Bannière Les animaux d'un refuge courent de joie dans la neige !

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Le Santuario Gaia est un refuge pour animaux rescapés des élevages et des abattoirs. Il se trouve à quelques kilomètres de la frontière française, de l'autre côté des Pyrénées catalanes.

Jeudi matin, tous les pensionnaires ont découvert leurs prairies recouvertes de neige.

Les voir se précipiter tous ensemble, en famille, vers ce merveilleux terrain de jeu va vous réchauffer... le coeur :-)

 

Animales jugando felices en la nieve

Esta mañana cuando nos hemos levantado estaba todo nevado y todos los animales, animales humanos y los no humanos, hemos disfrutado de una mañana blanca preciosa. Ha sido muy emotivo y divertido ver como todos corrían felices y jugaban entre ellos como si fueran niños, hasta las más abuelas del Santuario no han parado de jugar y correr. Maya y Nieves han venido por primera vez a los prados grandes y han disfrutado mucho.¿Nos ayudas a seguir salvando vidas?► Por tan solo 1€ al mes puedes hacerte Teaming: http://bit.ly/teamingSG ► A partir de 6€ al mes puedes hacerte socio: http://bit.ly/SocioGaia ► A partir de 10€ al mes puedes apadrinar a un habitante: http://bit.ly/ApadrinarGaia ► También puedes hacer un donativo: http://bit.ly/DonativoGaia ► Comprando algún artículo en nuestra tienda solidaria: http://bit.ly/TiendaGaia

Posté par Santuario Gaia sur jeudi 17 mars 2016


Bannière « Cerise n’ira pas à l’abattoir. » Mais ses veaux, oui !

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Cerise, la vache « mascotte » du Salon de l’agriculture, ne devrait pas être envoyée à l’abattoir. Mais ses veaux n’y échapperont pas.

Bonne pâte, Cerise s’est laissée approcher et caresser par des milliers de mains inconnues. Ses grands yeux doux ont croisé le regard de centaines d’enfants émerveillés d’approcher une vache si belle. Quantité de photos et de selfies ont à jamais marqué cette rencontre amicale avec cette gentille vache, qui a patiemment enduré tout cela pendant des jours entiers. Cerise a été tellement appréciée que son éleveur, Joël Sillac, affirme aux journalistes : « Elle a été tellement caressée et photographiée, devenue une icône du Salon, que je ne peux pas la laisser finir à l'abattoir ». Cerise serait sauvée, rendant ainsi apparemment caduque la pétition destinée à la sauver de l’abattoir.

Pourtant, la pétition précise que : « Si Cerise ne sera pas envoyée à l'abattoir immédiatement, c'est parce qu'elle est "reproductrice". Cerise est donc utilisée pour être une machine à faire des veaux. Ses petits seront envoyés à l'abattoir ou deviendront des reproducteurs également. » Pour que Cerise échappe à cette exploitation, il est demandé qu’elle soit confiée à un refuge végane.

Affiche du salon de l'agriculture avec une photo de Cerise

Cerise est une vache de race bazadaise, une race rustique, dont les animaux « valorisent très bien les fourrages grossiers », ont de « faibles besoins d’entretien » et s’adaptent facilement à tous types de sol et aux alpages estivaux. En plus, les vaches vêlent facilement et sont fertiles. Bref, les Bazadaises ne coûtent pas bien cher à l’entretien et elles rapportent. Car l’éleveur de Cerise a beau s’en défendre en déclarant : « Je ne peux pas faire de l’argent avec une bête qui m’a tant donné », mais donné quoi ? De l’argent justement, grâce aux six veaux que Cerise a déjà mis au monde, six veaux en huit ans, pourquoi envoyer à l’abattoir une vache si productive, susceptible de produire encore de nombreux petits steaks ? En plus, Cerise a, bien malgré elle, contribué à la promotion de cette viande recherchée.

Ne nous leurrons pas, les Bazadaises ne sont pas élevées pour leur gentillesse ou leurs beaux yeux, mais bien pour leur chair, « persillée si parfumée et qui commence à être recherchée par les consommateurs avertis ». Les vaches Bazadaises sont élevées par « amour » des veaux de boucherie (tués vers 4 mois), des broutards (tués entre 5 et 7 mois), des bœufs (castrés et tués à partir de 36 mois), des taurillons (tués après 7 mois) et des vaches de boucheries (tuées parce que stériles, indésirées ou épuisées après de nombreux vêlages). La viande des veaux de boucherie est d’ailleurs particulièrement recherchée.

Car si vaches, cochons, poules, lapins, moutons viennent au monde par millions, c’est uniquement pour être tués, très jeunes dans l’immense majorité des cas, à quelques semaines ou à quelques mois.

Graphiques représentant l'âge auquel les animaux sont tués pour être mangés

Cerise échappera peut-être à l’abattoir, mais pas ses veaux, et elle continuera à être exploitée, à moins de rejoindre un refuge végane. C’est bien rare qu’une vache soit épargnée ; Joël Sillac se souvient avoir gardé en 1993 – il y a donc 23 ans – une autre vache, Dany, elle aussi rescapée du Salon de l’agriculture. Mais combien de centaines de veaux et de vaches a-t-il, en 23 ans, envoyés à l’abattoir ?

Faire naître uniquement pour tuer a quelque chose de terriblement obscène, et il est plus que temps de repenser notre rapport aux animaux. De les laisser vivre pour ce qu’ils sont et non pour ce qu’ils « donnent », c’est-à-dire ce qu’on leur vole – veaux, lait, œufs, viande.

Les refuges nous prouvent qu’une cohabitation pacifique avec les animaux d’élevage est possible, et choisir de ne pas les manger est une façon très efficace de les épargner. Pour Cerise, pour ses petits, n’attendons pas et végétalisons notre alimentation, dès le prochain repas !

 


Bannière Des vaches tuées à bout portant

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Pour les vaches « sauvages », l’actualité est une nouvelle fois sanglante : en février 2016, une vingtaine d’entre elles ont été tuées par des chasseurs.

Régulièrement, des vaches sont en effet tuées à bout portant à la frontière catalane. Leur crime ? Ne pas faire partie d’un élevage mais être « sauvages » ; autrement dit, vivre en étant indépendantes des humains. Abandonnées il y une vingtaine d’années par un éleveur cessant son activité, ces « vaches errantes » ont vu leur nombre augmenter progressivement et il est aujourd’hui estimé entre 300 et 400 animaux.

L’adaptation remarquable dont ces bovins ont su faire preuve n’est en fait pas si étonnante lorsqu’on sait qu’à l’autre bout de la frontière franco-espagnole, du côté basque, quelques 600 vaches de race betizu (prononcer bétissou) vivent de façon quasi ou totalement sauvage, essentiellement dans les Pyrénées espagnoles, une petite centaine du côté français. Certains estiment qu’elles sont les plus proches parentes des aurochs du néolithique, d’autres qu’elles seraient issues de vaches domestiques retournées il y a bien longtemps à l’état sauvage, mais cette incertitude quant à leur origine n’enlève rien à leur particularité d’être des vaches autonomes. Petites, légères et agiles, les belles Betizus sont parfaitement adaptées à leur environnement montagnard escarpé, couvert de bois et de landes. Et, elles aussi, sont « régulées » au fusil.

Vaches betizus dans une prairie

Du côté des Landes, une soixantaine de vaches de race marine connaît une semi-liberté : ce sont les rescapées de ces petites vaches alertes qui peuplaient jadis les marais, les forêts et les dunes de la région, avant d’être pour ainsi dire exterminées entre 1940 et 1950. Leur présence, attestée depuis au moins le XVIIIe siècle, serait liée à une forme d’élevage très extensif. Ces animaux sont aujourd’hui acceptés parce qu’ils vivent dans des endroits semi-marécageux où les humains vont rarement, et allaient autrefois surtout pour les tuer lorsque l’envie leur venait de les manger, ou de les capturer pour s’amuser à leurs dépens lors de courses. Aujourd’hui, soigneusement contrôlées, elles sont protégées au titre de la biodiversité et parce qu’elles participent à « la gestion des milieux humides ». De leur côté, en broutant, les vaches catalanes maintiennent les espaces ouverts, ce qui lutte contre les incendies.

Mais Betizus et vaches catalanes dérangent, leurs déplacements sont perçus par beaucoup comme des « divagations » et leur liberté semble intolérable. Lors de l’été caniculaire de 2015, des vaches catalanes se sont approchées de jardins où, à la recherche d’eau et de nourriture, elles ont brouté des fleurs et se sont aventurées dans des potagers, escaladant murets et clôtures, traversant routes et autoroutes. Elles l’ont payé de leur vie, vingt-cinq vaches, veaux et taureaux ont été tués par des chasseurs à la demande des autorités, pressées de satisfaire une population « excédée » par leurs dégradations. En février 2016, nouvelle tuerie avec vingt animaux abattus.

Vaches betizus dans un pré

Bien sûr, des vaches traversant une route ou une autoroute présentent un réel danger - pour les automobilistes et pour elles-mêmes – et il ne doit pas être bien rassurant de se trouver face à une vache sauvage dans son jardin. En octobre 2015, une vache a d’ailleurs encorné une touriste, incident finalement sans gravité et dont les détails ne sont pas donnés par les journalistes, mais qui a contribué au déclenchement du massacre.

Pour les autorités, la solution semble être au bout du fusil, pourtant elles reconnaissent être « dans le symbole, si on en abat une vingtaine sur les 300, ce n'est même pas un dixième, mais on montre aux gens qu'on tient compte de leurs remarques » : autrement dit, ces animaux ont été tués uniquement pour satisfaire rapidement un électorat mécontent.

Peut-être que, pour résoudre ce conflit d’intérêts, il n’y aurait pas une mais des solutions. Ainsi, lors de la sécheresse, abreuver et nourrir les vaches loin des habitations pourrait éviter qu’elles s’en approchent, ce qui serait d’autant plus facile qu’elles ont peur des humains – les chasseurs nourrissent d’ailleurs déjà largement le « gibier ». Un système de clôture électrifié protègerait efficacement les jardins de l’intrusion des animaux. À long terme, la stérilisation des animaux serait probablement un moyen efficace d’éviter l’accroissement indésirable des troupeaux.

Vache betizu portrait

Mais, à terme, les autorités visent plutôt leur domestication et leur réintégration dans l’élevage, autrement dit, dans le circuit de la viande. Les vaches catalanes finiraient donc leur vie dans un abattoir, comme les cinq millions de bovins tués chaque année en France.

Il semblerait ainsi que les animaux ne puissent désormais exister en France que s’ils entrent dans des catégories bien définies. Les bovins doivent être domestiqués et sous le joug humain. Les animaux dits « sauvages » sont de leur côté tolérés s’ils ne présentent aucun désagrément pour les humains (ainsi les loups sont-ils activement combattus parce qu’ils s’intéressent aux moutons, propriétés humaines destinées à l’abattoir) et parce qu’ils sont source de distraction pour les chasseurs. Quant aux espèces protégées, elles sont acceptées puisque perçues comme bénéfiques à la biodiversité, à l’environnement et souvent aussi au tourisme, mais les individus ne comptent pas et leurs populations peuvent être « régulées ». Les bouquetins du Bargy, théoriquement protégés sur tout le territoire national depuis 1981, sont par exemple actuellement massacrés par centaines sous le prétexte, très controversé, qu’ils seraient porteurs de la brucellose, maladie qui serait transmissible aux animaux d’élevage et qu’ils auraient eux-mêmes attrapés par des bovins…

Les vaches sont des animaux intelligents et sensibles, elles ressentent des émotions telles que l’affection, la rancune ou la tristesse, elles sont capables de s’organiser en troupeaux autonomes, mais cela ne les sauvera pas. Ces vaches affranchies de l’asservissement humain sont en sursis ou condamnées, à moins peut-être d’intégrer la catégorie « biodiversité » ou tout autre statut les protégeant plus ou moins efficacement des balles ou du couteau du boucher, et ce tant qu’on y trouvera un intérêt.

Vache à l'abattoir

Sources

Bernez-Vignolle Mirentxu, Le Betizu, une population bovine des montagnes basques : statut juridique et modalités de gestion, thèse, 2010.

Dadinier Élisabeth, « Encore une vingtaine de vaches abattues dans les Albères », France bleu, 16/02/2016.

Dejeans Arnaud, « Les vaches sauvages du Pays basque sont en danger », Sud Ouest, 24/10/2015.

Fédération Rhône-Alpes de Protection de la Nature (FRAPNA)

Le Puill Gérard, « La Marine des Landes sauvée in extremis… par des chasseurs », Humanité Dimanche, 25 au 31/10/2013.

Association Iparraldeko Betizuak

Moysset Laure, « Vaches errantes dans les Albères : l'État prend le taureau par les cornes », L’Indépendant, 01/10/2015.

Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage, « L’agrainage et les sanctions au non-respect du schéma départemental de gestion cynégétique [SDGC] », 12/04/2011.


Bannière 7  alternatives vegan hyper pratiques vendues en supermarchés

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Lorsqu’on décide de remplacer la viande ou d’autres produits animaux, on commence parfois par se sentir perdu : "et maintenant, j’achète quoi ?”

Pas de raison de paniquer :-) Les alternatives vegan sont en plein boom et il est désormais très simple d’en acheter en supermarchés et grandes surfaces ! Leur avantage ? Pas besoin de révolutionner vos habitudes alimentaires : il suffit de les substituer à la viande et aux produits laitiers dans votre assiette !

La liste est longue, mais en voici une sélection :

 

1- Carrefour Veggie : un large choix

gamme Carrefour Veggie

Carrefour a lancé sa gamme Carrefour Veggie fin 2015, et propose pas moins de 16 produits végétariens dont 11 sont entièrement vegan (sans œufs ni produits laitiers). Boulettes, nuggets, galettes, falafels… Le choix est large, les produits sont pratiques : quelques minutes à la poële et le tour est joué !

Tomate-basilic, à l’indienne, aux oignons, aux petits légumes, aux fines herbes : voici quelques unes de saveurs proposées dans cette gamme qui ne cherche pas nécessairement à imiter la viande mais plutôt à offrir des produits goûteux et riches en protéines. Au rayon frais et surgelés.

Autre bonne nouvelle : Carrefour propose au rayon surgelés la marque végétarienne Amy's Kitchen dont plusieurs préparations sont vegan (steak et lasagnes).

 

2- Grill Végétal, de Céréal : la plus bluffante

gamme vegan Cereal Grill végétal

Coup de cœur pour cette nouvelle gamme de la marque Céréal qui se renouvelle, et on peut dire que c’est réussi !  La gamme Grill Végétal, distribuée en grandes surfaces, est entièrement vegan et réalise la prouesse d’imiter à la perfection les produits carnés.

Donc vivent les nuggets, les steaks à burgers, les émincés type “poulet” et les escalopes végétales ! Vous n’en reviendrez pas. Au rayon frais.

 

3- Sojasun, un grand classique

gamme sojasun vegan

Précurseur des produits végé au rayon frais, Sojasun propose des steaks de soja aux goûts variés (petits légumes, fines herbes, tomate basilic, indienne), mais aussi un haché végétal surprenant et très pratique pour réaliser des farces et des sauces bolognaises. Au rayon crèmerie, Sojasun est aussi présent avec des crèmes desserts (chocolat, caramel, vanille, amande…) et des yaourts nature ou au fruits, qui n’ont rien à envier aux produits laitiers. Au rayon frais.

4- Vegan Deli, signé Monoprix

Vegan Deli chez Monoprix

Cette gamme est arrivée en supermarchés en avril 2016, Monoprix propose quatre alternatives à la viande simplissimes à cuisiner : nuggets, burgers de légumes, aiguillettes roties et boulettes. Encore une bonne raison de contribuer à changer le monde sans changer ses habitudes :-) Au rayon frais.

5- Ça bouge côté fromages et glaces !

 

Fromages et glaces vegan

Même si elles restent encore timides, les alternatives au fromage se multiplient doucement. Différentes textures et saveurs sont ainsi à goûter à travers les marques Very Veg !, Nature & Moi ou Vegan Deli. Et puis, il y a aussi tout simplement la levure de bière maltée : saupoudrée sur les pâtes, les salades et les gratins, c'est un petit régal qui relève les saveurs et remplace par exemple le parmesan. Et puisqu'on est dans les pâtes, ne ratez pas le Barilla pesto vegan !

Et pour fondre de plaisir, les options ne manquent pas : les glaces Ben & Jerry's, Mes petites Folies, Morane ou Alpro, pour n'en citer que quelques-unes, se déclinent en multiples parfums dans vos supermarchés !

6- Le boom des laits végétaux

gamme de laits végétaux

Désormais tous les hypers offrent un choix satisfaisant de boissons végétales pour remplacer le lait. Non seulement on y trouve des marques nationales (avec par exemple Alpro, dernier arrivé en grandes surfaces), mais les marques de distributeur ont désormais toutes “leur” lait de soja. Mieux encore, la gamme s’est tellement diversifiée ces dernières années, que vous trouverez aussi des laits de riz, d’avoine, d’amande, de noisette… nature ou parfumés au chocolat ou à la vanille, et même souvent enrichis en calcium.

À noter que de nombreuses marques de distributeurs ont aussi lancé leurs yaourts au soja ou crèmes desserts, ainsi que de la crème liquide 'soja' à cuisiner.

Au rayon lait, bio ou diététique ou rayon frais-crèmerie (yaourts).

7- Les magasins bio : produits vegan à la pelle !

produits vegan en magasin bio

Se rendre dans un supermarché bio est vraiment utile lorsqu’on cherche à éliminer la viande sans effort. De nombreuses marques offrent un large choix d’alternatives à la viande (steaks et galettes mais aussi seitan - un incontournable à base de protéines de blé -, ou encore saucisses fumées), ainsi que des fromages végétaux et des crèmes à tartiner, des préparations toutes prêtes type “raviolis”, et des laits végétaux en tout genre.

On y trouve aussi les indispensables “protéines de soja texturées”, sous forme de médaillons ou de brisures : à ré-hydrater dans de l’eau quelques minutes, puis à frire et assaisonner pour une saveur et une texture incroyablement proche de la viande.

Par ailleurs, plusieurs magasins en ligne et certaines boutiques dans plusieurs villes sont entièrement vegan, et vous permettent de faire vos provisions les yeux fermés !

De plus, le site Vegan Pratique et le Veggie Challenge sont à votre disposition pour en savoir plus sur l'alimentation vegan et bien débuter :-)

Ne reste plus qu’à vous souhaiter bon appétit ! Et vous verrez : on pense souvent que manger vegan est une chose difficile qui demande beaucoup d'efforts... Jusqu'à réaliser que c'est aussi simple que cela :

gif animé


 

illustrations : freepik


Bannière L214, je vous en veux.

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Cette lettre nous est parvenue deux jours après que nous ayons publié les images de l'abattoir du Vigan. Émus par ces mots, nous remercions Delphine de nous permettre de les reproduire.


24 février 2016

Bonjour L214,

Si vous saviez comme je vous en veux. Parfois, la nuit je me réveille en larmes parce que je vois des petits veaux, rentrer dans un couloir tout sombre et froid. Je prends une crise de panique, je me mets à hurler, je me réveille et je pleure à leur place. Si vous saviez comme je vous en veux, parce que j'avais déjà une opinion terrible de l'humain et de sa cruauté, mais à cause de vous, j'en viens à détester tous les omnivores et prendre des crises de solitude.

Si vous saviez comme je vous en veux, parce que je suis curieuse et que je regarde des millions d'émissions diverses et variées sur la Terre, la Découverte, les Animaux et que lorsque je vois un agneau sautiller dans un pré, tout heureux et tranquille, je ne peux plus m'empêcher de penser que, peut-être, le lendemain, on va l'attraper lâchement pour le découper en carré de cuir.

Si vous saviez ce que je vous en veux d'avoir jeté autour de moi de l'isolement, parce que j'ai toujours été différente, et que le végétalisme ne m'aide pas à m'intégrer dans ce monde d'obtus. Je suis encore la fille bizarre, l'emmerdeuse, l'illuminée, la dingue. Si vous saviez comme je vous en veux, parce que parfois, je n'arrive pas à convaincre les gens qu'il faut faire attention à ce que l'on mange, à la manière dont on consomme, parce que je me mets en colère et que j'ai du mal à expliquer mes choix. Je n'ai pas encore réussi à gérer mes accès de colère.

Et finalement, si vous saviez comme je vous remercie, chaque fois que vous dénoncez. Si vous saviez ce que je vous remercie d'avoir la force que les autres n’ont pas, d'aller voir, et de constater.

Si vous saviez ce que je vous remercie d'avoir libéré mes épaules et ma vie, de m'avoir rendue légère. Si vous saviez comme je vous remercie de tenter d’œuvrer pour un monde meilleur. Si vous saviez comme je suis fière de tenter de ne plus avoir de sang sur les mains, même si je pense encore faire des erreurs. Si vous saviez comme je vous suis reconnaissante de m'avoir fait naître une seconde fois.

Si vous saviez comme je suis heureuse de pouvoir caresser des animaux et de leur murmurer : tu n'as plus à rien à craindre de moi. Si vous saviez ce que mon alimentation est devenue riche, variée, bonne, et positive. Si vous saviez à quel point, il fallait des personnes comme vous.

 

Delphine de "la campagne a nini"