

Autre bonne nouvelle : Carrefour propose au rayon surgelés la marque végétarienne Amy's Kitchen dont plusieurs préparations sont vegan (steak et lasagnes).

 

2- Grill Végétal, de Céréal : la plus bluffante

gamme vegan Cereal Grill végétal

Coup de cœur pour cette nouvelle gamme de la marque Céréal qui se renouvelle, et on peut dire que c’est réussi !  La gamme Grill Végétal, distribuée en grandes surfaces, est entièrement vegan et réalise la prouesse d’imiter à la perfection les produits carnés.

Donc vivent les nuggets, les steaks à burgers, les émincés type “poulet” et les escalopes végétales ! Vous n’en reviendrez pas. Au rayon frais.

 

3- Sojasun, un grand classique

gamme sojasun vegan

Précurseur des produits végé au rayon frais, Sojasun propose des steaks de soja aux goûts variés (petits légumes, fines herbes, tomate basilic, indienne), mais aussi un haché végétal surprenant et très pratique pour réaliser des farces et des sauces bolognaises. Au rayon crèmerie, Sojasun est aussi présent avec des crèmes desserts (chocolat, caramel, vanille, amande…) et des yaourts nature ou au fruits, qui n’ont rien à envier aux produits laitiers. Au rayon frais.

4- Vegan Deli, signé Monoprix

Vegan Deli chez Monoprix

Cette gamme est arrivée en supermarchés en avril 2016, Monoprix propose quatre alternatives à la viande simplissimes à cuisiner : nuggets, burgers de légumes, aiguillettes roties et boulettes. Encore une bonne raison de contribuer à changer le monde sans changer ses habitudes :-) Au rayon frais.

5- Ça bouge côté fromages et glaces !

 

Fromages et glaces vegan

Même si elles restent encore timides, les alternatives au fromage se multiplient doucement. Différentes textures et saveurs sont ainsi à goûter à travers les marques Very Veg !, Nature & Moi ou Vegan Deli. Et puis, il y a aussi tout simplement la levure de bière maltée : saupoudrée sur les pâtes, les salades et les gratins, c'est un petit régal qui relève les saveurs et remplace par exemple le parmesan. Et puisqu'on est dans les pâtes, ne ratez pas le Barilla pesto vegan !

Et pour fondre de plaisir, les options ne manquent pas : les glaces Ben & Jerry's, Mes petites Folies, Morane ou Alpro, pour n'en citer que quelques-unes, se déclinent en multiples parfums dans vos supermarchés !

6- Le boom des laits végétaux

gamme de laits végétaux

Désormais tous les hypers offrent un choix satisfaisant de boissons végétales pour remplacer le lait. Non seulement on y trouve des marques nationales (avec par exemple Alpro, dernier arrivé en grandes surfaces), mais les marques de distributeur ont désormais toutes “leur” lait de soja. Mieux encore, la gamme s’est tellement diversifiée ces dernières années, que vous trouverez aussi des laits de riz, d’avoine, d’amande, de noisette… nature ou parfumés au chocolat ou à la vanille, et même souvent enrichis en calcium.

À noter que de nombreuses marques de distributeurs ont aussi lancé leurs yaourts au soja ou crèmes desserts, ainsi que de la crème liquide 'soja' à cuisiner.

Au rayon lait, bio ou diététique ou rayon frais-crèmerie (yaourts).

7- Les magasins bio : produits vegan à la pelle !

produits vegan en magasin bio

Se rendre dans un supermarché bio est vraiment utile lorsqu’on cherche à éliminer la viande sans effort. De nombreuses marques offrent un large choix d’alternatives à la viande (steaks et galettes mais aussi seitan - un incontournable à base de protéines de blé -, ou encore saucisses fumées), ainsi que des fromages végétaux et des crèmes à tartiner, des préparations toutes prêtes type “raviolis”, et des laits végétaux en tout genre.

On y trouve aussi les indispensables “protéines de soja texturées”, sous forme de médaillons ou de brisures : à ré-hydrater dans de l’eau quelques minutes, puis à frire et assaisonner pour une saveur et une texture incroyablement proche de la viande.

Par ailleurs, plusieurs magasins en ligne et certaines boutiques dans plusieurs villes sont entièrement vegan, et vous permettent de faire vos provisions les yeux fermés !

De plus, le site Vegan Pratique et le Veggie Challenge sont à votre disposition pour en savoir plus sur l'alimentation vegan et bien débuter :-)

Ne reste plus qu’à vous souhaiter bon appétit ! Et vous verrez : on pense souvent que manger vegan est une chose difficile qui demande beaucoup d'efforts... Jusqu'à réaliser que c'est aussi simple que cela :

gif animé


 

illustrations : freepik


Bannière L214, je vous en veux.

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Cette lettre nous est parvenue deux jours après que nous ayons publié les images de l'abattoir du Vigan. Émus par ces mots, nous remercions Delphine de nous permettre de les reproduire.


24 février 2016

Bonjour L214,

Si vous saviez comme je vous en veux. Parfois, la nuit je me réveille en larmes parce que je vois des petits veaux, rentrer dans un couloir tout sombre et froid. Je prends une crise de panique, je me mets à hurler, je me réveille et je pleure à leur place. Si vous saviez comme je vous en veux, parce que j'avais déjà une opinion terrible de l'humain et de sa cruauté, mais à cause de vous, j'en viens à détester tous les omnivores et prendre des crises de solitude.

Si vous saviez comme je vous en veux, parce que je suis curieuse et que je regarde des millions d'émissions diverses et variées sur la Terre, la Découverte, les Animaux et que lorsque je vois un agneau sautiller dans un pré, tout heureux et tranquille, je ne peux plus m'empêcher de penser que, peut-être, le lendemain, on va l'attraper lâchement pour le découper en carré de cuir.

Si vous saviez ce que je vous en veux d'avoir jeté autour de moi de l'isolement, parce que j'ai toujours été différente, et que le végétalisme ne m'aide pas à m'intégrer dans ce monde d'obtus. Je suis encore la fille bizarre, l'emmerdeuse, l'illuminée, la dingue. Si vous saviez comme je vous en veux, parce que parfois, je n'arrive pas à convaincre les gens qu'il faut faire attention à ce que l'on mange, à la manière dont on consomme, parce que je me mets en colère et que j'ai du mal à expliquer mes choix. Je n'ai pas encore réussi à gérer mes accès de colère.

Et finalement, si vous saviez comme je vous remercie, chaque fois que vous dénoncez. Si vous saviez ce que je vous remercie d'avoir la force que les autres n’ont pas, d'aller voir, et de constater.

Si vous saviez ce que je vous remercie d'avoir libéré mes épaules et ma vie, de m'avoir rendue légère. Si vous saviez comme je vous remercie de tenter d’œuvrer pour un monde meilleur. Si vous saviez comme je suis fière de tenter de ne plus avoir de sang sur les mains, même si je pense encore faire des erreurs. Si vous saviez comme je vous suis reconnaissante de m'avoir fait naître une seconde fois.

Si vous saviez comme je suis heureuse de pouvoir caresser des animaux et de leur murmurer : tu n'as plus à rien à craindre de moi. Si vous saviez ce que mon alimentation est devenue riche, variée, bonne, et positive. Si vous saviez à quel point, il fallait des personnes comme vous.

 

Delphine de "la campagne a nini"


Bannière Ex-inspecteur vétérinaire en abattoir : un témoignage accablant

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Martial Albar, ex-inspecteur assermenté des Services Vétérinaires et consultant en sécurité alimentaire, nous livre son expérience en tant que professionnel dans plusieurs abattoirs de France. Il décrit une situation qui l'a poussé à démissionner après 15 ans de service. Nous le remercions vivement d'avoir accepté de témoigner.

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Durant toute notre formation en inspection vétérinaire à Lyon Corbas en 1996 et 1997, nous allions nous former à l'abattoir Cibevial.

Nous y avons vu toutes les horreurs pratiquées par les négociants concurrents dans les écuries de l'abattoir (sabotage d'animaux vivants pour déprécier leur valeur marchande lors de l'inspection sur la chaîne) comme perforer les reins par des aiguilles à tricoter, introduire des bâtons avec des piquants au bout dans le vagin des vaches.

Sur la chaîne, nous avons vu toutes les maltraitances pour faire avancer les animaux jusqu'au piège à coup d'aiguillons électriques ou de barres de fer, tous les défauts d'étourdissement et les égorgements conscients, avec le retrait du masque et la section des antérieurs alors même que la vache avait perdu à peine 5 litres de sang.

Je ne parle pas des abattages rituels pratiqués avec des cadences élevées, des jets de sang de plus de 3 mètres lors de l'égorgement de bovins de 800 kgs.

une vache et son veau à l'abattoir d'Alès

une vache et son veau à l'abattoir d'Alès (Gard)

J'ai réalisé 2 mois de stage à l'abattoir de Chaumont (Haute-Marne) où les conditions étaient déplorables, simplement atténuées par des cadences moins importantes. J'ai ensuite travaillé pendant plus de 3 ans (de 1998 à 2001) à l'abattoir de Pont Sainte-Marie (Aube), petit abattoir avec une équipe de 11 opérateurs.

J'y ai retrouvé les mêmes maltraitances sur la chaîne avec des étourdissements ratés, incomplets. Le sous-effectif du personnel, la cadence à tenir forçaient le personnel à ne pas se préoccuper de la condition animale.

Mais, en instaurant de bonnes relations avec l'équipe, j'ai pu leur demander d'améliorer considérablement la situation, notamment en éliminant les aiguillons et en attendant la saignée complète et donc la mort clinique avant de commencer à « travailler » la dépouille.

J'ai par la suite, de 2002 à 2010, effectué de nombreux remplacements à l'abattoir de Bonneville (Haute-Savoie) et réalisé l'inspection durant les fêtes de l'Aïd-el-Kebir à l'abattoir de Megève (Haute-Savoie).

Malgré les années qui passaient, l'évolution et les améliorations qui auraient dû être perceptibles, la situation avait en fait peu changé. L'abattoir de Megève (aujourd'hui rénové depuis 2012) était une catastrophe sanitaire et écologique, une tuerie digne du Moyen Âge au milieu du luxe extrême de Megève. 

Ce que j'ai pu voir, subir, vérifier et confirmer en plus de 15 ans, c'est que les méthodes d' « étourdissement » ne sont absolument pas conçues pour « anesthésier » les animaux mais bien pour permettre d'assurer des cadences toujours plus élevées et sécuriser les opérateurs.

porcelet à l'abattoir du Vigan

un porcelet à l'abattoir du Vigan (Gard)

Les services vétérinaires exercent relativement correctement leurs missions en matière d'hygiène dans les abattoirs, en revanche très peu ou pas du tout en matière de protection animale. Mes ex-collègues et ma hiérarchie ont souvent été prudents ou réfractaires à faire appliquer les règles de protection animale, plus réfractaires encore à sanctionner les maltraitances et les infractions.

La première raison est de ne pas entraver commercialement le fonctionnement de l'abattoir et la seconde, surtout chez les inspecteurs masculins, de ne pas être taxés de « sensiblerie » à l'égard des animaux.

Les rares notes internes ou de service relatives à la protection animale ont été peu appliquées et proviennent de bureaucrates du Ministère qui n'ont soit jamais mis les pieds dans un abattoir, soit en situation de visite bien organisée, dans des conditions édulcorées.

- février 2016.

 

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Vous pouvez signer pour demander une commission d'enquête sur les abattoirs en France sur vigan.abattoir-made-in-france.com

 

 


Bannière Comment une vidéo peut changer la vie

Comment une vidéo peut changer la vie

  • Article du Jeudi 25 février 2016

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Rien ne semblait prédestiner Brian à consacrer son énergie aux animaux, mais tout a changé suite à une vidéo de la campagne "Stop Gavage". Zoom sur un parcours inédit et bien inspirant !

 

Brian, jusqu’à il y a quelques années, tu ne t’es jamais vraiment intéressé aux animaux et tu adorais la viande, comment es-tu devenu vegan et a intégré l’équipe de L214 ?

 

En effet ! Mais tout a changé en décembre 2006, quand je suis tombé sur une vidéo de Stop Gavage* sur Internet. C’était une vidéo sur le gavage des canards. J’ai vraiment été choqué. J’ai tout de suite signé la pétition et arrêté le foie gras.

Environ trois mois plus tard, j'avais pas mal cogité. J’ai fini par me dire que pour la viande c’était pareil, et j’ai donc décidé d’arrêter aussi la viande. J’ai mangé encore du poisson pendant un mois en essayant de me persuader qu’il n’y avait pas de problème pour les poissons, puis je me suis renseigné et, évidemment, c’était horrible. Par contre, consommer des produits laitiers et des œufs ne me questionnait pas, d’autant plus que je les consommais bio. Comme pour beaucoup, j’avais une image bucolique du bio, des images de prairies dans la tête, et pour moi à l’époque, le problème c’était l’élevage, je ne pensais pas à l’abattage.

« Quand j’ai compris qu’on pouvait vivre sans manger les animaux,
j’ai enfin pu percevoir l’animal comme une autre personne
qu’il est injustifiable de tuer. »

Ça ne me choquait pas qu’on doive tuer pour ce que je croyais être une nécessité (manger de la viande). Mais quand j’ai remis en cause le naturalisme et que j’ai compris qu’on pouvait vivre sans manger les animaux, j’ai enfin pu percevoir l’animal comme une autre personne qu’il est injustifiable de tuer. Puis, en discutant sur des forums végétariens, j’ai vite compris que le lait et les œufs c’était pas top non plus pour les animaux… L’été 2007, je suis devenu vegan.

 

Brian sur une action contre les oeufs de batterie en supermarchés

 
Comment a réagi ton entourage ?

 

Je n’ai pas eu de pression de la part de ma famille, mais je sentais bien que ce n’était pas accepté. J’ai découvert tout ça en même temps que ma compagne de l’époque, nous étions en train de nous installer ensemble et on est devenus végétariens tous les deux. Avec le temps, ma famille a fini par beaucoup mieux accepter mon choix.

 

Quand as-tu commencé à militer ?

 

J’avais déjà une sensibilité écolo.
Actuellement, je m’intéresse toujours à l’environnement ainsi qu’à la faim et à la misère dans le monde. Même si je ne milite pas directement pour ces causes, j’agis indirectement puisque je travaille à la promotion du véganisme. Que le véganisme soit positif pour d’autres humains ou pour l’environnement, c’est une vraie valeur ajoutée ! Si on utilisait les céréales et les légumineuses destinées aux animaux d’élevage pour nourrir directement des humains, on pourrait vraiment faire baisser la faim dans le monde. En avoir conscience permet de se recentrer sur les vrais sujets : arrêter ou diminuer sa conso de viande, c’est beaucoup plus efficace que de prendre une douche au lieu d’un bain.

La question de l’enfermement dans les prisons m’a aussi toujours beaucoup touché. En lisant Pourquoi faudrait-il punir ? de Catherine Baker, je me suis rendu compte que les prisons, même dans les pays démocratiques, sont comme des zones de non droit pour les détenus.

La question de la Corée du Nord m’interpelle aussi beaucoup. Comme, à part Amnesty International, il n’y a que très peu d’asso en France qui traitent du sujet, j’avais pensé à créer une association et j’ai pris contact début 2014 avec Liberty In North Corea (LINK), une structure nord-américaine. Je voulais essayer de relayer leurs actions en France. LINK a pour objectif de lever des fonds pour aider les Nord-Coréens à fuir la dictature en franchissant la frontière chinoise, puis à faire en sorte qu’ils soient protégés jusqu’à ce qu’ils atteignent la Corée du Sud ou les USA. Avec une autre personne motivée, on a projeté d’organiser des conférences et des projections pour lever des fonds, mais c’était compliqué et ça n’a jamais abouti : LINK étant une structure américaine, et la Corée du Nord étant très éloignée de notre quotidien en France, c’était vraiment difficile de toucher les gens. J’ai aussi l’impression qu’aux États-Unis les gens donnent beaucoup plus facilement aux associations qu’en France, où l’argent est très tabou. Par exemple pour les legs, aux États-Unis, la plupart des gens rédigent leur testament quand ils se marient. Ici, on a l’impression que si on rédige son testament, on va mourir !

 

Et par rapport aux animaux ?

 

Les images sur la souffrance des animaux d’élevage m’ont vraiment choqué, voir un être souffrir ce n’est pas rien. J’étais devenu vegan, mais je voulais faire plus, je voulais que les choses changent.

J’ai rencontré des personnes motivées dans ma ville, Lyon, et on a décidé de créer l’association Dignité Animale. On traitait un peu tous les thèmes liés à l’exploitation animale, mais Dignité Animale était surtout axée sur les cirques avec des animaux et la fourrure. On ne s’occupait pas de l’expérimentation animale car il y avait déjà une autre association locale, le Glaive, qui était active sur ce sujet.

« Les images sur la souffrance des animaux d’élevage
m’ont vraiment touché,
voir un être souffrir ce n’est pas rien. »

Par rapport aux cirques, comme des municipalités avaient signé des arrêtés municipaux pour interdire les cirques avec animaux, on s’est dit qu’on pouvait sans doute faire bouger les choses de ce côté-là. Sur une cinquantaine de communes du Grand Lyon contactées, cinq ont signé un arrêté interdisant les cirques avec animaux. Certaines n’étaient pas du tout intéressées, d’autres vaguement mais ça n’aboutissait pas. L’une d’elle a signé tout de suite, car elle avait eu un incident avec un animal détenu par un cirque.

                          Brian en action à Lyon

 

On faisait aussi des rassemblements devant les cirques, ce qui est loin d’être facile. En 2010, sous le prétexte officiel que les gens du cirque allaient organiser une contre manifestation, les CRS nous ont obligés à aller dans une rue éloignée et vide. On a porté plainte contre l’État, trois ans après le jugement a été rendu en notre défaveur…

On organisait aussi une marche annuelle contre la fourrure à Lyon, on était une cinquantaine - c’est dur de mobiliser les gens ! Bien sûr, on faisait aussi des stands d’info. Au début, on distribuait des tracts qu’on avait gratuitement par L214 et One Voice, puis on a imprimé nos propres tracts avec les fonds qu’on récupérait sur les stands et par les adhésions.

En 2013, il y a l’action en faveur de Baby et Népal, deux éléphantes ayant autrefois appartenu au cirque Pinder et exhibées depuis des années au zoo du Parc de la Tête d’Or, à Lyon : suspectées d’être porteuses de la tuberculose, un arrêté préfectoral avait été pris le 11 décembre 2012 pour qu’elles soient euthanasiées au titre du principe de précaution. L’affaire a rapidement pris une tournure nationale, notamment quand Brigitte Bardot a menacé de s’expatrier en Russie si elles étaient tuées. Dignité Animale  a organisé en janvier 2013 une marche au parc de la Tête d’Or qui a rassemblé environ 200 personnes et divers médias nationaux. Après bien des rebondissements, les éléphantes ont fini par être sauvées. Elles connaissent enfin des jours heureux dans un refuge à Monaco, et il s’est finalement avéré qu’elles n’étaient pas porteuses de la tuberculose.

 

Comment en es-tu venu à t’investir à L214 ?

 

Quand j’étais à Dignité Animale, je voulais militer de manière sectorielle en agissant pour abolir ce qui semblait le plus facile, comme le cirque ou la corrida. Puis, j’ai décidé de consacrer mon temps pour militer en faveur des animaux d’élevage, où le nombre de victimes est astronomique. J’ai compris qu’il suffit qu’une cantine propose des menus végés ou même qu’une personne arrête ou réduise sa consommation de viande pour que ça ait déjà un impact sur le nombre d’animaux épargnés. Pour moi, sauver le plus d’animaux possible était devenu une priorité : c’est pour ça que je me suis tourné vers L214.

J’ai commencé par faire beaucoup de tractages Monoprix et je participais bien sûr aux actions en général, par exemple à des actions compteur. J’essayais aussi de mobiliser d’autres personnes.

« Sauver le plus d’animaux possibles était devenu ma priorité :
c’est pour ça que je me suis tourné vers L214. »

Professionnellement, j’avais travaillé un temps dans les fruits et légumes, puis dans de l’administratif, mais depuis 2012, j’attendais d’être engagé au magasin Un Monde Vegan (UMV) qui devait ouvrir à Lyon. Pour moi, c’était un moyen d’allier ma vie professionnelle à une forme de militantisme, même si c’est un commerce, UMV œuvre en effet à la diffusion du véganisme. Vu que j’étais à ce moment-là sans emploi et comme ce projet prenait beaucoup de retard (la boutique UMV a finalement ouvert à Lyon en novembre 2015), je me suis de plus en plus investi à L214, et j’ai commencé à y travailler en tant que salarié en novembre 2014. Comme toutes les personnes de l’équipe, je suis assez polyvalent. Actuellement, je travaille sur la campagne en faveur des poules pondeuses, je suis également un des coordinateurs du réseau national, je m’occupe aussi entre autres de l’agenda animaliste, de certaines lettres d’infos et je suis la personne référente des actions sur Lyon, et j’occupe encore plein d’autres fonctions : il y a tant à faire pour les animaux !

 

Finalement on peut dire qu’une vidéo a complètement changé ta vie !

 

Oui, ce sont vraiment ces images de gavage qui ont été le déclic.

Avant la vidéo sur le foie gras, j’avais vu des vidéos trash sur la fourrure mais ça ne me concernait pas directement. Ok, j’avais signé la pétition, mais comme je ne portais jamais de fourrure, ça ne remettait pas du tout en question mon quotidien. Par contre, pour le foie gras, les images m’avaient vraiment interpellé, elles ne me quittaient pas. 

                                    Brian sur une action contre le foie gras
 

J’adorais la viande, j’en mangeais à tous les repas, j’y ai pourtant renoncé vraiment facilement quand j’ai réalisé ce que les animaux enduraient. Tout au début de mon véganisme, je ne savais même pas que les laits végétaux existaient : j’ai donc remplacé mon bol de lait/corn-flakes du matin par de la compote et des fruits. Je m’étais seulement renseigné sur l’apport protéique, et je me suis mis à manger des lentilles en conserve. J’ai progressivement appris à cuisiner avec ma compagne actuelle (qui était végétarienne bien avant qu’on se rencontre, et qui est ensuite devenue vegan), et aujourd’hui j’aime bien cuisiner, même si je me limite aux préparations simples. Je suis vraiment parti de zéro : au début, je mangeais des lentilles en boîte, des pâtes, du riz et du tofu sans assaisonnement !

« J’adorais la viande, j’en mangeais à tous les repas,
mais j’y ai renoncé vraiment facilement
quand j’ai réalisé ce que les animaux enduraient. »

Je suis plutôt optimiste pour l’évolution de la question animale. Depuis que je milite pour les animaux, j’ai vraiment noté une différence, j’ai l’impression que ça commence à devenir une vraie question de société. Il y a une dizaine d’années, si la question animale était abordée par les journalistes, c’était sur le ton de la moquerie ou du mépris. Maintenant, il y a au moins le respect de débattre de cette question. Les gens ne sont pas insensibles, c’est juste qu’ils ne sont pas informés, comme cela a été aussi mon cas. Quand ils découvrent ce qui se passe dans les élevages, par exemple le broyage des poussins, ils sont offusqués : faire passer l’information, montrer des vidéos, c’est vraiment super important, c’est ça qui fait bouger les choses.


* Stop Gavage est le nom du collectif créé en 2003 contre le gavage des canards et des oies, par les militants qui créeront par la suite L214, en 2008.


Bannière Antibiorésistance: 25 000 décès/an en Europe, la viande mise en cause par les autorités sanitaires

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Les 10 et 11 février 2016, deux autorités internationales ont jeté un nouveau pavé dans la mare des productions animales, révélant “une menace émergente pour la santé publique”.

L’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Agence européenne de sécurité sanitaire des aliments (EFSA) ont tous deux réaffirmé le danger du développement de la résistance des bactéries aux antibiotiques, et la part de responsabilité considérable de l’élevage d’animaux pour la consommation alimentaire.

 

 

Face aux ministres européens de la santé et de l’agriculture, la Directrice générale adjointe de la FAO a rappelé que 7 maladies humaines sur dix nouvellement découvertes sont d’origine animale. En 2015, la FAO avait appelé à une action urgente pour répondre à la menace croissante des pathogènes qui résistent aux médicaments dans les filières de production alimentaire terrestres et aquatiques.

De son côté, l’EFSA a publié le 11 février un rapport sur la résistance bactérienne en Europe chez les humains, les animaux et dans les aliments. L’Agence alerte entre autres sur les risques liés à la bactérie Campylobacter, la maladie bactérienne alimentaire touchant le plus fréquemment les Européens. Cette bactérie est très présente chez les poulets : 76% des carcasses de poulets en sont contaminés, selon l’EFSA. Chez 69,8% des poulets, cette bactérie est désormais résistante à un antibiotique extrêmement important en médecine humaine, la ciprofloxacine. Par ailleurs, l'EFSA avait déjà averti en 2010 que la viande de volaille s’avère être une source majeure, si ce n’est la plus importante, d’infection par Campylobacter chez l’homme.

De même, une part importante des bactéries salmonelles (provoquant la 2nde maladie alimentaire la plus fréquente chez les Européens) est devenue résistante à plusieurs médicaments. Cette résistance s’est retrouvée chez les humains (26% des bactéries) mais aussi dans la viande de poulet (24,8%) et de dinde (30,5%).

Les conséquences de cette antibiorésistance sont, sans aucun doute, une océan inquantifiable de souffrance pour les millions d’animaux touchés, que les médicaments ne soignent plus. Il est utile de rappeler que la production toujours plus intensive, dans des conditions de promiscuité toujours plus propices à la prolifération bactérienne, a largement contribué à cette spirale infernale (plus d’antibio, plus de résistance, plus de victimes) qui aujourd’hui s’abat sur les humains comme sur les animaux non-humains.

Concernant les humains, les ravages de l’antibiorésistance sont connus : le commissaire européen à la santé, Vytenis Andriukaitis, a déclaré : « Chaque année, dans l'UE, les infections causées par des bactéries résistantes aux antimicrobiens provoquent environ 25.000 décès. »

La résolution de ce problème majeur ne se fera pas sans un changement en profondeur des pratiques agricoles et des habitudes alimentaires. Les productions animales ont prouvé qu’elles ne rendent service ni à la santé humaine, ni aux animaux, ni à l’environnement. Si elles profitent à une minorité, elles ont un coût majeur pour la société dans sa globalité.

Nous avons tous une responsabilité et la possibilité de choisir. Tournons-nous vers une autre agriculture, consommons de façon éthique et consciente : www.vegan-pratique.fr

 

Qu'est-ce que l’antibiorésistance ?

L’antibiorésistance apparait lorsque des bactéries ne sont plus tuées par les antibiotiques qui sont censés les combattre : elles deviennent résistantes, et il devient difficile de soigner les affections qu’elles provoquent.

Les bactéries qui affectent les animaux en élevage peuvent être les mêmes que celles qui affectent les humains. Des bactéries issues des élevages peuvent se transmettre aux humains, via le contact direct des animaux, mais aussi via la viande contaminée.

L’utilisation massive d’antibiotiques en élevage contribue à l’apparition des résistances bactériennes. Les mêmes antibiotiques sont utilisés en médecine humaine et dans les élevages ; la menace concerne donc autant la santé des humains que des non-humains.

 

sources :

FAO, La FAO appelle à une action internationale face à la résistance aux antimicrobiens, 10 février 2016

EFSA, La résistance aux antimicrobiens augmente dans l'Union européenne, avertissent l'EFSA et l'ECDC, 11 février 2016

EFSA, L’EFSA publie une étude sur la présence de Campylobacter et de Salmonella dans les poulets au sein de l’UE, 17 mars 2010

 


Bannière M'TOTO

M'TOTO

  • Article du Mercredi 17 février 2016

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Vous cherchiez un livre pour parler du végétarisme aux plus jeunes ? Cette belle histoire d'amitié entre une petite fille et un crocodile tombe à pic !

Quand M'Toto va à la rivière, de grands dangers la guettent : la noyade, puis un crocodile qui la sort de l'eau… pour la sauver. Heureusement, Kroko est un crocodile végétarien ! Elle va découvrir son histoire et le présenter à ses parents au village. Finiront-ils par comprendre qu'ils n'ont rien à craindre de ce crocodile inoffensif, qui ne mange « que de l'herbe et des fleurs » ?

couverture du livre M'Toto  Illustration du livre M'toto 
M'Toto est un livre plein de rires et haut en couleurs
qui plaira aux petits et aux grands !

dessins du crocodile et de M'toto ensemble
 

Anne Wilsdorf, M'Toto, l'École des loisirs, 1996.

 


Bannière L'Éthique à table, un livre de Peter Singer et Jim Mason

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L’Éthique à table est un livre qui combine un formidable travail d’enquête à une réflexion éthique, avec pour objectif de permettre à chacun de faire de meilleurs choix alimentaires.

Peter Singer et Jim Mason partent de la face visible de l’alimentation, nos achats au supermarché, en allant à la rencontre de trois familles : une famille qui a le mode de consommation standard, une famille « d’omnivores consciencieux » (attentifs aux conditions de production de ce qu’ils achètent) et une famille végane. Partant de la liste de courses de chacune, ils remontent vers la face cachée : la chaîne de production et de distribution. Ce périple les conduit à rencontrer une foule de gens qui sont autant de voix ou de regards sur ce qui va bien ou mal dans notre consommation alimentaire : des éleveurs, agriculteurs, pêcheurs, restaurateurs, distributeurs, chercheurs, militants associatifs, journalistes, freeganes (personnes qui se nourrissent d’aliments récupérés dans les bennes à ordures)…

À travers ce parcours, ils rassemblent les données montrant l’impact des modes de production et de consommation alimentaires sur la condition animale, l’environnement, les travailleurs, ou encore les problèmes de la faim et de la pauvreté dans le monde. Ces éléments constituent le matériau factuel qui permet d’aborder les questions éthiques concrètes que soulève l’alimentation. Faut-il acheter les produits de l’élevage industriel ? Les OGM sont-ils une chance ou un danger ? Que penser du commerce équitable ? Est-il moral de consommer des produits d’origine animale ? Faut-il acheter des denrées produites localement ? L’agriculture biologique est-elle préférable à l’agriculture conventionnelle ?

Sur chaque sujet, les auteurs exposent leurs propres arguments et conclusions, tout évoquant les autres thèses en présence, le tout sans passer par un lourd exposé didactique.

Décortiquer les maillons de la chaîne de production des aliments les plus couramment consommés en Occident : c’est cet impressionnant travail de recherche que relatent Jim Mason et Peter Singer dans L’Éthique à table.

Nos deux auteurs vont échanger avec trois familles américaines qui ont chacune un régime alimentaire bien différent : l’une se nourrit de manière standard, la seconde s’efforce de faire des choix plus consciencieux dans la mesure du possible, et la troisième est vegan. De l’élevage industriel à l’agriculture biologique en passant par la pêche et l’aquaculture, le commerce équitable, le local et les OGM, toutes les facettes de la production alimentaire sont passées au crible. Les conclusions, parfois inattendues, nous permettent de mieux saisir l’influence souvent sous-estimée de nos choix alimentaires sur le monde qui nous entoure.

L’édition française du livre comporte, outre la traduction du texte original, des encadrés rédigés par Estiva Reus qui apportent une information complémentaire sur la situation française ou européenne.

L’élevage industriel, une plaie à éviter

S’il y a bien un sujet sur lequel ce livre est sans concession, c’est l’élevage industriel. Entre dommages à l’environnement, parfois irréversibles, travail répétitif et aliénant, et surtout souffrance des animaux omniprésente, il n’y a strictement rien qui puisse justifier de consommer des produits qui en soient issus. Poules pondeuses en cages de batterie, truies enfermées dans des stalles, poulets entassés par dizaines de milliers dans des hangars : chaque minute de vie est un enfer pour les animaux des fermes-usines. La pêche intensive et l’aquaculture ne sont pas épargnées, bien au contraire, puisqu’il s’agit des activités les plus meurtrières avec plus de 1000 milliards de poissons tués par an.

En creusant un peu, il s’avère que le faible coût des produits issus de l’élevage industriel est trompeur : en prenant en compte les dégâts écologiques épongés par la collectivité, les problèmes de santé des personnes habitant à proximité des élevages, les subventions de l’État ou encore les salaires misérables et les conditions de travail éprouvantes des employés, l’addition est bien plus salée. Si l’élevage industriel subsiste, c’est uniquement parce que d’autres que les consommateurs en paient les coûts cachés contre leur gré.

Vers un élevage respectueux ?

On pourrait donc avoir envie de se tourner vers un élevage qui respecte les besoins vitaux des animaux. Dès les premières investigations de nos auteurs, les différents labels certifiant le bien-être des animaux se révèlent peu convaincants. Certains n’imposent aucune véritable contrainte aux éleveurs et sont simplement des leurres destinés aux consommateurs. D’autres garantissent des pratiques moins cruelles à certains égards, mais qui restent problématiques à plus d’un titre. Si la mention « œufs plein air » garantit l’absence de cages, elle ne dit rien sur la coupe du bec ou encore l’abattage au bout d’un an de ponte. Quand bien même quelques exploitations seraient idylliques pour les animaux qui y vivent, les problèmes du transport et de l’abattage demeurent.

Sans compter qu’à de rares exceptions près, élever des animaux pour les manger constitue un gaspillage de terres qu’on aurait pu employer à produire des végétaux pour l’alimentation humaine. Que l’on compte en terme de calories ou de protéines, la culture directe de végétaux est presque toujours supérieure à l’élevage en terme de rendements.

Cependant, il faut garder à l’esprit que réduire sa consommation de produits animaux et éviter ceux issus de l’élevage industriel reste une démarche positive, qui fait une réelle différence pour les animaux. Même si l’idéal est une alimentation 100% végétale, « l’omnivore consciencieux » fait bien mieux que le consommateur qui adopte le régime alimentaire standard.

Acheter local, commerce équitable ?

L’achat de denrées produites localement est souvent considéré comme la meilleure solution écologique et éthique. Sans tomber dans une critique excessive – il s’agit souvent d’une bonne solution – nos deux auteurs questionnent ce qui semble une évidence. Et comme bien souvent, la réalité est plus complexe : acheter des produits importés peut se révéler plus éthique et/ou écologique dans certaines situations. Voici deux exemples parmi d’autres.

Dans certaines régions du globe, la culture de certains fruits et légumes est bien moins énergivore en raison du climat. Importer ces produits est plus écologique que les produire localement dans des serres chauffées.

Les agriculteurs de certains pays pauvres sont très dépendants de leur activité professionnelle pour avoir accès aux soins médicaux et autres services de première nécessité. Il est vital pour eux de trouver des débouchés à l’exportation pour subvenir à leurs besoins. Sous réserve que les producteurs touchent une part suffisante du prix final, il est préférable d’acheter des produits importés dans certains cas. C’est particulièrement vrai pour les aliments certifiés commerce équitable, qui en plus garantissent des conditions de travail soutenables pour les ouvriers.

Véritable tour d’horizon du paysage alimentaire occidental, l’Éthique à table ne saurait se résumer en quelques lignes.

On y trouve une somme d’informations impressionnante, toujours étayée par des études ou des sources crédibles, qui nous pousse à une réflexion approfondie sur nos choix alimentaires. Plus que jamais, on peut conclure à la lecture de ce livre que “Manger, c’est voter trois fois par jour”.

Peter Singer, L'Éthique à table, Éditions l'Âge d'homme, 2015.

En apprendre plus sur le site des Éditions l'Âge d'homme


Bannière Liberté ! Un poème de Victor Hugo pour les oiseaux

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Liberté !

De quel droit mettez-vous des oiseaux dans des cages ?

De quel droit ôtez-vous ces chanteurs aux bocages,
Aux sources, à l'aurore, à la nuée, aux vents ?
De quel droit volez-vous la vie à des vivants ?
Homme, crois-tu que Dieu, ce père, fasse naître
L'aile pour l'accrocher au clou de ta fenêtre ?
Ne peux-tu vivre heureux et content sans cela ?
Qu'est-ce qu'ils ont donc fait tous ces innocents-là
Pour être au bagne avec leur nid et leur femelle ?

 

oiseau en cage

Qui sait comment leur sort à notre sort se mêle ?
Qui sait si le verdier qu'on dérobe aux rameaux,
Qui sait si le malheur qu'on fait aux animaux
Et si la servitude inutile des bêtes
Ne se résolvent pas en Nérons sur nos têtes ?
Qui sait si le carcan ne sort pas des licous ?
Oh ! de nos actions qui sait les contre-coups,
Et quels noirs croisements ont au fond du mystère
Tant de choses qu'on fait en riant sur la terre ?
Quand vous cadenassez sous un réseau de fer
Tous ces buveurs d'azur faits pour s'enivrer d'air,
Tous ces nageurs charmants de la lumière bleue,
Chardonneret, pinson, moineau franc, hochequeue,
Croyez-vous que le bec sanglant des passereaux
Ne touche pas à l'homme en heurtant ces barreaux ?
Prenez garde à la sombre équité. Prenez garde !
Partout où pleure et crie un captif, Dieu regarde.
Ne comprenez-vous pas que vous êtes méchants ?
À tous ces enfermés donnez la clef des champs !
Aux champs les rossignols, aux champs les hirondelles !
Les âmes expieront tout ce qu'on fait aux ailes.
La balance invisible a deux plateaux obscurs.
Prenez garde aux cachots dont vous ornez vos murs !
Du treillage aux fils d'or naissent les noires grilles ;
La volière sinistre est mère des bastilles.

 

poule en cage

Respect aux doux passants des airs, des prés, des eaux !
Toute la liberté qu'on prend à des oiseaux
Le destin juste et dur la reprend à des hommes.
Nous avons des tyrans parce que nous en sommes.
Tu veux être libre, homme ? et de quel droit, ayant
Chez toi le détenu, ce témoin effrayant ?
Ce qu'on croit sans défense est défendu par l'ombre.
Toute l'immensité sur le pauvre oiseau sombre
Se penche, et te dévoue à l'expiation.
Je t'admire, oppresseur, criant : oppression !
Le sort te tient pendant que ta démence brave
Ce forçat qui sur toi jette une ombre d'esclave ;
Et la cage qui pend au seuil de ta maison
Vit, chante, et fait sortir de terre la prison.

- Victor Hugo (La Légende des siècles)

 


Bannière Manifestations d'éleveurs : des animaux morts jetés ou suspendus

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Un veau, un cochon et des canards morts, déposés par des éleveurs dans la permanence parlementaire d’une députée du Lot-et-Garonne.

Les corps de deux veaux déversés avec du fumier, une vache morte pendue à la façade du bureau d’un député de la Manche.

Des porcelets jetés avec des détritus sur une nationale des Côtes d’Armor.

 

La coordination rurale en veut vraiment au député Guénhaël Huet

Posté par La Manche Libre sur jeudi 4 février 2016

 

Ce sont quelques-uns des animaux, morts dans les élevages, que des éleveurs ont cru bon d’exhiber lors de leurs manifestations cette semaine. 

Les éleveurs souhaitent attirer l’attention sur leur condition. Sur la crise qu’ils traversent, sur un système dont ils s’estiment les premières victimes. Mais sur ces images d’autres victimes nous crèvent les yeux. Ces jeunes animaux déversés comme du lisier ne sont pas morts de vieillesse. Ils étaient trop faibles, malades, ou jugés pas assez rentables pour être soignés. Ils sont morts avant d’être tués à l’abattoir, condamnés dès le jour de leur naissance à n’être qu'une pièce de viande en devenir ou un déchet.

 

animaux morts dans le bureau de la députée Régine Poveda

photo : lerepublicain.net

 

L’élevage traverse une crise, et c'est aussi une crise de confiance. La société porte sur les animaux un regard qui évolue. Quand le monde de l’élevage s’en apercevra-t-il ?

Il existe d’autres façons de vivre de la terre. Il est urgent et nécessaire de se défaire du mépris pour les non-humains, et de se tourner vers une autre agriculture. En paix avec les animaux.

 
 

Bannière [VIDEO] Une biche joue avec les vagues... une merveille.

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Une biche sur la plage, jouant avec l'océan... 

Ces images ont été prises par le réalisateur Anthony Martin, sur une plage des Landes.

Nous n'ajoutons pas un mot et vous laissons profiter de ces instants de pur bonheur. Un bonheur que nous tous, êtres sensibles, sommes capables de ressentir.

 

ETRE VIVANT / La vie, il n'y a que ça de vrai :)

ETRE VIVANT / La vie, il n'y a que ça de vrai :)Une magnifique vidéo d'Anthony Martin : https://www.facebook.com/profile.php?id=100008072764366

Posté par GAIAKids - FR sur mardi 17 novembre 2015


Bannière  Poussins étouffés et broyés dans une vis sans fin: 30000 euros d’amende et 6 mois avec sursis requis

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Le jugement ne sera rendu que le 8 mars, mais à l’issue de l’audience qui s’est déroulée hier au Tribunal correctionnel de Brest, le substitut du procureur a requis une peine de 30 000 euros (dont 15 000 avec sursis) et 5000 euros d’amende pour le couvoir, ainsi que 6 mois avec sursis pour le président de l’établissement. Une audience à laquelle Tribunal aura consacré cinq heures, accordant une grande place aux débats. L214 était partie civile.

Les charges retenues contre le couvoir et son dirigeant concernent les mauvais traitements envers un animal placé sous sa garde (mais également d’autres infractions comme certains défauts d’agrément ou d’autorisation, ainsi qu'une gestion irrégulière de cadavres et déchets).

Ce procès fait suite à une vidéo et un témoignage, révélés par L214 en novembre 2014, montrant la tuerie routinière dans ce couvoir de milliers de poussins, jetés vivants dans une vis sans fin ou étouffés dans des sacs poubelle. Une mort cruelle réservée à tous les poussins non vendus (incubés en trop grand nombre), faibles, ou bien à tous les poussins mâles (dans le cas des poussins de races exploitées pour la ponte).

 

L’enquête judiciaire déclenchée par la vidéo et la plainte de L214 avait conduit la brigade nationale d’enquête vétérinaire et phytosanitaire à se pencher sur les pratiques de ce couvoir. Il en ressort qu’en plus d’étouffer une partie des poussins dans des sacs poubelle, le couvoir ne respectait pas non plus les obligations légales pour les autres poussins sacrifiés selon la méthode du broyage, entraînant selon la brigade “une souffrance animale certaine”.

Précisons que le broyage des poussins constitue une méthode autorisée par la réglementation - de fait, elle n’a pas fait l’objet de charges envers le couvoir dans ce procès. En général, il s’agit de deux rouleaux tournant côte à côte à grande vitesse, sur lesquels les poussins vivants sont déversés. Ils en ressortent compressés, et théoriquement, morts (une enquête de L214 sur un autre couvoir montre pourtant que des poussins écrasés remuent encore à la sortie de la machine). Cette pratique est commune à la plupart des couvoirs en France (le gazage au CO2 est aussi possible), quelle que soit la filière qu'ils approvisionnent : standard, label ou bio. Dans le couvoir breton incriminé, cette machine était souvent rangée et inutilisée. Les poussins vivants passaient donc directement à l’étape suivante : jetés dans un tuyau où tourne une vis sans fin, dans laquelle ils agonisaient longuement.

Les réquisitions du ministère public se montrent conformes aux exigences minimales de la réglementation - une réglementation bien loin de proscrire toutes les pratiques cruelles, mais qui pose tout de même quelques limites à ce qu’il est permis d’infliger aux animaux.

Depuis la révélationde ces images, l’entreprise a cessé son activité de couvoir, mais poursuit l’exploitation de plusieurs élevages enfermant plusieurs milliers des poules et coqs utilisés pour la reproduction.

Au delà d’une condamnation de l’établissement, L214 souhaite, par ce procès, faire la lumière sur la réalité de l’élevage en France. Quelles que soient les paroles rassurantes des filières, les labels en tout genre, les grandes marques ou les petits producteurs, il y a, derrière tout oeuf de consommation, derrière toute viande de poulet, un animal dont la vie a démarré dans l’horreur. Un animal qui a survécu là où tant d’autres ont perdu la vie. Un être sensible, doué d’émotions, destiné à finir prématurément sa vie à l’abattoir dans la même détresse qu’il l’a commencée.

Sommes-nous prêts à accorder une autre vie à tous les êtres sensibles ? Il est temps de changer.
 


Bannière [VIDÉO] L'amitié touchante d'un chaton et d'un porcelet sauvés de l'horreur

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Leur vidéo a été vue 3 millions de fois sur facebook. Laura et Marina s’aiment, se cajolent, s’endorment l’une contre l’autre. 

Elles reviennent de loin.

Laura est née dans l’univers sinistre une porcherie industrielle. Comme dans tous les élevages, sa queue et ses dents avaient été coupées sans anesthésie. Elle n’avait jamais tété sa mère autrement qu’à travers les barreaux d’une cage. Elle aurait été tuée dans un abattoir à quelques mois de vie.

Marina était une petite boule fragile et malade, tentant de survivre en pleine rue.

Leurs chemins ont croisé des personnes sensibles à leur détresse, qui les ont sorties de la misère pour donner à leur vie un autre départ.

Laura et Marina se sont trouvées au refuge Santuario Igualdad Interespecie, au Chili.

Laura et Marina jouent ensemble

Marina ne sera jamais traitée comme un jouet. Laura ne sera jamais traitée comme un morceau de viande.

Leur vie compte, leur vie leur appartient.

 

Laura et Marina dorment l'une contre l'autre

Marina et Laura s’endorment chaque soir l’une contre l’autre.

 

Laura et Marina grandissent... ensemble.

Les deux puces grandissent... ensemble. Longue et belle vie à vous deux, Laura et Marina!

 

Cette vidéo ne laisse aucun doute sur les sentiments qui unissent ces deux êtres :

Dos bebés dándonos una lección de amor <3La cerdita Laura fue salvada de terminar en el plato de alguien. Cuando tenía pocos días de vida, activistas la rescataron de un criadero cerdos y la trajeron al santuario para que pudiera tener una vida digna.Desde su llegada, Laura ha sido tratada con todo el cariño y el cuidado que una bebé merece, y ha formado una profunda amistad con la gatita Marina, demostrándonos con su ejemplo, que cuando se trata de relaciones de amistad y respeto, no importa la especie a la que se pertenezca :)

Posté par Santuario Igualdad Interespecie sur jeudi 28 janvier 2016

 

Si leur histoire vous a touché, n’hésitez pas à la partager. Mais le plus beau geste que vous pouvez faire, c’est de penser à toutes les Laura et Marina qu’un miracle pourrait sauver. N’en doutez pas, ce miracle c’est vous.

Adoptons en refuge, et apprenons à nous nourrir autrement.

 


Bannière Profession : animal de laboratoire

Profession : animal de laboratoire

  • Article du Mercredi 27 janvier 2016

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Après avoir passé plus d'un an et demi au milieu des militants de la cause animale, Audrey Jougla décide de voir de ses propres yeux la réalité bien cachée de l'expérimentation animale en France. Le livre Profession : animal de laboratoire est le fruit de cette immersion dans deux mondes totalement opposés. Bien plus qu'un simple pamphlet contre l'expérimentation animale, il s'agit d'un véritable récit de vie dans lequel l'auteure nous livre ses réflexions, ses doutes et ses peurs.

Durant une année entière, cette ancienne journaliste va enquêter en caméra cachée dans plusieurs laboratoires, sous le couvert d'un mémoire de recherche en philosophie sur l'expérimentation animale comme « mal nécéssaire ». Une formulation qui est largement reprise lors de ses entretiens avec les scientifiques et directeurs des laboratoires. D'ailleurs, est-ce réellement un mal nécessaire ? Comment justifie-t-on la nécessité d'une expérience face à la souffrance d'un individu ? Et à défaut d'être nécessaire, ce “mal” est-il toujours utile ? Tout au long des 200 pages de ce livre, des éléments de réponse se mettent en place.

 

Un monde à part

 

Les animaux de laboratoire et les traitements auxquels ils sont soumis sont à l'abri des regards, le prétexte souvent invoqué étant que « les gens ne comprendraient pas ». Le système fonctionne avec une telle opacité qu'au sein d'un même laboratoire, les chercheurs ignorent bien souvent la nature des travaux de leurs collègues. Chacun semble affirmer que ses protocoles sont exemplaires, mais qu'ailleurs, ce n'est pas toujours la panacée. On ose à peine imaginer ce que peuvent représenter ces expériences qui « se passent mal », au vu des descriptions déjà très dérangeantes de ces protocoles exemplaires. Les animaux sont enfermés durant plusieurs années, souvent leur vie entière, dans des cages métalliques sans aucun contact social ou affectif, et cela sans compter les injections, chocs électriques, ou privations auxquels ils peuvent être soumis. Ici, les expériences douloureuses portent le nom de « protocoles invasifs », l'utilisation des animaux devient le « travail des animaux » et la mise à mort est nommée « sacrifice ». Malgré les euphémismes qui caractérisent le langage des chercheurs, Audrey Jougla se rend bien vite compte que tout ce qu'elle observe vient confirmer les propos des militants, dont la crédibilité est pourtant mise en doute.

La plupart des chercheurs qui expérimentent sur des animaux sont des humains ordinaires, souvent même bienveillants, si ce n’est ce mélange de résignation et de cynisme qui les caractérise bien souvent. Il existe bien sûr quelques tortionnaires sadiques, mais ils sont très minoritaires.

 

Un véritable paradoxe moral

 

Ce livre met en lumière l'une des principales contradictions du discours pro-expérimentation animale : il s'agit d'expérimenter sur des êtres vivants qui nous ressemblent suffisamment pour que les résultats soient transposables aux humains, mais qui sont malgré tout considérés comme assez différents d’eux pour qu'on leur inflige des expérimentations qui ne seraient (heureusement) jamais tolérées sur nos semblables. Un rapport à l'animal très ambivalent qui se traduit par : « bien traiter celui à qui on fait du mal ». Cette dissonance cognitive est particulièrement observable dans les travaux sur les maladies psychologiques comme la dépression. Puisque les rats et les souris sont capables de développer les symptômes de la dépression afin de servir de modèle, ne subissent-ils pas de réelles souffrances psychologiques ? Des objections qui sont souvent balayées d'un revers de main face à la prétendue nécessité des expériences, à la souffrance des malades et à la supériorité autoproclamée de l'humain.

 

Des arguments fallacieux

 

Si de grandes découvertes scientifiques médicales ont été possibles grâce à l'expérimentation animale, on oublie souvent que bien d'autres s'en sont passé. Et aussi que beaucoup n'ont été que de faux espoirs à cause du modèle animal qui est en fait rarement transposable. La fin justifie-t-elle toujours les moyens ? Et surtout quelle est la véritable finalité de toutes ces expériences ? On apprend que la plupart sont menées par intérêt personnel ou financier, et que l'argent alloué aux recherches sur les maladies graves ne représente qu'une petite partie du budget des laboratoires : moins de 20 % des recherches portent sur la médecine1 ! L'image d'Épinal que nous avons tous en tête, celle des malades sauvés grâce à l'expérimentation animale, en prend un sacré coup : non, on ne sacrifie pas quelques animaux pour sauver des centaines de personnes souffrantes. Et c'est sans compter toutes les expériences répétées inlassablement, « pour rien », puisque les résultats ne sont pas rendus publics ou partagés entre les firmes : la concurrence économique est trop forte. Bien plus qu'un simple témoignage ou état des lieux, Audrey Jougla nous livre une réflexion de fond sur le rapport que nous entretenons avec les animaux : sommes-nous si différents ? Quels motifs peuvent justifier cette différence de traitement selon que l'on soit né humain ou animal ? L'intelligence, ou encore la conscience, invoquées en premier lieu, ne semblent que peu pertinentes, voire complètement injustes si l'on y regarde de plus près. En effet, bien qu’un humain nouveau-né ne soit pas plus intelligent ou conscient qu'un animal, il ne viendrait à personne l'idée de le soumettre à des expériences invasives et douloureuses ! La conclusion est sans appel : si l'expérimentation animale provoque un tel malaise chez la plupart d'entre nous, c'est bien parce qu'elle n'a pas de justification morale possible. Il n'y a pas de raison valable à faire subir aux animaux des expériences auxquelles nous refuserions de nous soumettre.

Véritable investigation dans un milieu qui fonctionne en huis clos, Profession : animal de laboratoire dresse un portrait glaçant de la recherche animale d'aujourd'hui doublé d'une réflexion philosophique profonde sur la question animale.

 

Audrey Jougla, Profession : animal de laboratoire, Autrement, 2015.

→ Lire le premier chapitre du livre gratuitement

 

1. Septième rapport sur les statistiques concernant le nombre d’animaux utilisés à des fins expérimentales et à d’autres fins scientifiques dans les États membres de l’Union européenne : http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=COM:2013:0859:FIN:...


Bannière Mortalité des canards gavés : notre réponse à RTL

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Jeudi 21 janvier, l'émission Le Saviez-Vous diffusée sur RTL et présentée par Cyprien Cini était intitulée : "Laurence Abeille dit-elle vrai sur le taux de mortalité des canards ?".

En effet, lors de la présentation de sa proposition de loi visant à interdire le gavage des canards, la députée Laurence Abeille a annoncé un chiffre choquant : durant le gavage, la mortalité des canards est 10 à 20 fois plus élevée que dans un élevage de canards pour leur chair (canards non gavés). Un chiffre horrifiant et difficile à concevoir, mais qui figure bien dans un épais rapport scientifique de la Commission européenne faisant référence.

On aurait pu attendre de l'émission qu'elle aille en chercher la source.  Mais c'est à un chercheur collaborant avec la filière foie gras que le micro a été tendu. Disparu le rapport de la Commission européenne ! La chronique laisse entendre que ces chiffres émanent de L214, association qualifiée au passage d' « un peu extrêmiste » par Cyprien Cini.  Le chercheur interrogé, désigné en revanche comme « au delà de tout soupçon partisan » soutient que la mortalité des canards n'est que de 3 à 5 fois plus importante. La source ? On n'en saura rien. Mais voilà comment, en moins de 2 minutes, décrédibiliser le travail d'une élue autant que celui d'une association.

L214 a adressé un courrier au journaliste de RTL concerné, à ce jour resté sans réponse.

Monsieur Cini,

Nous vous contactons au sujet de votre émission "Le Saviez-Vous" consacrée au taux de mortalité des canards en gavage hier sur RTL.
La crédibilité de notre association est mise en cause par cette chronique ainsi que par le chercheur Xavier Fernandez, qui met en doute les chiffres avancés par Mme Laurence Abeille, également annoncés sur notre site internet. Nous tenons à préciser que cette évaluation de la mortalité des palmipèdes est issue du seul rapport scientifique de la Commission européenne existant à ce jour sur le gavage, qui stipule :
"Therefore for the two weeks before slaughter, the mortality rate would be 0.2% compared with 2 to 4% in the force fed mulard birds of about the same age", soit 10 à 20 fois plus.

Les données plus récentes, issues de la filière foie gras, et les seules actuellement disponibles en libre accès, (réseau des fermes de référence, 2012, ITAVI, page 26) donnent une surmortalité nettement plus importante que celle mentionnée par M.Fernandez :

  • en IGP foie gras du Sud Ouest

La mortalité en 12 jours gavage: 2,2% (0,183% par jour)
La mortalité sur les 84 jours d'élevage précédents: 1,7% (0,02%) 
Ramené à une même période, le taux de mortalité est 9 fois plus important en gavage qu'en élevage.

  • En production standard la mortalité est légèrement plus élevée partout:

Mortalité en 12 jours de gavage: 2,6%
Mortalité en 81 jours d'élevage: 2,3%
Soit une mortalité 7,63 fois plus importante.

Xavier Fernandez vous a-t-il indiqué les sources qui lui font conclure à une mortalité 3 à 5 fois plus importante ? Nous vous serions très reconnaissants de nous les indiquer. Nous aimerions que l'INRA puisse effectivement être qualifié d'institut de recherche "au dessus de tout soupçon partisan". Dans l'ouvrage L'INRA au secours du foie gras, enquête sur une expertise publique au service de l'industrie, Antoine Comiti relève pourtant l'ampleur des biais méthodologiques et des données passées sous silence qui amènent des chercheurs à sous-évaluer, voire nier, le préjudice causé aux oiseaux par le gavage. Nous serions ravis de vous en faire parvenir un exemplaire. Il est également en libre téléchargement sur internet.

Sur le site Internet d'Avicampus, où exerce Xaviez Fernandez, on lit notamment : "Nos activités d’enseignement et de recherche sont étroitement associées à l’appui aux filières professionnelles, en relation avec les organisations de production, les interprofessions (CIFOG, CIP, CLIPP, etc…)". Le CIFOG (Comité Interprofessionel des palmipèdes à foie gras), apparait notamment comme co-financeur de nombreuses études de l'INRA touchant aux effets du gavage sur les animaux.
 

Merci d'avoir pris le temps de lire cette mise en point. Nous sommes à votre disposition pour échanger à ce sujet.
 

Cordialement
 


Bannière Berney, le cochon amoureux des chats

Berney, le cochon amoureux des chats


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Berney est un cochon sauvage. Sauvage…? Depuis des siècles, à Hawaï, des générations de cochons vivent libres dans la nature. Malheureusement ces animaux sont à la merci des chasseurs et des piégeurs. Et c’est probablement après avoir perdu sa mère que Berney est arrivé au refuge Leilani Farm Sanctuary, alors qu’il était encore un porcelet.

Soir après soir, le petit Berney pointait le bout de son groin de l’autre côté du grillage, s’engageant dans de longues discussions faites de ronchonnements et de grognements avec Kea, la truie du refuge. C’est ainsi que les portes du sanctuaire s’ouvrirent un jour à lui, et qu’il trouva pour la vie un coin de paradis à l’abri des pièges et des fusils.

Berney est un être adorable et adoré, loin des clichés décrivant les cochons comme des animaux hargneux. Sociable et curieux, il aime chercher l’amitié des nombreux pensionnaires du refuge.  Et quand Berney est là, un chat n’est jamais très loin :)

 

Berney et trois chats

Première leçon pour être ami avec un chat : « la sieste, c'est sacré ». Ça, c'est fait.

 

Berney et Mindy le chat

L'important c'est d'être ensemble, le reste est sans importance. Mindy et Berney.

 

Berney et Bindy le chat

Y a-t-il des chats au paradis ? 

 

Berney et un coq

Les massages de Gary sont appréciés aussi.

 

Un bisou à Veronica, biche orpheline victime de chasseurs 

 

En fait, Berney aime tout le monde. Y compris les humains.

Montrons-nous dignes de sa confiance. Apprenons à nous nourrir sans mettre à mort des animaux.

www.L214.com/manger-autrement

► site Internet du refuge Leilani Farm Sanctuary

 

 

 

 

 

 


Bannière Une députée dépose une proposition de loi pour interdire le gavage

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Dénués de courage politique, 8 élus de son groupe écologiste s’opposent à ce progrès éthique.

 

Aujourd’hui dans les couloirs de l’Assemblée nationale, la venue de l’actrice Pamela Anderson alimente sûrement les discussions. L’intervention de la star ce soir expliquera peut-être la présence de nombreux élus en salle de presse de l’Assemblée. Mais c’est pour les canards et les oies, qu’elle a fait le déplacement.

Pamela Anderson soutiendra une nouvelle proposition de loi de la députée Laurence Abeille (EELV), qui a pour objectif de mettre fin à la pratique du gavage en France. Cette proposition de loi fait écho à un nouveau rapport scientifique publié en décembre par l'Université de Cambridge, et concluant -une fois de plus- à la nocivité du gavage pour les animaux.

Loin des images d’Épinal, la production de foie gras est une pratique cruelle qui n’a plus sa place dans notre société. Que penser d’une filière qui jette dans des broyeuses des millions de canetons femelles vivants, massacrés dans l’indifférence parce qu’ils ne produisent pas un foie rentable ?

 

canetons dans un couvoir, triés, broyés, filière foie gras

[photo: dans un couvoir de canetons pour la filière foie gras, France, 2015.]

Qui applaudit le gavage, au cours duquel un million de canards meurent chaque année, ne pouvant supporter deux semaines de suralimentation forcée leur causant une maladie hépatique ?

La proposition de loi de Laurence Abeille est un acte de courage politique, une démarche qui donne à l’éthique la place qu’elle mérite dans le débat politique.

On ne peut pas en dire autant de huit autres élus du groupe écologiste. En réponse à l’initiative de leur collègue, les députés Brigitte Allain, Eric Alauzet, Christophe Cavard, François-Michel Lambert, Véronique Massoneau, Paul Molac, Barbara Pompili et François de Rugy ont co-signé hier un communiqué en défense du foie gras. Sautant à pieds joints dans les raccourcis et les clichés couleur terroir, brandissant le commode argument des emplois pour ne rien remettre en question, au mépris des souffrances inacceptables endurées par les animaux.

 

gavage d'une oie dans un élevage du périgord

[photo : gavage dit traditionnel d'une oie, Périgord 2014]

Chaque année des sommes colossales d’argent public sont dépensées pour maintenir sous perfusion une industrie de l’élevage déclinante, inutile à la santé humaine, et causant la souffrance de millions d’êtres sensibles. Avec un peu de volonté politique, cet argent servirait utilement à l’accompagnement des éleveurs dans une reconversion agricole qui laisse une place à l’éthique.

Huit élus s’affichant pourtant de sensibilité écologiste, se sont montrés aujourd’hui incapables d’imaginer une autre façon de produire, refusant d’aller de l’avant, et d’accompagner les éleveurs dans cette reconversion urgente et nécessaire. Leur attitude est dommageable au mouvement écologiste, et laisse un goût amer à de nombreuses personnes sensibles au sort des animaux - des personnes qui, si elles se sentaient entendues, seraient pourtant peut-être en mesure de soutenir leur mouvement.

Vous pouvez écrire

 


Bannière Elle s&#039;appelait Elliot. Je suis heureuse de l’avoir sortie de cette cage.

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Tamara Kenneally possède un refuge en Australie pour animaux dits de ferme, sauvés d’élevages ou des abattoirs. A Lefty’s Place, chaque pensionnaire est un ami. Pas un mouton, mais Pancho, Greedy ou Trouble. Pas une poule, mais Matilda, Bobby ou Babushka.

Cette semaine, Tamara a perdu une amie. Elle s’appelait Elliot.

Eliott, au dernier jour de sa vie

 

Tamara nous autorise à reproduire le message qu'elle a écrit ce mardi sur sa page facebook.

“Aujourd’hui je suis heureuse. Je suis heureuse d’avoir connu cette demoiselle pendant 2 ans et 9 mois. Je suis heureuse de l’avoir sortie de cette cage. Je suis heureuse d’avoir pu découvrir sa personnalité décalée et ses drôles de manières. Je suis si heureuse d’avoir remarqué sa passion pour les fruits exotiques et les piments. Je suis très heureuse de l’avoir entendu me répondre de sa voix indignée chaque fois que je l’appelais par son nom. Je suis  heureuse de me souvenir d’elle en pleine forme courant vers moi chaque fois qu’elle me soupçonnait d’avoir entre les mains quelque chose de délicieux.

Hier, j’ai couché Elliot en sachant qu’elle n’allait pas bien. Elle est tombée malade à 7h du soir. Je lui ai donné des anti-douleurs, des antibiotiques et une injection pour l’aider à passer une meilleure nuit. Elle a refusé de dormir à l’intérieur et a voulu rejoindre sa famille.

Je l’ai trouvée morte ce matin dans son nid. Elle a choisi le moment, elle a choisi de s’éteindre auprès de sa famille. Que pourrais-je vouloir de plus pour ces filles magnifiques qui sont si maltraitées dans le monde. J’aimerais de tout mon coeur que ces poules puissent vivre plus longtemps. Il est tellement injuste que leur corps ne puisse pas les porter plus loin que quelques années après leur sauvetage.

J’aime tant ces poules et je les perds en permanence. Pourquoi est-ce que je continue ? Parfois je l’ignore, mais l’entaille dans mon coeur chaque fois que je perds l’une d’entre elles vaut bien le bonheur qu’elles m’auront apporté, et les années de liberté qu’elles auront eu la chance de connaître.”

 

Si vous souhaitez connaître l'histoire d’Elliot, elle est racontée sur le site de Tamara.  Nous en reproduisons quelques passages en Français.

Elliot

"Avec trois autres poules que nous avions sauvés cette nuit-là, je l’ai déposée sur sa nouvelle couche paillée à la maison. Le lendemain matin, je l’ai vue regarder le ciel pour la première fois et sentir la terre sous ses pattes. La première fois que des poules qui ont vécu en cage découvrent de l’herbe à manger, leurs petits yeux s’illuminent comme un soleil. Elliot était tellement excitée par cette découverte qu’elle a commencé à babiller… et n’a jamais cessé de bavarder depuis ce jour.

À sa sortie de l'élevage, Elliot n’avait plus de plumes et semblait malade. Elle dormait énormément et nous avons réalisé que ses problèmes était liés à la ponte. Elliot pondait des oeufs sans coquille et avait fini par développer une péritonite. C’est une infection très sérieuse due à l’accumulation de matière d’oeuf dans le corps de la poule qui l'intoxique jusqu’à la mort. Dans les élevages, on laisse mourir les poules qui souffrent de péritonite. C’est ainsi que les éleveurs “prennent soin” de leurs animaux. Elles sont considérées comme des marchandises et leur souffrance ne compte pas. Elliot a été conduite chez le vétérinaire où elle a reçu des soins contre l’infection. Grâce à un implant hormonal, son corps a cessé de fabriquer des oeufs. Une fois libérée de ses oeufs, elle s’est épanouie pour devenir la poule la plus belle et douce au monde.

Elliot est une piplette et elle adore les fruits. Elle répond tout le temps lorsqu’on lui parle. Toujours à ronchonner, toujours à avoir son mot à dire. Elliot ressemble à une vieille dame grognon qui veut toujours aller se plaindre aux autorités.

Penser qu’elle n’était qu’une statistique, qu’une machine à pondre.

Elle est tellement, tellement plus que cela."

Elliot peu de temps après son sauvetage

 

Vous pouvez faire un don au refuge de Tamara, Lefty's Place, ou acheter une impression de ses photos sur son site : www.tamarakenneallyphotography.com ainsi que suivre sa page sur facebook.